LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

SN-CITEC : Après le doute, l’espoir renaît

Publié le vendredi 2 décembre 2005 à 07h27min

PARTAGER :                          

Dans quel contexte évolue actuellement la Société nouvelle huilerie savonnerie (SN-CITEC) ? Ce fleuron de l’industrie alimentaire burkinabè a connu la traversée du désert pendant huit mois qui ont failli aboutir à une cessation définitive de ses activités.

Actuellement ces activités semblent repartir sur un bon pied, à la satisfaction des 400 employés et 2 000 journaliers qui ont vécu une véritable psychose, confrontés qu’ils étaient, à la menace de perte d’emplois.

Suite à des rumeurs persistantes qui ont circulé sur l’état de santé économique de la SN CITEC qui n’excluaient pas l’éventualité d’une fermeture de cette société, nous y sommes allés pour constater de visu la reprise de la campagne de production d’huile. « Effectivement nous avons connu une période de forte mévente due à la pression concurrentielle des huiles alimentaires asiatiques qui ont inondé notre marché pendant un certain temps ».

Ces propos de M. Adama Barro, directeur adjoint d’exploitation de cette société traduisent tout le préjudice subi par son entreprise du fait de la concurrence déloyale de produits oléagineux importés frauduleusement et dont la qualité aux yeux des autorités sanitaires était douteuse. A titre illustratif le chiffre d’affaires mensuel de la SN CITEC qui planchait autour de 1,5 milliard de F CFA a dégringolé pour se limiter à 200 millions de F CFA environ.

Dans le même temps, à cause de la mévente, les entrepôts débordaient de produits finis. La direction a dû mettre les employés en chômage technique pendant un mois afin de mieux supporter les charges de fonctionnement. Face à cette situation, les autorités nationales ont réagi. Une vaste opération de fermeture d’entreprises pirates de fabrication d’huile et de celles ne respectant pas les normes de production a été diligentée par le ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat.

Mais cette action n’a pas eu l’effet escompté au regard de l’ampleur du fléau.

Contrairement à certaines appréhensions qui accusent la SN CITEC de vouloir s’approprier le monopole de commercialisation d’huile à la SN CITEC, M. Adama Barro dit ne pas être de cet avis. Ce qu’il demande par contre à l’autorité politique, c’est l’assainissement de ce secteur en décidant des textes imposables à tous et en veillant à leur application effective.

La SN CITEC dit ne pas craindre la concurrence intérieure et s’inscrit dans un souci de préserver la santé des populations. Dans cette démarche, elle n’écarte pas d’ouvrir ses portes à d’autres unités artisanales en vue du raffinage de leurs huiles. La part du marché étant toujours disponible pour tous. Car sur un besoin en consommation nationale d’huile alimentaire évalué à 50 000 tonnes, la SN CITEC ne pouvant fournir que 33 000 tonnes en plein régime. Mais comme on le dit toujours, à quelque chose malheur est bon, ce « tsunami » vécu par la SN CITEC a incité la société à prospecter le marché sous régional notamment au Mali, en Côte d’Ivoire et au Niger où le label Savor est bien prisé par les consommateurs. Aujourd’hui, la SN-CITEC reprend confiance, ce qui est synonyme de maintien de valeur ajoutée pour l’économie nationale et d’espoir pour ses travailleurs qui, depuis la privatisation il y a 10 ans, ont vécu cette année une expérience de chômage technique.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)