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Recrutement d’un cabinet spécialisé dans l’élaboration/design des indices pour les assurances agricoles indicielles

Publié le jeudi 14 avril 2022 à 10h00min

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Recrutement d’un cabinet spécialisé dans l’élaboration/design des indices pour les assurances agricoles indicielles

1. Historique et contexte

Le Burkina Faso est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest dont la population est de 20 107 509 habitants (RGPH, 2019). Il est l’un des 10 pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,4 et 47% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, en particulier dans les zones rurales. L’économie du Burkina Faso a connu une croissance moyenne de 5% par an ces 10 dernières années grâce à la bonne performance de ses industries d’exportation, principalement les mines et le coton, mais reste vulnérable aux chocs exogènes.

Plus de 80% de la population est engagée dans des activités agro-sylvo-pastorales, représentant environ 40% du PIB national (FAO, 2014). La majorité de la population rurale dépend de l’agriculture de subsistance à petite échelle, qui constitue sa principale source de subsistance et de revenus. Elle est essentiellement pluviale et donc très dépendante des régimes pluviométriques.

Le Burkina Faso peut être divisé en trois zones climatiques :

-  La zone sahélienne au nord, qui représente environ 25% du territoire, avec des précipitations annuelles moyennes comprises entre 300 et 600 mm (la saison des pluies dure environ 2 mois/an) ;

-  La zone sahélo-soudanienne, qui représente environ 50% du territoire, avec des précipitations annuelles moyennes comprises entre 600 et 900 mm 300 et 600mm (la saison des pluies dure 3 à 4 mois/an) ;

-  La zone soudanienne au Sud-Ouest qui représente environ 25% du territoire, avec des précipitations annuelles moyennes comprises entre 900 et 1200 mm (la saison des pluies dure 4 à 6 mois/an) ;

Ces dernières années, le Burkina Faso a de plus en plus subi les effets néfastes du changement climatique dans le secteur de l’agriculture, en raison des variations des précipitations, qui sont devenues plus erratiques avec des saisons des pluies plus courtes ou tardives et une fréquence accrue des événements extrêmes, notamment les inondations et les sécheresses. Cette situation met à rude épreuve les ménages ruraux pratiquant l’agriculture pluviale, en particulier les ménages dirigés par des femmes, qui sont les plus vulnérables, car elle affecte leurs moyens de subsistance, leurs revenus, leur sécurité alimentaire et aggrave leur pauvreté. Ces problèmes ont été confirmés par le travail de terrain effectué pendant la phase de préparation du « Projet de Promotion d’une assurance climatique indicielle pour les petits exploitants agricoles au Burkina Faso »

Les stratégies d’adaptation adoptées par ces populations ne sont pas durables car elles consistent principalement à vendre leurs biens (actifs productifs généralement), ce qui accroît leur vulnérabilité aux chocs futurs. Une autre façon de faire face aux effets néfastes du changement climatique est la migration des personnes et du bétail vers des zones plus prometteuses - ou l’émigration des hommes à la recherche d’un emploi, laissant derrière eux femmes, enfants et personnes âgées dans le dénuement. Enfin, les chocs liés au climat peuvent pousser les communautés locales à recourir à des activités qui épuisent les écosystèmes (par exemple, la collecte de bois de chauffage, l’exploitation forestière, l’extraction d’eau souterraine), qui constituent pour elles un atout naturel essentiel, afin de satisfaire des besoins à court terme, ce qui accroît encore leur vulnérabilité à long terme.

En matière de gestion de ces risques, une des solutions innovantes préconisées notamment par les accords de la 21ème Conférence des Parties (COP21) est la mise en œuvre d’un système d’assurance agricole climatique permettant aux ménages de transférer le risque agricole à l’assureur et d’entreprendre des choix de production optimaux tout en sachant qu’ils seront indemnisés en cas de chocs adverses.

L’assurance agricole est une approche relativement récente tout en étant innovante en matière de fourniture d’assurance permettant d’indemniser les pertes de récoltes imputables aux conditions météorologiques ou aux catastrophes naturelles.

