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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Au soir du délibéré, vous ne rendrez compte qu’à votre conscience, pas à nous »

Publié le mercredi 23 mars 2022 à 17h19min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Au soir du délibéré, vous ne rendrez compte qu’à votre conscience, pas à nous »

Membre de la sécurité de Blaise Compaoré en 1987, Idrissa Sawadogo fait aujourd’hui partie des quatre personnes contre qui le parquet militaire a requis 20 ans de prison ferme dans l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons. Son avocat, Me Aouba Zaliatou qui a qualifié ses réquisitions d’« excessives » a plaidé pour la prescription des faits et subsidiairement leur non constitution. Il s’agit de la complicité d‘attentat à la sûreté de l’Etat et de l’assassinat.

Idrissa Sawadogo, c’est ce militaire qui a raconté à la Chambre qu’il se trouvait à son poste de garde au conseil de l’Entente lorsqu’il a reçu l’ordre de l’adjudant Hyacinthe Kafando, le 15 octobre 1987 vers 15h30, pour aller renforcer la sécurité au domicile de Blaise Compaoré situé à Koulouba derrière l’ancienne Assemblée nationale.

Cet ordre, il dira l’avoir exécuté jusqu’à 17h où il a entendu les coups de feu en provenance du conseil de l’Entente. Après s’être rendu au chevet de sa mère souffrante au quartier Tanghin, il revient à son poste de garde toujours au domicile de Blaise Compaoré. De là, il rejoint tard dans la nuit le conseil de l’Entente où Hyacinthe Kafando lui demande de rejoindre son poste.

Pourtant l’accusé Élysée Ilboudo a affirmé qu’il faisait partie du commando conduit par Hyacinthe Kafando qui a assassiné le président Sankara et ses douze compagnons. Pour Me Aouba Zaliatou, il n’existe aucune preuve matérielle de l’implication de son client ou de son assistance aux auteurs du coup. A l’en croire, l’accusation s’est fondée sur les déclarations d’autres coaccusés qui ne peuvent être utilisées pour légitimer une décision.

L’avocat a également regretté que la partie poursuivante dans ses réquisitions n’ait pas tenu compte du fait que les accusés n’ont jamais tenté de se soustraire de la justice, même en liberté provisoire. « Ils ont toujours répondu présents à cette barre avec dignité. Cela n’aurait-il pas pu militer en leur faveur ? Ils ont donné leur part de vérité. N’est-ce pas noble ? », s’est interrogé Me Aouba.

Trouvant les réquisitions du parquet « excessives », elle a plaidé pour la prescription des faits et subsidiairement leur non constitution. « Au cas où vous estimerez qu’il faille retenir une quelconque culpabilité de mon client, nous vous demandons de lui faire bénéficier une bienveillante application de la loi pénale. J’ai confiance en votre juridiction, à son impartialité et à son indépendance vis-à-vis de l’opinion publique. Rendez la décision fondée sur votre intime conviction. Monsieur le président de la Chambre, vous ne risquez rien pour la décision que vous prendrez. Sauf la sanction de votre propre conscience. Au soir du délibéré, vous ne rendrez compte qu’à cette conscience, pas à nous », a conclu Me Aouba Zaliatou.

HFB
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