Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
« Sur 20 millions de francs CFA offerts par la BCEAO, la police nationale n’a reçu que cinq millions qui ont été répartis entre les directeurs centraux, les éléments de l’aéroport…(une trentaine de personnes environ) ». C’est ce qu’a confié à Lefaso.net, le commissaire à la retraite Palguim Sambaré, qui a lui-même demandé à livrer sa version sur certains aspects de l’affaire. Directeur général de la police nationale à l’époque de l’arrestation de Sia Popo Prosper, il est actuellement commissaire à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il nous livre dans cette interview des informations complémentaires après celles de Béatrice Sanon et du commissaire principal Enoch Shorgo.
Lefaso.net : Après le récit de Béatrice Sanon et du commissaire Enoch Shorgo sur l’arrestation de Sia Popo Prosper à Ouagadougou, quel complément pouvez-vous y apporter ?
Palguim Sambaré : C’est juste quelques informations que je vais ajouter. Parce que le récit de mes prédécesseurs a été quasiment exhaustif sur cette affaire de l’arrestation de Sia Popo Prosper à Ouagadougou.
Lorsque Sia Popo a été arrêté, la BECEAO a demandé quels étaient les besoins de la police nationale ? Et j’ai fait savoir à Djibrill Yipènè Bassolé, ministre de la sécurité à l’époque, qu’il était indispensable d’acquérir un véhicule d’intervention pour le compte du commissariat central, car celui qu’on avait n’était plus en bon état.
Quand le siège de la BECEAO de Bobo-Dioulasso ou de Ouagadougou a un problème sécuritaire, c’est le commissariat central qui intervient en première ligne. Parce qu’il y a un système de liaison directe entre le commissariat central de la capitale et celui de la ville de Sya. Il nous arrivait de faire des tests pour jauger notre niveau d’alerte et c’est ainsi que nous nous sommes rendu compte que notre véhicule d’intervention nécessitait d’être renouvelé.
- « Cela m’a fait mal au cœur. Au point de vouloir renoncer aux cinq millions », garde un mauvais souvenir de cette époque, l’ancien directeur général de la police nationale, Palguim Sambaré
Donc quelques jours après, le ministre Bassolé m’informe que la BECEAO a offert 20 millions de francs CFA à la police nationale. Mais, tenez-vous bien, sur ces 20 millions, la police n’a reçu que cinq millions qui ont été répartis entre les directeurs centraux, les éléments de l’aéroport…(une trentaine de personnes environ).
Cela m’a fait mal au cœur. Au point de vouloir renoncer aux cinq millions. Mais des collaborateurs comme le commissaire Roger Zango (directeur de la sûreté de l’État à l’époque) me l’ont déconseillé. J’ai personnellement en tant que directeur général, perçu la somme de 500 mille francs CFA.
Je sais que de nombreux policiers pensaient que je m’étais taillé “la part du lion” mais ce n’est pas le cas. Ce qui est regrettable, c’est que l’on prenne 20 millions à la place d’un véhicule d’intervention pour n’attribuer que cinq millions à la police. C’est quand même triste ! C’est la tâche noire que je garde du souvenir sur l’affaire Sia Popo Prosper.
Pourquoi Béatrice Sanon n’a pas été décorée pour avoir contribué à l’arrestation de Sia Popo Prosper ?
Sur la question de la décoration de Béatrice Sanon, je pense qu’il devait y avoir à l’époque un problème de management entre feu le commissaire Ambroise Kafando et elle. Sachez cependant que la direction générale de la police nationale n’est habilitée qu’à décerner la médaille d’honneur aux agents, ce que possédais déjà Mme Sanon. Mais j’avoue en tout cas qu’elle donnait satisfaction sur le plan professionnel.
- « Pour remettre Sia Popo aux autorités ivoiriennes à la base aérienne, nous y étions le ministre Bassolé et moi », a précisé Palguim Sambaré, commissaire à la CENI
Quelle était l’attitude de Sia Popo à la base aérienne lorsque la délégation ivoirienne est venue le chercher ?
Après l’interpellation de Sia Popo Prosper, c’est le bureau Interpol d’Abidjan et de Ouagadougou qui ont traité l’affaire. Puis les autorités ivoiriennes ont envoyé un avion spécial pour l’embarquer. La délégation était conduite par le chef d’Interpol d’Abidjan, N’Guessan, je retiens bien son nom parce que nous avons beaucoup travaillé ensemble. Pour remettre Sia Popo aux autorités ivoiriennes à la base aérienne, nous y étions le ministre Bassolé et moi.
