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Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina : Des acteurs à l’école de la prévention et de la gestion

Publié le jeudi 7 avril 2022 à 19h36min

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Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina : Des acteurs à l’école de la prévention et de la gestion

La question du pastoralisme et des conflits fonciers entre les agriculteurs et les éleveurs au Burkina Faso est au cœur d’un atelier à Bobo-Dioulasso, les 7 et 8 avril 2022. Cet atelier, organisé par le ministère en charge de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques donne l’occasion aux acteurs du monde pastoral de partager leurs expériences et approches acquises sur le terrain.

Au Burkina, les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs ont la peau dure et continuent à se multiplier au fur et à mesure que les terres se dégradent et que les populations augmentent. Selon des statistiques, pour la période de 2005 à 2011, environ 4 000 conflits entre éleveurs et agriculteurs ont été recensés à l’échelle nationale. Et c’est pour mieux comprendre les sources de ces conflits ainsi que pour mieux identifier les modes appropriés de leur prévention, que ce projet pilote dénommé « Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina Faso » est mis en place.

Ledit projet est issu du « Programme pour une politique foncière responsable au Burkina Faso (ProPFR) », qui est consécutif à une augmentation considérable des conflits entre éleveurs et agriculteurs au Burkina Faso et dans la sous-région. A travers ce projet, les acteurs se sont engagés ainsi à apporter leurs contributions à l’analyse des conflits entre agriculteurs et éleveurs, notamment des éleveurs transhumants. C’est ainsi que dans le cadre de sa mise en œuvre, des activités ont été menées à plusieurs niveaux. Un groupe de consultants a mené une série d’activités pendant 15 mois environ.

Les participants de l’atelier

Leurs travaux ont porté, entre autres, sur l’étude des types de conflits entre agriculteurs et éleveurs en transhumance ; le renforcement des capacités des acteurs locaux pour la prévention et la gestion des conflits ; la documentation des expériences et des leçons tirées. A en croire l’un des consultants, Bala Wenceslas Sanou, ce sont les résultats des travaux qui seront présentés au cours de cet atelier. Cette rencontre sert à présenter non seulement les résultats des travaux, mais aussi elle donne une occasion notamment aux acteurs et intervenants du monde pastoral pour un échange d’expériences et des approches. « Cet atelier final ne se limite pas à la présentation des études et des résultats. Cet atelier a été voulu pour donner une place aux éleveurs transhumants, mais aussi aux autres acteurs du monde rural pour qu’ils puissent présenter et échanger sur leurs situations et problèmes », a-t-il indiqué.

Bala Wenceslas Sanou, consultant

Durant les deux jours de travaux, plusieurs communications seront présentées aux participants et qui portent, entre autres, sur le pastoralisme-mode de vie au Burkina et ailleurs ; les règlementations au Burkina et dans les pays limitrophes ; les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs et leurs modes de prévention et gestion ; la gestion de la transhumance transfrontalière et la modernisation du monde pastoral. S’en suivront des échanges qui vont porter sur l’analyse des conflits, les sources, manifestation et modalités de prévention et de gestion.

Cet « atelier final » annonce aussi la clôture du projet pilote sur le « Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina Faso » après 18 mois de mise en œuvre. Il regroupe une cinquantaine de participants avec une dizaine d’intervenants et inclut certains venus de pays limitrophes notamment du Bénin et des organismes internationaux comme le CILSS. C’est le directeur de la législation, de la règlementation et de la sécurisation foncière, Blaise Yoda, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier.

Le directeur de la législation, de la règlementation et de la sécurisation foncière, Blaise Yoda

Pour sa part, il s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui, dit-il, est la bienvenue. « La tenue de cet atelier s’inscrit dans la réalité, parce que le contexte actuel au Burkina est marqué par des conflits entre agriculteurs et éleveurs, et très souvent exacerbé par la question sécuritaire, la question des spéculations foncières et la raréfaction des ressources, etc. Nous saluons l’initiative de l’atelier et nous sommes persuadés que nous allons aboutir à des résultats intéressants à l’issue de cet atelier », a-t-il souligné.

Lucien Nanéma est le directeur de la sécurisation de l’espace pastoral

Lucien Nanéma est le directeur de la sécurisation de l’espace pastoral. Au cours de l’atelier, il aura à présenter des communications. « La première va porter sur le pastoralisme-mode de vie au Burkina et ailleurs, afin qu’on sache que ce n’est pas uniquement dans notre pays que le pastoralisme est vécu (…). L’autre présentation portera sur la règlementation au Burkina et dans les pays limitrophes. Cette communication revient sur ce qu’il y a comme documents juridiques pour encadrer l’activité pastorale au niveau national et hors du pays. Il existe des textes même s’il y a des difficultés d’application de ces textes », a fait savoir Lucien Nanéma.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 avril 2022 à 07:34, par Peuple insurgé En réponse à : Pastoralisme et conflits fonciers au Burkina : Des acteurs à l’école de la prévention et de la gestion

    Aller de projets en projets ne va rien régler a cette problématique de conflits entre agriculteurs et éleveurs. Nous avons déjà assez de textes juridiques dans le domaine. Il suffit de les appliquer rigoureusement sans discrimination ethnique, religieuse ou politique, et le pays se portera mieux. Par contre si on veut continuer à se voiler la face, ça va continuer a nous péter à la gueule.

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