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Ellen-Johnson Sirleaf à Ouaga : Une dame de fer venue du Liberia

Publié le vendredi 2 décembre 2005 à 07h59min

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A peine élue présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf a entamé une série de concertations avec les chefs d’Etat de la sous-région, qui l’a conduite dans notre pays. Arrivée hier en début d’après-midi, elle a été reçue en audience par le président Blaise Compaoré et rencontre ce matin même les associations féminines du Burkina à Ouaga 2000.

La nouvelle présidente libérienne, Ellen Johnson-Sirleaf, est depuis hier 1er décembre à Ouagadougou pour une visite de 24 heures. En rappel, sauf erreur de notre part, son dernier passage dans notre pays date du 8 au 11 juillet 2002, où elle a séjourné dans le cadre des pourparlers interlibériens qu’a abrités notre capitale. Et à cette occasion, lors d’une interview qu’elle nous avait accordée (cf. l’Observateur n° 5688 du 12 - 07 - 02), Ellen Johnson-Sirleaf en dépeignant la situation dans son pays n’avait pu contenir ses larmes. Nous avons dû arrêter un instant l’entretien pour qu’elle se remette de ses émotions.

Pour revenir à sa visite d’hier, elle a été chaleureusement accueillie à sa descente d’avion par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et des Ressources halieutiques, Salif Diallo. Ce dernier, peut-être parce que l’hôte du jour était une femme, n’était accompagné que de ministres femmes, notamment Gisèle Guigma de la Promotion de la femme et Monique Ilboudo de la Promotion des droits humains auxquelles il faut ajouter deux dames députés de l’Assemblée nationale ainsi que le maire Zénabo Drabo de Bogodogo. Rappelons qu’avant le Burkina, la nouvelle présidente du Liberia est passée en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Ghana. De chez nous, elle devrait poursuivre son périple en Sierra Leone.

Qu’est-ce qui fait courir Ellen Johnson-Sirleaf ?

Interrogée sur les raisons de sa tournée, la présidente libérienne, dont l’investiture est prévue pour le 16 janvier prochain, a répondu : « Je fais le tour des Etats de la CEDEAO et des pays voisins pour leur rendre compte des résultats des élections et leur demander de continuer à soutenir le Liberia. Nous avons un programme de reconstruction du pays, et j’ai besoin des conseils de mes homologues et de leur expérience pour mieux gouverner le Liberia ».

Ellen Johnson-Sirleaf, en tant que première femme élue présidente sur le continent africain, se dit être fière, mais sans pour autant perdre la tête, car expliqua-t-elle « j’ai en face de moi d’énormes défis et je prie Dieu qu’il m’accorde la force nécessaire pour pouvoir mener à bien toutes mes tâches ».

Elle a aussi ajouté qu’elle voudrait que le rôle de la femme soit renforcé à travers ses actions et que l’expérience libérienne serve d’exemple à toute la classe politique féminine africaine. Ellen Johnson-Sirleaf a laissé entendre qu’elle est venue remercier le président Blaise Compaoré et les Burkinabè pour le soutien apporté au peuple libérien depuis la transition jusqu’à la validation des élections. Quel sort sera réservé au dictateur Charles Taylor, réfugié au Nigeria ? Pour la nouvelle présidente, ce problème ne fait pas d’abord partie de ses préoccupations et de celles des Libériens. « Ce qui nous préoccupera juste après notre investiture, a-t-elle, c’est comment faire en sorte que les enfants libériens retournent à l’école ».

Pour ce qui est du malheureux candidat Georges Weah, selon Ellen Johnson Sirleaf, il a été invité, avec toute la jeunesse qui l’a soutenu, à se joindre à leur gouvernement pour travailler pour le développement du Liberia, car tout le monde y a la même responsabilité. Notons que la nouvelle présidente libérienne, âgée de 67 ans, est veuve et mère de 4 enfants.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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