A lire aussi : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sia Popo Prosper était prêt à nous satisfaire, quel que soit le montant », révèle Enoch Sorgho
J’ai trouvé Sia Popo Prosper serein. C’est bizarre il n’avait pas du tout paniqué. C’est quelqu’un qui a un fort caractère je trouve. La délégation ivoirienne, elle, était ravie que nous ayons pu l’arrêter. Après cela je n’ai plus eu de nouvelles de lui mais cela m’étonnerait qu’il soit encore en prison, s’il est toujours en vie.
Cependant je me rappelle, que Sia Popo aurait dû être arrêté au poste de police frontière de Dakolo. Car le regretté officier Dramane Ahissé qui était le chef de poste, s’en voulait jusqu’à sa mort de l’avoir laissé filer. Même s’il avait des soupçons, il n’avait pas de preuve tangible pour l’interpeler. Ce n’était pas de sa faute parce qu’ils ne disposaient pas à ce niveau d’outils nécessaires pour déceler son faux visa Schengen.
Je félicite le professionnalisme des éléments de l’aéroport à l’époque. Surtout Enoch Shorgo qui était assistant. Il est aujourd’hui commissaire de police. C’était l’un de nos meilleurs éléments dans la détection de faux documents et autres.
Propos recueillis par Hamed NANEMA
Lefaso.net
Crédits photos : Auguste PARÉ
Vos commentaires
1. Le 12 avril 2022 à 12:12, par tapsoaba_yassiki En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Toi tu as pris les 500 000 FCFA , tu n’as même pas songé a tes éléments , tu les ais dillé seule et tu t’étonne du comportement de Djibi . Bref voila ceux qui nous ont dirigé. le fait que tu n’as pas beaucoup reçu qui t’a s fait mal ou le fait que la police n’a pas eu le véhicule demandé . apparemment tu es offusqué parce que tu pensais avoir plus dans ta besace. aucun soucis du bien commun. Commissaire a la CENI tjr ?????
2. Le 12 avril 2022 à 13:00, par BATIONO En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
500 000 pour toi seul !!! c’était trop beaucoup. Et les 29 autres personnes se sont partagés 4 500 000. Là aussi c’est pas normal comme les 5 millions sur 20 millions. Sinon plus grave. C’est sans palabre mon esclave.
3. Le 12 avril 2022 à 13:25, par zemosse En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
C’est triste ! . Vous demandez un vehicule, on vous remet 20.000fr. Au lieu de réserver cette somme pour en ajouter Plutard en vue d’acheter ce vehicule, on préfère se precipiter sur ces 20000fr pour une honteuse distribution entre rapaces . Ainsi fonctionnait et fonctionne toujours ce Pays. Merci Palguim pour cette information qui n’honore pas notre Pays.
Le 12 avril 2022 à 14:37, par zemosse En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Excusez moi : 20 millions de francs au lieu de 20 000 francs .
4. Le 12 avril 2022 à 13:49, par Paligba En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Je pense que tu t’es taille quand meme la part du lion, puisque tu laisses 4 500 000 a 29 personnes ?
5. Le 12 avril 2022 à 13:57, par Bebeto En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Merci Mr. Sambaré DG de la police au moments des faits.
Votre récit est clair et net.
Donner que 5 Millions à la police comme vous le dites c’est très frustrant.
Acétate époque Dji t’il Bassolé était au sommum d sa gloire, de son rayonnement. Il se croyait tout permis. Même l’argent de la police fourni par la BCEAO etai une source pour mouillett sa barbichette
La
6. Le 12 avril 2022 à 15:01, par lewang En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Pas devehicule pas d’argent : Vous vous rendrez compte, si on est à mesure de tracer ces 15 millions que des gens qui n’ont rien à voir avec la police se sont vus attributaires, meme n’ayant pas demande. C’est ca le pauvre homme politique du Faso ; quel zele ?
7. Le 12 avril 2022 à 15:10, par Le Faso d’abord En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Aussi mauvais qu’est 5millions sur 20millions, il en est autant pour 500mille sur 5millions. L’argent devrait être destiné à l’institution mais vous avez choisi de le partager à des individus. Croyez-vous que beaucoup de policiers ne voudraient pas travailler à l’aéroport ? Cette façon de faire créé forcement des frustrations. Et puis vous commencez à nous ennuyer avec cette affaire de SIA POPO. Pour ce cas, le mal est déjà consommé, songez à mieux faire les prochaines fois afin que l’histoire ne vous rattrape.
QUE LA PAIX RÈGNE AU FASO.
