Les responsables disent avoir lancé cette organisation, le Mouvement de la garde du Faso (MGF), pour prendre donc part activement, dans un cadre organisé et unitaire, à la lutte contre les maux qui caractérisent aujourd’hui la vie publique burkinabè, notamment l’incivisme.

« La situation socio-politique de notre pays commande à toutes et à tous, une réelle introspection guidée par un patriotisme soutenu et renouvelé. Les défis majeurs auxquels est confronté notre pays depuis ces cinq dernières années avec pour corollaires, les pertes en vies humaines ainsi que des millions de déplacés internes ont engendré en janvier dernier, l’avènement du MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration). (…). Notre pays a plus que besoin de la contribution de chacun et de chacune pour retrouver sa dignité et regagner sa fierté, et surtout récupérer les portions de terrains perdus. Nul ne viendra faire le bonheur de notre nation à notre place ! », a livré le président du MGF, Moctar Diallo, à travers la déclaration liminaire.

Vue partielle de membres du MGF

Les responsables de cette organisation, créé en fin février 2022, disent croire à l’engagement patriotique des nouvelles autorités et être prêts, dans cet élan, à les accompagner.

« Nous invitons l’ensemble des Burkinabè à se réarmer de patriotisme, à se départir de tout clanisme et d’esprit de revanche, afin que toutes et tous, nous allions à l’assaut des grands chantiers de restauration qui urgent en ce moment. Aucune nation ne peut se développer dans l’incivisme et le désordre, c’est pourquoi, nous, membres du Mouvement de la garde du Faso, restons disposés à prendre part à toutes les actions de citoyenneté visant à redorer le blason de notre nation. (...). Nous sommes conscients que le travail sera fastidieux, mais comme l’a dit le Chef de l’État Damiba : aucun char, aucun avion de chasse, aucune arme ne vaut l’amour pour la patrie... (…). Nous condamnons tout acte incivique ou toute action de nature à semer la division, la discorde ou à démoraliser nos Forces de défense et de sécurité ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie qui luttent au péril de leur vie pour débarrasser notre pays du terrorisme », soutiennent les dirigeants du MGF, réaffirmant leur « soutien total » aux forces en lutte sur le terrain.

Offensive contre les actes inciviques

« La société burkinabè est malade », déplorent les responsables du MGF, invitant donc l’ensemble des populations, chaque individu à son niveau, à se lever contre les maux qui minent la société, la cohésion sociale.

Pour sa part, le MGF entend, dans sa stratégie, mettre en place des clubs dans les secteurs des villes et dans les villages, pour lutter contre ces actes d’incivisme. Et ce, non seulement à travers la sensibilisation, mais aussi la dénonciation des méfaits auprès des autorités et structures compétentes.
C’est pourquoi le mouvement soutient et exhorte les nouvelles autorités dans leur volonté de restauration de l’intégrité du territoire national et des valeurs qui ont jadis caractérisé le Burkinabè.
« Ça fait mal de voir par exemple des gens vider les eaux de leurs toilettes dans les rues des quartiers, et personne n’en parle. Ça fait mal de voir les gens brûler le feu sans même se soucier. Ça fait mal de voir les gens boire de l’eau et jeter partout les sachets. Des commerçants qui vendent aux populations des huiles impropres à la consommation, des acteurs qui fabriquent sur place ici des boissons frelatées. (…). Tout le monde est unanime que ça ne va pas, mais personne ne parle », brandit le président du MGF, Moctar Diallo, justifiant ainsi la création de l’organisation.

Le président du MGF, Moctar Diallo, avec à sa droite, Simon Daniel Tiolé, secrétaire général de l’organisation, et Diane Sawadogo, membre.

« Je n’ai jamais entendu que Roch Kaboré est trempé dans ce qui est mauvais »

Moctar Diallo et ses co-équipiers sont convaincus que l’on ne peut ainsi continuer d’ignorer les valeurs fondamentales de la nation et de s’enfoncer dans l’incivisme et l’égoïsme.

Interrogé sur l’actualité liée à la détention de l’ancien président Roch Kaboré, les responsables du MGF se disent persuadés que la situation actuelle vise à le protéger de ce même entourage qui n’a pas pu lui être utile quand il était aux affaires. Pour eux, la menace pour Roch Kaboré, c’est plutôt son entourage ; d’où toutes ces précautions des nouvelles autorités. Qu’à cela ne tienne, Moctar Diallo exprime en substance : « Je souhaite pour lui, ce qui est bien. Je n’ai jamais entendu qu’il (Roch Kaboré, ndlr) est trempé dans ce qui est mauvais ».

Le MGF apporte son « soutien indéfectible » au chef de l’Etat Paul-Henri Damiba et à toute son équipe et demande aux populations de croire à l’armée, « dernier rempart, lorsque la nation vacille ».

O.L

Lefaso.net