Ces dernières années, les initiatives en matière d’assurance agricole se multiplient au Burkina Faso. L’essor de ces offres de produits d’assurance agricole par le privé et/ou le public au monde agricole est une bonne opportunité pour la transformation structurelle de notre secteur agricole si cela est bien organisé et harmonisé sur le plan national.

Cependant, les instruments de gestion des risques, tels que les assurances, sont rares dans les régions cibles du projet surtout au Sahel. Toutefois, grâce à plusieurs projets cofinançant le projet proposé, tels que les projets de la FAO et d’AGRIFINANCE mentionnés ci-dessous, des pratiques adaptatives sont adoptées par les communautés Agro-Silvo-Pastorales, mais en raison de la variabilité croissante des précipitations, les communautés rurales subissent très souvent des pertes saisonnières de leurs produits entrainant du même coup une réduction de leurs revenus.

C’est dans ce contexte que le gouvernement du Burkina Faso a eu recours au financement du FEM/FPMA pour renforcer la résilience des petits agriculteurs des provinces du Séno et de la Boucle du Mouhoun face aux effets néfastes du changement climatique en leur donnant accès à une assurance météorologique basée sur un indice (IBWI) pour leurs cultures. Cette IBWI fera partie d’un "paquet de résilience" combiné à l’accès au crédit et aux intrants agricoles qui renforceront leur résilience au changement climatique.

Pour atteindre cet objectifs, le projet proposé s’articule autour de trois résultats complémentaires :

Résultat 1 : Les conditions favorables à la promotion d’un système IBWI au Burkina Faso sont développées. Cela comprend la documentation, l’évaluation et le renforcement des capacités de tous les acteurs impliqués dans l’IBWI agricole ainsi que l’évaluation du cadre institutionnel au Burkina Faso à la lumière de la façon dont le code CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances) est mis en œuvre par la Direction des Assurances au Burkina Faso. Une évaluation réglementaire et institutionnelle et une analyse des lacunes permettront de déterminer ce qui est nécessaire pour mettre en œuvre le régime d’assurance envisagé et de trouver des moyens de surmonter rapidement les obstacles réglementaires et de surveillance.

Résultat 2 : Programme d’assurance météorologique basé sur un indice piloté pour les petits producteurs afin de minimiser la vulnérabilité aux risques climatiques. Un mécanisme sélectif de subvention des primes est suggéré. Le projet déterminera les meilleures modalités pour que ces subventions bénéficient aux agriculteurs, avec un plan en place pour les atteindre. Un système de graduation sera envisagé dans l’établissement des subventions pour intégrer les agriculteurs dans le circuit formel avec une option réaliste et abordable de primes d’assurance. Ce produit d’assurance fera partie d’un "paquet résilience", avec des mesures complémentaires telles que l’accès au crédit et la formation aux pratiques agricoles résilientes au climat.

Résultat 3 : Les enseignements tirés de l’expérience de l’IBWI sont documentés et diffusés. Cette dernière composante est particulièrement importante car le projet proposé est prévu pour être un pilote pour une IBWI agricole plus large, qui sera dirigée par le ministère de l’Agriculture.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, PNUD Burkina Faso recherche les services d’un cabinet spécialisé en élaboration et design des indices pour fournir des produits d’assurance agricole indiciels pertinents à utiliser pour assurer les producteurs cibles du projet « Promotion d’une assurance climatique indicielle pour les petits exploitants agricoles au Burkina Faso »

2. Objectif de l’étude

L’objectif de la consultation est de permettre à l’équipe du Projet de disposer de produits d’assurance agricole indiciels adaptés au contexte agro climatique de la zone du projet et à la capacité contributive des petits exploitants agricoles.

