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Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

Publié le dimanche 27 mars 2022 à 23h05min

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Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

Le torchon brûle entre la Sitarail (Société internationale de transport africain par rail), la société de chemin de fer qui relie Kaya au port d’Abidjan, et les membres du consortium « Burkina 2050 », une organisation de la société civile pilotée par Dr Nestorine Sangaré. Le projet du milliardaire français Vincent Bolloré de vendre ses actions de la compagnie ferroviaire à l’entreprise italo-suisse MSC, sa « mauvaise gestion de la faitière », son « refus de délivrer des documents administratifs aux admis à la retraite et le licenciement abusif des travailleurs » sont les points d’achoppement entre ces deux camps. Si la marche du 3 mars dernier avait pour but d’exiger le départ de la France du territoire burkinabè, celle de ce samedi 26 mars 2022 demandait l’annulation de tous les contrats signés avec Bolloré.

Des manifestants ont, une fois de plus, battu le pavé dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, ce samedi 26 mars 2022, pour dénoncer les 27 ans de gestion « macabre » du groupe Bolloré et sa filiale Sitarail. Selon Moutaga Traoré, président du syndicat des retraités de Sitarail, par ailleurs membre du consortium « Burkina 2050 », des contentieux judiciaires perdurent au sein de la Sitarail. En effet, explique-t-il, « des travailleurs de Sitarail ont été suspendus depuis novembre 2002 à l’issue de la crise ivoirienne par le patron Bolloré, sans aucun motif. Et ce, jusqu’à leur départ à la retraite. Ceux qui sont admis à la retraite, la compagnie Sitarail refuse de leur délivrer un document administratif pour faire valoir leur droit à la pension ».

Moutaga Traoré, président du syndicat des retraités du chemin de fer du Burkina Faso, et membre du consortium « Burkina 2050 ».

A cela s’ajoute le projet de l’homme d’affaire français Bolloré de vendre ses actions de la Sitarail à l’entreprise italo-suisse d’ici le 31 décembre 2022, a-t-il fait savoir. Avant de s’interroger sur la légitimité de cette vente. « Peut-on vendre une concession de service public ? », s’interroge-t-il.

De la gare ferroviaire à l’Assemblée nationale (où un message d’interpellation a été remis au secrétaire général adjoint, Norbert Tankoano), en passant par le rond-point de la bataille du rail, les manifestants ont exigé l’annulation pure et simple de toutes les conventions liant l’État burkinabè à Bolloré. « Nous demandons l’annulation des conventions initiales de 2015, celles de concession révisées de 2016 et de tous les avenants au contrat, car ces contrats sont inéquitables par rapport à la préservation des intérêts du peuple burkinabè », a déclaré la présidente du consortium « Burkina 2050 », Nestorine Sangaré.

Nestorine Sangaré/Compaoré, coordonnatrice du « Burkina 2050 ».

Les manifestants ont par ailleurs invité le gouvernement burkinabè à mettre fin à la convention avec la Sitarail et à engager des poursuites pour la mauvaise exécution de la convention initiale de 2015. Aussi, à évaluer dans l’urgence la situation actuelle du patrimoine ferroviaire et à rapatrier les équipements envoyés en Côte d’Ivoire et au Niger.

Norbert Tankoano, secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale, recevant des mains de Nestorine Sangaré, le message d’interpellation en lieu et place de la pétition.

Noufou Singa, un des manifestants, exhorte les nouvelles autorités à confier la gestion de la Sitarail aux entrepreneurs nationaux car, dit-il, « eux au moins connaissent les réalités que nous vivons ».

Noufou Singa, représentant de l’Association des vendeurs et vendeuses de la patte de manioc du Burkina.

Il faut savoir que les manifestants n’ont pas pu remettre la pétition à l’Assemblée nationale comme prévu, pour insuffisance de signatures. Ils seraient à 10 000 signatures alors que les textes en prévoient 15 000 pour pouvoir faire le dépôt. Ils ont donc, en lieu et place de la pétition, transmis un message d’interpellation au nouveau président de l’hémicycle.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2022 à 14:16, par Drissa En réponse à : Chemins de fer au Burkina : Des manifestants demandent l’annulation de toutes les conventions avec Bolloré

    Soutien total à vous : Bollaré et la France n’ont qu’à partir de notre pays. France and Françafrique must go !

    Pourquoi la France s’accroche désespérément comme ça à l’Afrique pour l’exploiter jusqu’aux os ? C’est minable comme conduite.

    Le Mali te dis "va-t-en !", tu es là tu tergiverse. Allez, by-bye !

    Moi je suis plus un média français, c’est fini ça. Et le plus clair de mon temps je parle pas français, c’est une langue qui n’est d’aucune utilité dans mon boulot et une grande partie de ma vie sociale.

  • Le 26 mars 2022 à 16:06, par TANGA En réponse à : Chemins de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec Bolloré

    Et puis on les laisse se pavanner au Burkina comme quoi ils récompensent ceci ou cela et ou encore sont présents à des cérémonies.
    Si Bolloré à personne qui sache ce qu’est la honte ou comment faire profil bas, nous Burkinabè devront les y forcer.

