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Campagne agricole 2022-2023 au Burkina : Les engrais NPK et urée seront disponibles, foi du ministre de l’agriculture

Publié le mardi 12 avril 2022 à 21h30min

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Campagne agricole 2022-2023 au Burkina : Les engrais NPK et urée seront disponibles, foi du ministre de l’agriculture

Ce mardi 12 avril 2022, le ministre de l’agriculture, Dr Innocent Kiba, a visité les installations de stockage de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA), mise en place le 24 juin 2020. Née de la volonté du gouvernement de mettre à la disposition des acteurs du secteur privé un instrument efficace qui leur permettra d’acheter des engrais, des semences et du matériel agricole pour les mettre à la disposition des agriculteurs, la CAIMA est une structure qui regroupe l’Etat et des partenaires que sont les associations de producteurs.

Au Burkina Faso, le besoin annuel en équipements agricoles et en intrants agricoles est estimé à 211 856 tonnes de NPK, celles de l’urée à 79 376. Paradoxalement, le pays peinait à combler l’ensemble des besoins, il y a quelques années. Ce qui amenait beaucoup de commerçants à se tourner vers les pays limitrophes pour se ravitailler en engrais dont la qualité laisse à désirer.

Vue des engrais

Le gouvernement et ses partenaires, notamment les associations de producteurs, ont uni leurs forces pour mettre en place la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA). Il s’agit d’une association non confessionnelle, apolitique et à but non lucratif. Créée en 2020, sa mission est de « contribuer à assurer l’approvisionnement régulier du pays en intrants et matériels agricoles tant en quantité qu’en qualité et à un prix compétitif ».

Dans le cadre des préparatifs de la campagne agricole humide 2022-2023, la CAIMA a entrepris l’acquisition d’intrants NPK et urée au profit des producteurs. En sa qualité de ministre de l’agriculture, Dr Innocent Kiba a jugé nécessaire de se rendre sur les installations de stockage, sis à Balkuy, pour constater de visu le démarrage effectif de l’importation de ces engrais. Au cours de cette visite guidée par les responsables de la centrale, le ministre a été davantage édifié sur la quantité, la qualité et la provenance des intrants.

La CAIMA veut combler entièrement le besoin en NPK et urée

Ils ont également échangé sur certaines préoccupations. Le constat sur le terrain est satisfaisant. Une forte quantité de sacs d’engrais entassés d’une part et des jeunes qui s’activent à faire descendre des sacs d’engrais de l’autre. Cette opération a débuté il y a deux semaines. Après avoir décliné l’objet de son déplacement au terme de la visite, le premier responsable du département de l’agriculture a rappelé les difficultés rencontrées par les autorités l’année dernière pour approvisionner le pays en engrais chimiques. Des difficultés liées à la crise sanitaire, à la fermeture des frontières et à l’insécurité. Cela a entraîné une baisse vertigineuse des rendements. D’où la crise alimentaire observée dans certaines régions.

Le ministre de l’agriculture est optimiste

Des dispositions sont prises pour y faire face. « Cette année 2022, nous avons décidé d’accompagner la CAIMA afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans le secteur agro-pastoral. L’idée c’est d’avoir des stocks conséquents », a déclaré le ministre Kiba.
L’accompagnement du gouvernement à travers le département en charge de l’agriculture va se matérialiser sur le plan financier et administratif surtout, pour faciliter la distribution des engrais sur le territoire national. Cette dernière mesure aura des avantages certains pour les producteurs.

« Quand on a la possibilité de commander en grande quantité, cela permet d’avoir des sacs à un prix acceptable. Parce qu’aujourd’hui, on a une flambée des prix au niveau international qui se répercute au niveau national. Dans les boutiques, le sac d’engrais se négocie à plus de 30 000 FCFA. Avec cette opération, nous allons réussir à avoir des prix acceptables pour les producteurs pour qu’ils puissent rentabiliser. Tout cela c’est pour le bien de la population », a avancé le ministre. Puis d’ajouter : « Nous espérons que cette année, avec une bonne pluviométrie, nous allons pouvoir produire en grande quantité sur les superficies qui sont déjà réduites, pour pouvoir faire face à la crise alimentaire et nutritionnelle ».

