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Santé sexuelle et reproductive des jeunes : Le projet Burkinbiwili à l’heure du bilan

Publié le mardi 19 avril 2022 à 17h00min

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Santé sexuelle et reproductive des jeunes : Le projet Burkinbiwili à l’heure du bilan

Ce jeudi 14 avril 2022 se tient à Ouagadougou un atelier bilan du projet Burkinbiwili. Un projet mis en œuvre par un consortium d’OSC composé de BURCASO (Conseil burkinabè des organisations de développement communautaire), du RAJS/BF (Réseau africain jeunesse santé et développement au Burkina Faso), de la Fondation RAMA, de GASCODE (Groupe d’appui en santé, communication et développement) et avec le soutien technique de l’ONG Equipop.

Financé par l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) à hauteur de plus de 164 millions de F CFA, le projet Burkinbiwili s’était donné pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’environnement politique et l’action gouvernementale pour la mise en œuvre de politiques et programmes en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Pour ce faire, le projet s’est appuyé sur 25 jeunes et a misé sur des stratégies innovantes comme les audits sociaux, la tenue de faux procès et les sessions régulières de cadres d’interpellation.

Ces stratégies avaient pour but d’inciter les autorités sanitaires à plus de redevabilité sur l’état de mise en œuvre de leurs engagements sur la santé des jeunes et la qualité des programmes d’offre de service en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes.
Bettina Niya, auditrice dans le cadre du projet, explique qu’il s’agissait pour les jeunes auditeurs d’aller vers leurs pairs et de leur administrer un questionnaire sur la façon dont ils sont reçus dans les centres de santé.

Une vue des participants à l’atelier

Et il ressort de ces audits, que les jeunes sont parfois rejetés dans certaines formations sanitaires quand ils vont demander des méthodes contraceptives du fait de leur jeune âge. Ce qui a évidemment un impact sur leur fréquentation de ces formations sanitaires. « Beaucoup de jeunes ont soulevé qu’ils ne sont pas bien reçus dans les centres de santé. Certains sont réprimandés vu leur jeune âge et ils sont rejetés lorsqu’ils vont pour choisir une méthode ou avoir des informations sur les méthodes contraceptives. Et aussi le cadre n’est pas encourageant. Beaucoup de centres de santé sont sales et les salles d’attente sont petites, ce qui fait que les jeunes sont mélangés aux adultes et il y a un certain sentiment de gêne. Il y a aussi certains agents de santé qui ne sont pas courtois, ils réprimandent les jeunes et arrivent à les démotiver, à les décourager à ne plus fréquenter les centres de santé », a indiqué Bettina Niya.

A l’issue des audits, il est organisé de faux procès, des jeux de rôle devant les autorités sanitaires, une façon pour ces jeunes de les interpeller sur les difficultés qu’ils rencontrent dans l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Bettina Niya, jeune auditrice dans le cadre du projet Burkinbiwili

Des résultats satisfaisants…

Après trois ans de mise en œuvre, le projet Burkinbiwili arrive à son terme. A en croire Ousmane Ouédraogo, président du conseil d’administration de BURCASO, le projet a engrangé des résultats satisfaisants. Il a permis de casser le schéma classique selon lequel, ce sont les adultes qui parlent au nom des jeunes. Ce projet a permis de donner le leadership aux jeunes qui ont mené les audits et se sont adressés directement aux autorités pour leur faire part de leurs difficultés au cours des cadres d’interpellation.

L’atelier qui se tient ce 14 avril 2022 sera donc le lieu de présenter les résultats engrangés par le projet, mais également de présenter le processus d’empowerment des jeunes filles dans le cadre du projet et de discuter avec l’ensemble des parties prenantes sur les perspectives du projet.

En rappel, c’est en 2018, que suite à un appel à projet, le consortium composé de BURCASO, du RAJS/BF, de la Fondation Rama et de GASCODE a obtenu le financement de l’OOAS pour mettre en œuvre le projet Burkinbiwili littéralement « jeune du Burkina, lève-toi ». C’est un projet d’envergure régionale financé par l’OOAS dans cinq pays que sont le Burkina Faso, le Bénin, le Mali, le Niger et la Guinée. Au Burkina Faso, il a été mis en œuvre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-bassins, du Centre-ouest, dans le Plateau central et au Centre.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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