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Ouverture du marché des sociétés minières aux entreprises burkinabè : « Le but poursuivi est de favoriser le développement des compétences locales »

Publié le jeudi 14 avril 2022 à 20h00min

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Ouverture du marché des sociétés minières aux entreprises burkinabè : « Le but poursuivi est de favoriser le développement des compétences locales »

Le ministère des Mines et des carrières a organisé, ce jeudi 14 avril 2022 à Ouagadougou, un atelier national d’information et d’échanges sur les textes relatifs au contenu local dans le secteur minier au Burkina Faso. Cette campagne de vulgarisation des textes a connu la présence du ministre en charge de ce secteur, Jean Alphonse Somé.

Le secteur minier du Burkina Faso est en pleine expansion et constitue un levier incontournable dans le développement du pays. En 2019, selon les explications du ministre Jean Alphonse Somé, les industries extractives constituaient la majorité de la valeur ajoutée du secteur secondaire avec une proportion de 63.3% contre 36,7% pour les autres sous-secteurs (industries manufacturières : 20.6% ; BTP : 11.4%).

S’agissant du commerce extérieur, il a indiqué que les exportations des produits miniers, notamment l’or et le zinc, se sont élevées à 2 112,2 milliards de francs CFA en 2020, soit 83.9% des recettes d’exportation de notre pays qui comptait 17 mines d’exploitation industrielles dont 16 mines d’or et une mine de zinc à la date du 31 décembre 2020.

Jean Alphonse Somé, ministre des mines et des carrières du Burkina Faso

A ce constat, s’ajoute la volonté du gouvernement burkinabè de promouvoir la préférence nationale (encourager les investisseurs locaux). Pour ce faire, une stratégie nationale de développement du contenu local dans le secteur minier a été élaborée par le département des mines et des carrières en concertation avec les acteurs du secteur, conformément à l’article 101 du code minier.

Cette stratégie est axée principalement sur l’amélioration de l’approvisionnement des industries extractives en biens et services locaux par les acteurs nationaux ; le développement du capital humain local dans le secteur minier, la valorisation locale des produits miniers et la promotion des investisseurs nationaux dans le secteur minier.

Une vue de la communauté des affaires burkinabè

« Le but poursuivi est de favoriser le développement d’un tissu industriel local et des compétences locales en faisant participer aux activités industrielles dans le secteur des mines de notre pays car les sociétés minières ont l’obligation légale de faire un recours maximum aux ressources humaines et aux entreprises locales dans la mise en œuvre de leurs projets industriels et dans leurs activités courantes », a expliqué M. Somé.

En plus de la stratégie, il y a l’adoption du décret portant fixation des conditions de la fourniture locale dans le secteur minier et de l’arrêté portant établissement de la liste des biens et services fournis aux entreprises minières, toute chose qui traduit la volonté du gouvernement de créer un cadre règlementaire nécessaire pour amplifier l’effet du secteur minier sur le reste de l’économie.

Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina

« A titre illustratif, le ministre a précisé que dans la fourniture d’hydrocarbures et des lubrifiants, un quota minimum de 30% a été fixé au profit des personnes physiques et morales burkinabè. Quant à la fourniture des produits alimentaires, l’hébergement, le transport, la fourniture de matériel de bureau, le quota est de 100% ». Malgré ce cadre règlementaire, il a fait observer que cette ouverture du marché des sociétés minières aux entreprises burkinabè constitue un défi à relever ensemble.

C’est pourquoi, dit-il, « j’ai jugé utile de tenir cette rencontre en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, pour échanger avec les principaux acteurs du secteur privé national et les inviter, chacun, à jouer pleinement son rôle pour la réussite de la mise en œuvre de la stratégie du contenu local. Cela doit être vu comme un défi commun que nous devons relever ensemble pour le bonheur de nos populations, car si les entreprises, notamment les PME/PMI ont plus d’activités, elles vont aussi recruter plus, distribuer plus de revenus et payer des impôts et taxes à l’Etat ».

Mahamady Sanoh, 2e vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF)

Pour le 2e vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso Mahamady Sanoh, l’adoption de ces textes par le gouvernement répond de manière pragmatique aux demandes incessantes de la communauté des affaires quant à la nécessité de mettre en place des mécanismes pérennes pour favoriser l’accès des petites et moyennes entreprises locales aux commandes des sociétés minières.
Le président de la Chambre des mines du Burkina, Adama Soro a pour sa part invité les « champions locaux » à être plus compétitifs sur le terrain en fournissant aux sociétés minières des produits de qualité dans les délais et à un prix raisonnable.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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