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Littérature au Burkina : Youssef Ouédraogo évalue le rôle des médias pendant l’insurrection populaire de 2014

Publié le jeudi 31 mars 2022 à 11h35min

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Littérature au Burkina : Youssef Ouédraogo évalue le rôle des médias pendant l’insurrection populaire de 2014

Youssef Ouédraogo a procédé à la dédicace de son livre "Crise sociopolitique en Afrique : Rôle des médias dans l’insurrection populaire de 2014 au Burkina Faso". C’était le mercredi 30 mars 2022, à Ouagadougou.

« Crise sociopolitique en Afrique : Rôle des médias dans l’insurrection populaire de 2014 au Burkina Faso » replonge le lecteur dans l’insurrection populaire qui a conduit à la chute du régime Compaoré. L’accent est mis sur le traitement de l’information par les médias à cette période de l’histoire du Burkina Faso. Youssef Ouédraogo s’est défendu de faire un quelconque reproche aux médias. Mais, il s’est agi d’évaluer l’ensemble des actions médiatiques et de proposer un guide aux journalistes afin qu’ils puissent mieux traiter l’information en période de crise.

Cette œuvre gravite autour de trois chapitres. Le premier a fait ressortir le rôle des médias avant et pendant l’insurrection populaire. Ces derniers ont, à travers leurs productions, montré les clivages politiques entre les pro et anti modification de l’article 37. Cela en réalisant des interviews, en faisant des commentaires, etc. Ils ont donc annoncé les prémisses de la crise sociopolitique qui allait suivre. Lors de l’insurrection populaire, des médias ont également assuré une retransmission en temps réel. Au-delà des médias classiques, l’auteur a brossé le rôle les réseaux sociaux et des espaces publics.

Youssef Ouédraogo a affirmé que ses écrits visent à faire une documentation sur l’insurrection populaire

Le second chapitre aborde le rôle des médias dans les crises sociopolitiques avec en exemple, certains Etats. Il est revenu sur le cas de la radio ‘’Milles collines’’ au Rwanda qui a contribué à exacerber les tensions entre les communautés. Puis de la Côte d’Ivoire où certains médias ont traité l’information sans aucune objectivité. C’est également le cas pour d’autres pays comme le Burundi, la République démocratique du Congo, du Tchad, du Gabon, etc. Conséquence, cela a fracturé le tissu social. Au-delà de l’Afrique, l’action des médias internationaux a été aussi passée au peigne fin.

A gauche, l’éditeur du livre, Thierry Millogo, à droite (avec un ordinateur en main) Boureima Ouédraogo, le modérateur

Dans le troisième chapitre, Youssef Ouédraogo a décortiqué les forces, faiblesses et opportunités pour les médias. En outre, il a fait une modélisation du rôle des médias et des espaces publics en situation de conflit ou de crise sociopolitique. Enfin, il a proposé des conseils pratiques pour les médias et les journalistes en temps de crise. L’apport des médias et des espaces publics au renforcement de la paix a été évoqué. Il s’agit de l’expérience des radios de missions de la paix ; de la charte des responsabilités des journalistes en période de crise ; et de la construction des espaces publics démocratiques par les médias.

Le bon et le mauvais

Youssef Ouédraogo a donné les raisons qui l’on incité à écrire cet ouvrage. « On a parlé de la contribution des partis politique, des organisations de la société civile. Mais on parle rarement de la contribution des médias dans leur ensemble, alors qu’ils ont été l’autre acteur de l’insurrection populaire au Burkina Faso. Nous avons travaillé à rassembler des recommandations qui ont été faites par des organisations professionnelles des médias », s’est-il exprimé.

La séance de dédicace du livre

Il a estimé que, par moment, les journalistes ont outrepassé leur devoir d’informer pour se positionner comme des militants politiques. « Ils ont été en quelque sorte des marionnettes », a-t-il martelé. Dans ses propos, il a signifié que des médias, en voulant donner l’information juste en direct, ont parfois envenimé la situation en utilisant des termes qui ne sont pas préconisés. « Tout n’a pas été rose pour ce qui est de l’activité médiatique pendant la crise sociopolitique ».

Le directeur de publication du journal Le reporter, Boureima Ouédraogo, a été le modérateur de la dédicace. Il a qualifié cette œuvre « de belle facture ». Il a souligné que ce livre pose le débat et attire l’attention sur les femmes et hommes de média. Car cela montre que leurs actions peuvent détruire ou construire la société.

Les invités et les journalistes à la dédicace

Youssef Ouédraogo est né en Côte d’Ivoire en 1979. Il a obtenu son diplôme de maîtrise en Lettres modernes à l’université de Ouagadougou. Il est un professionnel des médias. Il a été journaliste pour des médias nationaux et internationaux. Il est consultant et enseignant en communication. Youssef Ouédraogo n’est pas à son premier ouvrage. Il est l’auteur de "Musique burkinabè moderne, des années 90 à nos jours : Analyse critique et perspectives de promotion" paru en 2011.

"Crise sociopolitique en Afrique : Rôle des médias dans l’insurrection populaire de 2014 au Burkina Faso" a été édité par Mercury Editions. Il est au prix de 5000 FCFA et est disponible à la librairie Mercury.

Samirah Bationo
Bella Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

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