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Lutte contre la pratique de l’excision et le mariage d’enfants au Burkina : Le projet "Leur protection c’est toi" est lancé

Publié le lundi 28 mars 2022 à 16h30min

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Lutte contre la pratique de l’excision et le mariage d’enfants au Burkina : Le projet

Malgré les efforts entrepris par les organisations étatiques et celles de la société civile, la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages d’enfants reste toujours préoccupante sur l’ensemble du territoire national. Afin de susciter la contribution significative des élèves dans la lutte contre les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants, l’association Awa pour l’épanouissement des filles et des femmes et l’ONG Voix de femmes, en partenariat avec l’ONG allemande Saida internationale, ont lancé ce 28 mars 2022 le projet "leur protection c’est toi". Ce projet va permettre de renforcer les capacités de 200 acteurs de la vie scolaire sur le sujet et d’organiser des animations grand public dans 10 établissements cibles de la ville de Ouagadougou.

Selon l’Enquête multisectorielle continue (EMC), le taux de prévalence de l’excision en 2015 était de 67,3% chez les femmes de 15-49 ans et de 11% chez les filles de 0-14 ans. Pour ce qui est du mariage d’enfants, il ressort que 10% des femmes sont mariées avant l’âge de 15 ans et 52% d’entre elles le sont avant l’âge de 18 ans. Ce qui entraîne la non scolarisation ou la déscolarisation des filles ainsi qu’une précocité de l’activité sexuelle avec son corolaire de maux tels les grossesses précoces et les fistules obstétricales. C’est pour parvenir à l’objectif tolérance zéro aux MGF et aux mariages d’enfants, que le présent projet a été initié.

A en croire Mariam Lamizana, présidente de l’association Voix de Femmes, des études font cas d’une recrudescence des MGF et des mariages d’enfants, avec la situation sécuritaire qui s’est dégradée et la pandémie du covid-19 qui a impacté les progrès dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Ces situations nouvelles ont entraîné une paupérisation des familles avec pour conséquences la restauration de normes sociales défavorables qui ont remis à la surface la pratique des MGF et le mariage d’enfants dans certaines communautés », explique-t-elle.

Mariam Lamizana, présidente de l’ONG Voix de femmes

D’où l’importance de telles initiatives de la société civile, afin de venir à bout de ces fléaux.
Pour le projet "Leur protection c’est toi", les élèves ont été identifiés comme acteurs principaux du projet, au regard des conséquences que peuvent engendrer les MGF et les mariages d’enfants sur leur scolarité, mais aussi en considération de leurs capacités à apporter des solutions novatrices à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour ce faire, une caravane avec des animations grand public sera organisée à leur profit dans dix établissements de la ville de Ouagadougou.

Elodie Tiendrebéogo, représentante de l’ONG Saida international

De façon pratique, les élèves seront mieux outillés au cours de cette caravane, pour sensibiliser leurs pairs ainsi que les parents, et aussi dénoncer des cas de MGF ou de mariages d’enfants qu’ils pourraient rencontrer. « Nous allons leur apprendre la manière de dénoncer les cas de MGF et de mariages d’enfants, les numéros verts, à quel moment dénoncer pour sauver une personne menacée par ces pratiques. Des brochures ont été conçues avec les différentes étapes, l’approche, la sensibilisation, et comment référer une victime qu’ils rencontrent à un centre de compétence pour une prise en charge », a fait savoir Elodie Tiendrebéogo, de l’ONG Saida international. Ce sont au total 50 000 jeunes issus des milieux scolaire et non scolaire, qui devraient bénéficier de ces séances de sensibilisation.

Des sessions de formation visant à renforcer les connaissances de 200 acteurs issus du corps enseignant, du personnel de la vie scolaire et des membres des associations des parents d’élèves, seront initiées pour mieux les outiller sur les thématiques des MGF et mariage d’enfants, afin de leur permettre d’apporter leur contribution dans la capacitation des élèves à être de véritables relais dans la lutte contre ces fléaux.
Les sessions de formation et les animations grand public constituent la première étape du projet. La deuxième étape quant à elle va consister à l’identification des victimes des MGF et des mariages d’enfants, pour une prise en charge adéquate.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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