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Business cocktail : Une initiative pour renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs du Burkina

Publié le lundi 28 mars 2022 à 16h30min

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Business cocktail : Une initiative pour renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs du Burkina

Amener les jeunes burkinabè à exploiter le potentiel qui sommeille en eux, afin de créer des opportunités d’affaires économiques, est l’un des objectifs que s’est fixé Improv’you, une agence évènementielle de Ragnimwendé Eldaa Koama. Ainsi, à travers son initiative dénommée « The business cocktail », cette coach formatrice et conférencière veut offrir à des jeunes, des rudiments nécessaires pour réussir dans l’entrepreneuriat. Le mardi 22 mars 2022, elle était face à des jeunes de la ville de Bobo-Dioulasso.

Cette formation s’inscrit dans le cadre des conférences tour de l’agence Improv’you. Elle s’est tenue dans trois villes du Burkina à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou. Elle a porté sur le thème : « La créativité et l’excellence pour l’émergence de champions nationaux qui boostent l’économie et positionnent le Burkina Faso à l’international ».

Cette session qui s’est tenue à Bobo-Dioulasso, s’est articulée autour de deux communications majeures, ainsi que des panels. En effet, le choix des communications n’est pas fortuit. Selon les initiateurs, pour un entrepreneuriat réussi, il faut que l’entrepreneur connaisse son environnement et qu’il s’éduque financièrement.

Le présidium de la session de formation

Design thinking, une méthodologie pour développer la créativité des entrepreneurs

La première communication qui a porté sur le concept du Design thinking a été développée par le directeur du centre Sira Labs de Bobo-Dioulasso, Issiaka Boreaud. Il a d’abord présenté son centre comme étant un incubateur, accélérateur de projet et membre de la fédération des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant. C’est dans ce cadre que le centre a été invité à cette rencontre pour présenter le concept aux jeunes entrepreneurs de la ville de Sya. Cette communication a été voulue au regard du taux de mortalité élevé des entreprises au Burkina.

« Il y a beaucoup d’entreprises qui se créent, mais le taux de mortalité de ces entreprises est très élevé. Donc lorsqu’on prend le temps pour travailler l’idée de projet à la base pour qu’il puisse répondre à un besoin, à une situation d’insatisfaction dans la communauté, cela permet de résoudre un problème pour la communauté. Ce qui permet également au projet d’être économiquement et socialement rentable. L’idée c’est d’avoir vraiment des projets durables », a expliqué Issiaka Boreaud. Selon lui, pour qu’un projet puisse être innovant et durable, il faut tenir compte de la méthodologie du Design thinking qui est née dans les années 50 aux Etats-Unis.

« Le Design thinking s’inscrit dans une méthodologie d’empathie, c’est-à-dire, être dans son environnement, capter son environnement et définir son idée de projet. Après l’avoir défini, vous allez développer un prototype, c’est-à-dire faire le projet à petite échelle et le tester. Ensuite, il faut prendre en compte les observations de l’écosystème, des utilisateurs, de tous ce qui vont utiliser votre produit, finaliser le projet et l’améliorer », a-t-il rappelé.

Le directeur du centre Sira Labs de Bobo-Dioulasso, Issiaka Boreaud

En effet, le Design thinking, tel que présenté dans sa communication, est une méthode qui comporte de nombreux avantages. D’abord, les entreprises qui pratiquent cette méthode de travail seront toujours beaucoup plus créatives. Elles auront toujours de l’avance sur les sociétés concurrentes et peuvent innover plus facilement. Ainsi, cette manière de réfléchir et d’innover s’appuie de manière importante sur des retours d’utilisateurs. Le Design thinking est une méthodologie innovante qui permet de transformer les idées et les projets en actions réelles et en prototypes tangibles.

Au terme de sa communication, le directeur du centre Sira Labs, Issiaka Boreaud, a salué l’initiative de la formation et exprimé sa satisfaction.
« Nous sommes heureux et satisfaits de voir de telles initiatives venir dans les Hauts-Bassins, pour soutenir les jeunes. Etant directeur de Sira Labs, nous avons fait beaucoup de choses en faveur de ces jeunes et nous pouvons vous assurer que ces jeunes ont du potentiel et il faut réveiller le potentiel qui dort en cette jeunesse. Ces types d’activités permettent de développer l’esprit d’entreprise, la culture d’entreprise chez les jeunes de Bobo-Dioulasso », a-t-il dit.

Le responsable des opérations et des engagements du GRAIN Sarl, Dominique Tamini

L’éducation financière, facteur d’efficacité économique

La deuxième communication au cours de cette rencontre a porté sur l’éducation financière, afin de permettre à ces jeunes de savoir comment gérer au mieux leur argent en fonction des objectifs de vie et du contexte économique et financier. Toute chose qui permettra aux jeunes de faire des choix financiers éclairés.

Cette communication a été présentée par le responsable des opérations et des engagements du Groupe d’accompagnement à l’investissement et à l’épargne (GRAIN Sarl), Dominique Tamini. Il a présenté GRAIN Sarl comme étant une institution de microfinance créée en 2006 par l’église famille du Burkina dont OCADES Caritas Burkina et l’organisation des femmes catholiques du Burkina Faso.

