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Ramadan 2022 au Burkina : Dans la famille Ouattara à Bobo, on fait preuve de solidarité, malgré la hausse des prix

Publié le mardi 12 avril 2022 à 22h45min

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Ramadan 2022 au Burkina : Dans la famille Ouattara à Bobo, on fait preuve de solidarité, malgré la hausse des prix

Depuis le 3 avril 2022, les fidèles musulmans du Burkina Faso ont commencé le mois sacré du ramadan consacré au jeûne, l’un des cinq piliers de l’Islam. Ainsi, du lever au coucher du soleil, les fidèles ne sont pas autorisés à manger ni à boire. Mais, à la tombée de la nuit, ils dégustent le repas préparé à l’avance qu’ils partagent en famille. Dans la famille Ouattara, au quartier Kombougou de Bobo-Dioulasso, la rupture du jeûne est collective chaque soir de ramadan.

Vendredi 8 avril 2022. Il est 17h56 lorsque nous arrivons dans la famille Ouattara au quartier Kombougou de Bobo-Dioulasso. L’heure de la rupture quotidienne du jeûne est imminente. A l’intérieur de la cour, les femmes s’activent à préparer le repas du soir. Issiaka Fofana vient rejoindre son ami Zoumana Ouattara comme plusieurs autres pour vivre ce moment de rupture de jeûne.

Chaque soir de ramadan, depuis qu’il a débuté le 3 avril dernier et pendant tout le mois prévu par le calendrier lunaire, il en est ainsi dans la famille Ouattara. « Ici, la rupture du jeûne est collective. Je reçois mes amis, mes frères chaque soir pour un repas dans la fraternité », a témoigné Zoumana Ouattara. Ainsi, la solidarité ne fait jamais défaut durant le mois de ramadan.

Zoumana Ouattara

Cette année, dans plusieurs familles, la rupture du jeûne fait l’objet d’un casse-tête. Selon Mr Ouattara, les dépenses sont doubles et le prix des produits de grande consommation est élevé. « Cette année, ce n’est pas facile. Les choses ont augmenté sur le marché notamment le sucre, le riz, le petit mil, etc. Toute chose qui rend cette période difficile pour bon nombre de gens », a-t-il lancé. Avant de rendre grâce à Dieu pour ce temps de jeûne dans la santé.

Même son de cloche pour Boubacar Sako, un autre ami de Zoumana Ouattara. « Dieu nous a demandé de jeûner pour se faire pardonner les péchés. Et cette année, nous rencontrons des difficultés car tout est devenu cher. On ne peut rien acheter sur le marché actuellement. Notre souhait est que le gouvernement et les commerçants essaient de travailler pour diminuer les prix des marchandises. Au regard de toutes ces difficultés, cette année nous n’avons pas pu donner du sucre dans nos belles-familles », ironise Boubacar Sako. Ce ne sont pas les femmes qui diront le contraire également. Elles estiment que tout a augmenté au marché.

Boubacar Sako déplore la flambée des prix des produits sur le marché

« Lorsque tu pars au marché, tu as tous les problèmes pour payer les condiments. L’argent ne suffit plus. Souvent tu es obligée de faire avec le peu que tu as. Hélas, cela joue sur le menu du soir également », a déploré Minata.

Le moment venu pour rompre le jeûne

Au menu pour ce soir : des dattes, de la tisane (quinquéliba), de la bouillie, du jus, des beignets et des galettes. Doucement, la voix du muezzin s’élève, annonçant la fin d’une belle journée. Du coup, les femmes et les enfants se pressent pour apporter le nécessaire à manger. L’appel à la prière marque ainsi la rupture du jeûne. Les jeûneurs se réunissent sur le tapis pour la rupture du jeûne. La faim, la soif et la fatigue qui avaient émaillé la journée sont ainsi oubliées. Les ventres pleins et les visages radieux, les fidèles s’apprêtent à rejoindre les rangs pour la prière. Le dîner est prévu juste après la prière et ils pourront se gaver de bons plats.

Issiaka Fofana salue l’élan de solidarité de son frère Zoumana Ouattara

Pour Issiaka Fofana, le mois sacré du ramadan est un moment de partage et de piété pour les fidèles. « C’est un mois de partage, de pardon. C’est un mois sacré où le riche doit avoir pitié du pauvre. Un mois où on doit se pardonner. Cette année nous rendons grâce à Dieu pour tous ses bienfaits. Cet élan de solidarité avec notre frère est le principal enseignement du mois saint », a-t-il commenté.

Après cette rupture collective et la prière, chacun repart chez lui où il pourra continuer dans la prière. Car, nous renseigne Zoumana Ouattara, « le mois de ramadan est un mois où il faut prier beaucoup pour se rapprocher davantage de Dieu. Donc une fois à la maison, chacun peut continuer à prier ou à lire le Coran ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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