Pour le directeur général de la CAIMA, Passam-manégré Zida, leur priorité, c’est de faire en sorte que les engrais soient accessibles aux producteurs sur l’ensemble du territoire national

Pour cette année 2022, la CAIMA s’est fixé un objectif ambitieux : disposer de près de 200 000 tonnes de NPK et plus de 100 000 tonnes d’urées. Et au directeur d’approvisionnement de rassurer l’ensemble des producteurs quant à la capacité de la centrale à mettre à la disposition des producteurs dans de meilleurs délais ces intrants. Interpellé sur le coût, Passam-manégré Zida, le directeur général de la centrale s’est montré peu disert. « Nous vous reviendrons certainement. Pour l’instant notre priorité, c’est de faire en sorte que les engrais soient accessibles géographiquement », dit-il.

Actualité internationale oblige, il s’est prononcé sur l’impact de la guerre en Ukraine sur leurs activités. « Le Burkina Faso ne produit pas de l’engrais chimique. La guerre en Ukraine influence beaucoup les livraisons des commandes que nous avions lancées avant la guerre. Les questions de transports vont certainement jouer sur les prix des engrais que nous allons mettre à la disposition des producteurs », a-t-il avoué.

Le président du Conseil d’administration de la CAIMA, Innocent Ouédraogo, a remercié le gouvernement pour les efforts déjà consentis

Satisfait de la visite du ministre, le président du Conseil d’administration de la CAIMA, Innocent Ouédraogo, a annoncé la poursuite d’une telle initiative dans les jours à venir, pour, dit-il, permettre au monde rural d’avoir les intrants le plus vite possible. « Les pluies ont commencé à s’installer. Dans certaines régions, nous avons déjà six à sept pluies. C’est une première. On voit que le changement climatique est déjà là. Il faut accélérer les choses. Pour une centrale de ce genre, il faut la caution solidaire de l’État pour permettre aux institutions financières de l’accompagner pour non seulement disposer des intrants à moindre coût mais aussi permettre aux distributeurs et organisations paysannes de s’y approvisionner », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2022 à 23:01, par TANGA En réponse à : Campagne agricole 2022-2023 au Burkina : Les engrais NPK et urée seront disponibles, foi du ministre de l’agriculture

    On me dira que je voie le diable partout, mais mieux vaut prévenir que guérir.
    Ces intrants peuvent êtres calculés comme acquis si et seulement si il y a une sécurisation conséquente de la chose. A savoir sécuriser contre le mauvais temps, car nous savons comment les entrepreneurs construisent maintenant.
    De deux, sécurisés contre les terroristes car ils peuvent venir voler et ou détruire ; nous avons vu comment ils ont détruit des champs prometteurs.
    Enfin sécurisés contre nous mêmes par ce que force est de constater que beaucoup deviennent des dealers quand ils sont devant des projets pareils.

  • Le 13 avril 2022 à 07:28, par Passakziri En réponse à : Campagne agricole 2022-2023 au Burkina : Les engrais NPK et urée seront disponibles, foi du ministre de l’agriculture

    Je ne suis pas agronome,
    mais je m inquiète de l usage de plus en plus crissant d engrais sur nos sols . Pourquoi pendant des centenaires nos grands parents s en sont sortis sans engrais et subitement tout le monde semble ne pas pouvoir s en passer ? Selon mes observations cela est dû à un changement inutile de cultures. Nous avons abandonné le mil pour le maïs alors que ce dernier est plus exigeant en besoin d eau et de nutriments du sol . Pourquoi ce changement inutile quand on sait que sur le plan sanitaire le maïs n est pas le meilleur aliment ? C est simplement incompréhensible !
    Personellement j ai financé l achat d engrais à au moins 100 000 F la saison pour des connaissances qui je me demande comment ils auraient pu gérer ces coûts sans appui ; Mais Dieu seul sait que c est pas tout le monde qui a quelqu’un pour les appuyez dans nos villages. N est-ce pas mieux de revenir à nos anciennes habitudes ?
    Pour moi c est fini l achat d engrais chimiques qui finiront dans notre nappe phréatique.

    Passakziri

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