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Filières céréales : Les acteurs évaluent leur campagne

Publié le vendredi 2 décembre 2005 à 07h26min

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Le Comité interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina (CIC-B) a organisé, les 28 et 29 novembre 2005, à la Résidence Alice à Ouagadougou, des journées d’information sur le Plan d’actions céréalier (PAC) et le rôle de l’interprofession dans la consolidation de la sécurité alimentaire. Opportunité pour le CIC-B de donner sa lecture de la campagne céréalière 2005-2006.

Les céréales mil, maïs et sorgho occupent près de 88% des superficies cultivées et couvrent environ 70% des besoins alimentaires de la population de notre pays. Compte tenu des évolutions de l’environnement national, sous-régional et international, des opportunités de marchés internes et externes existent pour cette filière, mais exigent des progrès considérables sur les plans technique, économique, de l’organisation et de communication professionnelle. Ce qui justifie, entre autres, la création du CIC-B le 16 juillet 2003 à Bobo-Dioulasso par les représentants des opérateurs économiques de la filière.

Il s’agit des producteurs, des transformateurs, des commerçants, des transporteurs, les consommateurs, etc. Vu l’importance des céréales pour assurer la sécurité alimentaire au Burkina Faso, le Plan d’actions céréalier (PAC) a été conçu pour augmenter la performance économique et financière de la filière. Les axes essentiels du PAC portent sur les mécanismes de financement de la filière ; l’information et la communication répondant aux besoins des opérateurs économiques ; les normes et standards de qualité des produits primaires transformés ; le soutien des intérêts de la filière au niveau de la sécurité alimentaire sous-régionale ; le recentrage des structures étatiques sur des fonctions améliorant l’environnement de la filière (législation, politique de commerce, infrastructures, services publics, information) ; le renforcement des capacités organisationnelles et des organisations paysannes (OP) des opérateurs économiques de la filière et le développement d’une structure interprofessionnelle d’orientation et de concertation des opérations économiques avec les instances gouvernementales, sous- régionales et les partenaires au développement.

La première phase du PAC, qui durera 5 ans (2004-2009), a un coût estimé à 4,4 milliards de FCFA dont une contribution de 47% de la République fédérale d’Allemagne, de l’Union européenne et du Royaume du Danemark. Pour la mise en œuvre du PAC, une cellule de gestion a été mise en place et est gérée par Kalifa Traoré.

Les présentes journées ont permis aux participants de bénéficier de la restitution d’une synthèse des résultats de la campagne céréalière 2005-2006 effectuée par les acteurs de la filière. Cette première expérience tentée par le CIC-B du président Soumaïla Sanou s’est basée sur 704 entretiens et a concerné les stock paysans en début de campagne, la superficie céréalière 2005/2006, les tendances du marché en 2006 et la campagne 2005/2006 en général.

Les informations ont été récoltées dans tous les départements du pays. Pour cette analyse qualitative des acteurs de la filière, il ressort que la campagne est mauvaise dans les provinces telles que le Kourritenga et le Ioba tandis qu’elle est bonne au Centre et à l’Est sans le Gourma, la Komandjari et le Ganzourgou. Pour le reste du pays, les acteurs de la filière estiment que la campagne est moyenne. Ils ont également constaté que les superficies de cultures ont été augmentées dans l’ensemble du pays, sauf au Sahel où elles sont restées égales tandis qu’elles ont diminué dans la région du Sud-Ouest.

Au niveau des marchés, le document d’enquête relève un approvisionnement normal pour la plupart du pays avec des marchés à fort potentiel d’approvisionnement comme à l’Est, au Centre-Nord et au Centre Sud. Celui-ci indique également des risques de faibles approvisionnement dans le Ganzourgou, le Kourritenga, le Ioba, le Sourou et la Léraba. Pour le président du CIC-B, la présente initiative ne remplace pas le travail des techniciens du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques en ce qui concerne le suivi de la campagne et son évaluation, mais c’est plutôt une action qui s’inscrit dans le cadre d’une information mutuelle entre catégories d’opérateurs d’une même interprofession en vue de mieux conduire les activités avec professionnalisme.

Quant au chef de Cellule de gestion du PAC, ce travail est une perception des acteurs de la filière devant être perçue comme une complémentarité avec l’évaluation du ministère. L’essai des acteurs de la filière Céréales a été apprécié par les partenaires public et privé du CIC-B ainsi que par les bailleurs de fonds. Ces derniers ont fait aussi des propositions pour mieux parfaire les prochaines enquêtes de l’interprofession.

Cyr Payim Ouédraogo
Observateur Paalga

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