Selon lui, lorsqu’on arrive à s’éduquer financièrement, on arrive à s’organiser pour pouvoir financer ses projets et booster ses entreprises. « La communication a porté essentiellement sur la budgétisation, l’épargne, le crédit et sur l’éducation financière digitale. Aujourd’hui, si on veut aller vraiment dans le domaine des affaires, il faut avoir des notions sur comment élaborer un budget, il faut avoir une bonne planification de votre budget. Il faut savoir aussi comment épargner, comment avoir un crédit », a-t-il enseigné.

Avant de poursuivre : « Avant de prendre un crédit, il faut avoir un besoin. Il ne faut pas prendre un crédit pour le prendre. Et les crédits se remboursent avec ou sans intérêts. Il faut cultiver déjà cet amour et cet engagement à ces porteurs de projets, car il faut bien gérer son argent. Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de la digitalisation. Tout le monde a un compte mobile money actuellement. Cela facilite les transactions à tout moment ». Toutefois, il a souhaité que de telles initiatives se multiplient au profit des jeunes incubateurs. Il reste convaincu que si les jeunes sont bien coachés, « d’ici quelques années nous allons avoir des hommes d’affaires responsables. Ce qui va réduire le chômage au Burkina Faso ».

Emma Marie Blanche Kantiono est la directrice générale de Essakane Solar

La confiance en soi pour booster son potentiel

Emma Marie Blanche Kantiono est la directrice générale de Essakane Solar, présente à cette formation, elle a partagé son expérience avec les participants. Elle qui a su se faire une place dans le domaine des énergies solaires, est perçue par de nombreux jeunes comme étant une modèle de réussite dans le domaine de l’entrepreneuriat. Son expérience inspire plus d’un et notamment les jeunes filles désireuses d’entreprendre.

En termes de partage d’expérience, elle a encouragé les jeunes à aller vers l’excellence. Selon elle, lorsqu’on veut être excellent, il y a des actions à entreprendre, il faut être motivé. « Personne ne fera ces actions à votre place, il n’y a que vous. Il faut avoir confiance en vous, croire en ce que vous faites. Car c’est au bout de l’effort que viendra l’excellence », a-t-elle conseillé.

A l’endroit des jeunes filles, elle lance un appel. « Je bosse dans un domaine qui est à 80% dominé par des hommes. C’est pour dire aux jeunes filles qu’elles peuvent se lancer dans les domaines qui, jadis, étaient réservés aux hommes. Il faut rompre avec ces considérations traditionnelles », a-t-elle indiqué.

Ragnimwendé Eldaa Koama, promotrice de l’agence évènementielle Improv’you

La promotrice de « The business cocktail » a expliqué ainsi que c’est un programme à trois dimensions. La première dimension étant de renforcer les capacités des entrepreneurs en leur offrant des sessions de formation sur essentiellement comment réussir son business, où réussir ses rencontre B2B, comment travailler son image et celle de son entreprise, etc. La deuxième vise, selon Eldaa Koama, à créer une occasion de rencontres, d’échanges, de faire une émulation de partenariat entre les entrepreneurs burkinabè eux-mêmes à travers une soirée de business network.

« La troisième phase du projet est donc de parcourir trois villes du Burkina, d’avoir des publics différents, des étudiants, pour leur faire découvrir le Design thinking, et la notion d’éducation financière. Cette rencontre leur permet d’avoir des opportunités d’échange avec des modèles, parce que souvent nous avons ce mythe autour de nos champions nationaux alors qu’ils sont capables de transmettre de très bonnes stratégies à ceux qui veulent réussir », a martelé Eldaa Koama.

Depuis quelques années déjà, Ragnimwendé Eldaa Koama s’investi dans la mise en relation de jeunes entrepreneurs. A travers son agence, elle offre ainsi des formations et oriente les pépites d’entreprises dans leurs différents choix en matière d‘investissement. A l’endroit des jeunes qui la prenne comme modèle, elle les conseille d’avoir confiance en eux et à être eux-mêmes en toute circonstance. « Lorsque vous commencez à vouloir copier d’autres personnes vous perdez votre originalité, votre spécificité. Soyez vous-mêmes, aimer qui vous êtes. Il faut vous sentir légitime dans votre environnement et ensuite développer cette mission que vous pensez être investi de faire. Il ne faut pas gaspiller le potentiel que Dieu vous a donné », a-t-elle conseillé.

Hairatou Kaboré, promotrice de l’entreprise « Pompom beauty »

Elle affirme que le Burkina a du potentiel et des exemples de champions nationaux l’illustrent bien. C’est pourquoi, elle encourage les jeunes à se prendre au sérieux, à faire des choses pour eux-mêmes et non pour plaire aux autres. Au cours de cette rencontre, d’autres panelistes sont intervenu par visioconférence pour partager leurs expériences avec la jeunesse bobolaise. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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