  • Le 26 mars 2022 à 18:12, par Jonassan En réponse à : Chemins de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec Bolloré

    Qui a déjà vu un syndicat de retraités ? Quelle est la proposition de Nestorine après l’annulation de la concession qui a été signée par le Conseil des ministres du régime auquel elle était la cheville ouvrière ? Et elle camoufle tout ça pour ne retenir que l’acte de 2015, 2016. C’est malhonnête de dire que la concession a été initiée en 2015, c’est plutôt en 1995. Le Burkina fait peur ; dans cette guerre de positionnement toute opportunité est à ne pas rater.

    • Le 27 mars 2022 à 10:27, par Indjaba En réponse à : Chemins de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec Bolloré

      J’aime bien les gens comme vous qui se mettent au dessus du sensationnel, de l’émotionnel et du nationalisme sans stratégie. On annule les contrats actuels et on remplace par quoi pour parer au manque fiscal, aux pertes d’emploi directs et indirects ? Quand on lâche une branche, on doit être sûr qu’on a déjà attrapé une autre branche. Si Nestorine est courageuse, elle doit aller jusqu’à proposer l’annulation des contrats avec certains fonctionnaires qui n’apportent rien au pays et qui touchent des salaires inutiles.« »

  • Le 26 mars 2022 à 18:51, par Dedegueba Sanon En réponse à : Chemins de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec Bolloré

    Hey ! S’il vous plaît veillez à faire un "cordon de sécurité" autour de dame SANGARE. Les mafieux n’hésitent pas à user de violence pour faire taire les gens. C’est une dame qui mouille le maillot pour réparer une injustice vis à vis de notre peuple dans la gestion de ce patrimoine que nous avons en commun avec la Côte d’Ivoire. Dans les années 90 j’ai assisté à un débat juridique où le bras droit de Koudou Laurent, feu Abdouramane SANGARE dénonçait une gestion de Sitarail qui faisait la part belle aux ivoiriens au détriment du Burkina. De toute façon Bolloré est déjà "rassasié" c’est pourquoi il veut vendre.. C’est à nos autorités de ne plus faire les "moutons" cette fois en étant de vrais patriotes.

  • Le 27 mars 2022 à 08:30, par Le patriote "Le vrai" En réponse à : Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

    Félicitation et courage à Madame Sangaré. Comme quelqu’un l’a déjà dit Madame Nestorine doit faire très attention pour protéger sa vie des tontons macoutes. Les intérêts qu’elle attaque ici sont trop gros. Elle doit savoir qu’elle attaque les intérêts de la patrie de Machiavel, habituée à tous les coups tordus. Et puis, je ne suis pas sûr qu’elle ait la protection de nos non-révolutionnaires pardon nos réactionnaires à la commande de notre pays. Eux ont déjà choisi leur camp. Le camp de l’impérialisme international contre notre peuple. Tout le monde connait l’origine du vrai malheur de notre pays et son peuple : c’est l’impérialisme international avec en tête la FrançAfrique. Dans cette bagarre entre notre peuple et l’impérialisme international, celui qui vient prendre le pouvoir et proclame qu’il est non-révolutionnaire et prône la neutralité : vous savez ce que cela veut dire quand dans une bagarre au corps à corps entre un gros gaillard et un petit bonhomme, celui qui assiste et qui dit qu’il est neutre, tout le monde a compris de quel côté il se trouve. Attendons de voir ce que nos non-révolutionnaires vont faire de Sitarail, y compris l’affaire du bradage de la concession de l’aéroport de Donsin. De la solution qui sortira de ces deux affaires là, révèlera la vraie nature de nos autorités du MPRS.

  • Le 27 mars 2022 à 11:20, par Madi En réponse à : Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

    C’est trop la pagaille au faso, il y’a des voix de recours à explorer ( ALT ou justice) plutôt que de passer le temps à manifester. A un moment donné faut savoir taire nos bling bling

  • Le 27 mars 2022 à 12:36, par Tinga En réponse à : Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

    @internaute Drissa

    Vous dites que le Français n’est plus présent dans votre vie sociale et vous faites un post en français !

  • Le 27 mars 2022 à 19:13, par Sacksida En réponse à : Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

    Si l’on annule cette convention leonine, on met en place un Conseil Adhoc de Gestion pour un An qui serait charge de faire un Appel d’Offre National et International avec un cahier de charge pour la reprise des Activites Ferrovieres. C’est seulement clair et Simple que cela. Courage et Inchallah. Salut

  • Le 28 mars 2022 à 01:34, par TVA En réponse à : Chemin de fer au Burkina : Des manifestants exigent l’annulation de toutes les conventions avec le Groupe Bolloré

    On a l’impression que chez nous on prefère casser le thermomètre au lieu de soigne la fièvre. Est(ce que vous avez vraiment pesez le pour et le contre en voulant "chasser" Bolloré mani-millitari ? Et si en le faisant partir dans ces conditions est-ce qu’il ne gagnerait meme pas plus qu’en restant ?? Vous memes vous dites qu’il n’a pas honoré tel engagement ou tel autre et c’est en le chassant qu’il les honorerait ?

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