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Attaque d’un car au Niger : Dans des gares routières de Ouagadougou, la peur se lit sur les visages

Publié le dimanche 20 mars 2022 à 17h00min

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Attaque d’un car au Niger : Dans des gares routières de Ouagadougou, la peur se lit sur les visages

Après l’attaque mercredi 16 mars 2022 d’un car de transport en commun sur l’axe Niamey-Ouagadougou qui a fait une vingtaine de morts, l’inquiétude règne à Ouagadougou dans les gares des compagnies qui desservent le Niger.

En début d’après-midi du mercredi 16 mars 2022, au moins 21 personnes, dont deux policiers, ont été tuées dans une attaque de djihadistes présumés contre un bus et un camion sur l’axe Dori-Tera, près du poste de police frontalier de Petelkole, dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger.

L’attaque, menée par des individus lourdement armés à moto et en véhicule, a fait 19 morts parmi les passagers du bus -dont deux policiers- et deux autres tués dans l’attaque d’un camion, détaillait une source sécuritaire nigérienne. Le bus, appartenait à une compagnie nigérienne et provenait de Ouagadougou.

A Ouagadougou d’où le car est parti, cette attaque meurtrière a choqué plus d’un. D’autant plus que l’axe semble connaître une recrudescence des attaques dans la zone, ce qui fait peser une menace sur le chiffre d’affaires du monde des transports qui risque d’en payer le plus lourd tribut.

En octobre 2021 par exemple, une attaque contre le poste de police de Petelkole avait fait trois morts parmi les policiers nigériens. Vaste de 100 000 km2, la région de Tillabéri se situe dans la zone dite « des trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 d’actions féroces de mouvements djihadistes.
La société de transport STM, propriétaire du bus attaqué, a annoncé qu’elle suspendait jusqu’à nouvel ordre ses départs vers le Burkina.

Abdoulaye Ouédraogo, un employé de la compagnie de transport Rimbo transport voyageurs, une des compagnies nigériennes qui relient Ouagadougou et Niamey, dit être peiné par cette nouvelle qu’il a apprise via les réseaux sociaux. « C’est sur les réseaux sociaux que j’ai vu les photos et j’ai appris qu’un bus qui partait pour le Niger avait été victime d’une attaque. Vraiment ce n’est pas bien. Quand j’ai vu tout ça je n’étais pas du tout content », résume-t-il.

Cette situation dramatique qui vient grossir la liste des victimes, provoque une peur bleue chez les voyageurs obligés d’emprunter l’axe pour rejoindre le Niger. Interrogé sur la question, un voyageur qui a refusé de décliner son identité nous a confié que cette insécurité n’a pas commencé maintenant. « L’insécurité est là depuis un bout de temps et cette situation vient confirmer qu’il y a un sérieux problème. Moi je suis Nigérien. Si j’avais les moyens, je ne prendrais plus la route. Je serais passé par l’avion pour rentrer. Là je suis venu prendre un billet parce que je repars d’ici là. J’ai peur de voyager, mais je n’ai pas le choix », confie-t-il résigné.

Le problème est plus que délicat et cela risque inéluctablement de porter un coup aux activités des compagnies de transport. Un responsable d’une compagnie de transport qui fait aussi dans le traffic routier Ouaga-Niamey et qui tient à préserver son identité ainsi que celle de sa compagnie de transport, a précisé que « si ce genre de choses continue, les gens auront peur de prendre le risque de voyager, ça joue sur les sociétés ». Il exhorte donc les autorités à prendre le problème de l’insécurité à bras le corps afin que les voyageurs puissent aller et venir à l’aise et en toute tranquillité.

Erwan Compaoré (Stagiaire)
Lefaso.net

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