8. Le 12 avril 2022 à 16:34, par Deafnot En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Voila comment le Burkina Faso de Blaise Compaoré fonctionnait. Des gens se sont bâti d’énormes fortunes avec de telles pratiques. Ça aurait été Sankara que cet argent allait profiter à l’État. Repose en paix cher Président du peuple, Sankara !
9. Le 12 avril 2022 à 17:04, par nyandé En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Le brave Sambaré se serait tu qu’on aurait pas su qu’il a empoché 500mille francs, largement plus que les autres ; alors qu’il n’était pas à base de l’arrestation de SIA. Si on lui avait donné les 20 millions pour le partage, il n’aurait peut-être pas parlé. ah ! le pays ! c’est dommage !.
10. Le 12 avril 2022 à 20:00, par Le patriarche En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Bonjour chers confrères et internautes. Depuis un moi de cela, je suis cette affaire réveillée par l’ex-officier SANOU ; grâce à la célébration du 8 Mars. Nous voilà enfin avec la conclusion du DG de la Police de l’époque des faits
Si quelque chose m’a beaucoup plus, c’est bien le travail des journalistes qui ont ouevrer à élucider cette affaire. Bravo aux ces journalistes et faso.net : oui, sachez mes chers journalistes que cette lumière paraît comme verdict divin. En tout cela, grâce à votre professionnalisme.
Rassurez vous que cette affaire va bien seulement susciter un grand dévouement dans les rangs des jeunes policiers qui prendront l’exemple de leurs devanciers, mais aussi corriger l’injustice qu’a subi dame SANOU.
Dans un État, si les exploits ou les droits d’une institution sont bafoués par les autorités, ils y auraient des débrayages au sein du personnel à tout moment. C’EST LE CAS DE LA POLICE NATIONALE DU BURKINA FASO DEPUIS 2011 JUSQU’À LA CHUTE DE ROCH KABORE. La sortie de leur ex-DG me renconforte dans mon analyse. Tout est clair dedans. Un État responsable peut-il se comporter de la sorte ? Au lieu de profiter pour que la BCEAO doté sa Police en moyens logistiques, ils ont préféré prendre l’argent et remettre une miette à la Police. Et comme ces derniers ne pouvant pas faire autrement, surtout avec la misère, n’ont fait que se partager ces miettes. Dommage !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Maintenant je comprends aisément pourquoi les policiers n’ont d’équipements adéquats. Il n’est pas exclus qu’il y ait un lobbying au sein du ministère de la Sécurité ou ministère de l’administration territoriale et de la Sécurité qui écrase la police nationale pour des fins égocentriques ou égoïstes.
N’est-ce pas tout cela qui ont conduit à la détérioration de la sécurité du pays ? Si je me rappelle, les policiers ont plusieurs fois dénonce leurs armes qui sont détournés, revendiquer des équipements ou encore des détournements...
En conclusion, il faudra que les nouvelles autorités fouillent bien au niveau de leur ministère afin de soigner le mal.
Nos populations souffrent énormément et il nécessite d’operationaliser cette institution.
Merci chers journalistes ! Je vous suggère d’investiguer sur plusieurs autres cas concernant les humeurs des policiers ; sûrement nous serons davantage édifiés.
Honneur à dame SANOU qui a supporté en toute silence une injustice pendant 20 ans. Il faut avoir de la qualité pour le faire.
11. Le 13 avril 2022 à 07:10, par Bangbèda En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Ce qui est choquant, c’est que le papi, sans sourciller ou se poser de question se plaint de n’avoir reçu que 500 000 FCFA....
C’est argent aurait simplement du être reversé au Trésor Public et non partagé à des individus.
Voilà les valeurs de ceux qui nous sont aux affaires depuis fort longtemps !!!! Imaginez l’éducation et les principes de prédation qu’ils ont du transmettre à leur descendants !!!
Ce pays n’a aucun avenir !
Sans rancune !
12. Le 13 avril 2022 à 08:24, par Alexio En réponse à : Braquage de la BCEAO en 2002 : « Sur 20 millions de francs CFA, la police nationale n’a reçu que cinq millions », confie Palguim Sambaré
Cette inculture qui nous a amener a cette situation insecuritaire. L appat du gain facile pour boucler sa facture mensuelle des agents de l Etat sont prets a donner leurs ames au diable pour leur Gombo quotidien.
DANS UN ETAT DE DROIT TOUS CEUX QUI ONT PROFITE DE CE POTS-DE VINS DOIVENT REMBOURSES LA SOMME APRES CES DECLARATIONS COMPROMITANTES.
il est interdit a un employe de l Etat en fonction de recevoir des pourboires de la part d une tierce personne. C est illegal et illicite en meme temps.