3. Tâches principales

Sous la supervision directe du coordinateur du projet, le cabinet sélectionné entreprendra de réaliser les tâches suivantes :

a) Traiter et analyser les séries de données historiques de pluies journalières et d’ETP fournies par l’Agence Nationale de la Météorologie du Burkina et mises à la disposition du Cabinet.

b) Acquérir et traiter des données climatiques complémentaires à accès libre (RFE, NDVI entre autre) sur les Plateformes Web si nécessaire :

c) Exploiter les données agroclimatiques des focus réalisés par le cabinet PULA et au besoin programmer la collecte d’informations complémentaires sur le terrain
d) Modéliser les indices pour chaque zone (Dédougou et Dori) et par culture ciblée (Maïs, Sorgho , Mil et Niébé et éventuellement sésame)

e) En se basant sur les travaux effectués par le Cabinet PULA, réaliser des tests de résistance complémentaire des produits d’assurance indicielle élaborés pour les cultures et par zone afin d’évaluer la faisabilité de la conception des produits. Ces tests de résistance devraient prendre en compte les éléments se rapportant aux conditions agroécologiques du Burkina Faso et si possible des régions de la zone du projet (Boucle du Mouhoun et Sahel) ;

f) Organiser un atelier de validation des indices avec le Projet et le PNUD (y compris le bureau régional)

g) assurer la formation du personnel du projet, du PNUD et de l’ANAM à l’utilisation des données climatiques pour la modélisation des indices climatiques et le suivi de la campagne agricole.

4. Livrables attendus

Le cabinet sélectionné devra réaliser les travaux sous la supervision du coordinateur du projet et présentera les résultats des modélisations à un comité technique pour validation. Le cabinet devra répondre aux commentaires du coordinateur du projet, du comité technique, et du PNUD (y-compris la Facilité d’assurance et de financement des risques (IRFF), le Bureau Pays et le Conseiller Régional Technique PNUD-NCE), avant de compléter la version finale.

Les livrables comprennent :

a) un rapport présentant la méthodologie détaillée de la conception de différents produits d’assurance indicielle pour les cultures ciblées ainsi que des tests de résistance complémentaires des produits développés (les tests de résistance menés par le Cabinet PULA lors de l’Etude diagnostique seront mis à la disposition du Cabinet sélectionné au début du contrat).

b) une note technique détaillée de chaque indice développé par culture et par commune ciblées incluant la projection actuarielle de détermination des primes commerciales indicatives pour chaque commune.

c) un fichier Excel avec des liens actifs des indices développés ;
d) les supports de formation
e) le rapport de formation

5. Qualifications et exigences du consultant

a) Le cabinet devra avoir conduit des travaux de modélisation des indices et particulièrement des indices basés sur des données historiques de pluviométrie journalière des stations météorologiques au sol pour différentes cultures (au moins 2 études similaires).

b) Le cabinet devra avoir une connaissance détaillée de la modélisation des risques climatiques et spécifiquement des impacts des chocs sur le secteur agricole, avec une expérience en Afrique sub-saharienne.

c) Le cabinet devra avoir été directement impliqué dans des initiatives traitant du transfert de risques agricoles en Afrique sub-saharienne auparavant.

d) Le cabinet devra avoir des compétences analytiques avancées, une expertise en modélisation des risques, une expertise financière quantitative, une bonne connaissance des assurances/dérivés paramétriques, d’excellentes capacités de présentation et être capable de développer de solides relations avec les clients.

e) La proposition technique doit proposer un plan de dotation en personnel et une combinaison de compétences nécessaires pour atteindre les objectifs, l’étendue des services et les résultats escomptés.

6. Période et durée de la consultation

Les dossiers sont reçus au plus tard le 20 avril 2022 à 16h 00 sous plis fermé à la réception de l’immeuble des Nations Unies sise à Koulouba (Tel : 25 49 06 00) avec la mention Recrutement d’un cabinet spécialisé dans l’élaboration/design des indices pour les assurances agricoles indicielles

La consultation est prévue pour se dérouler du 22 Avril au 10 Mai 2022.

Mention particulière : Compte tenu des délais assez courts, les cabinets nationaux ou internationaux ayant une représentation au Burkina Faso seront privilégiés

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