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Commerce des denrées impropres à la consommation : Ainsi donc, la santé et la vie des populations sont sacrifiées !

Publié le vendredi 18 mars 2022 à 23h15min

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Commerce des denrées impropres à la consommation : Ainsi donc, la santé et la vie des populations sont sacrifiées !

La police nationale a, encore, arrêté huit individus, spécialisés dans la fabrication d’huile alimentaire impropre à la consommation. Et parmi ces gangsters, une récidiviste (une personne qui avait été emprisonnée pour les mêmes faits). Combien restent-ils encore dans l’ombre, ces groupes criminels, à ne faire fortune qu’au détriment de la santé et de la vie des populations à travers ces entreprises de destructions massives ? Face à cette préoccupation, chaque personne se doit de redoubler de vigilance pour préserver sa vie, celle de sa famille et ses proches, car, le mal, il est profond.

La découverte d’hier, jeudi 17 mars 2022, n’est donc pas un cas isolé et des acteurs qui connaissent bien le milieu des huileries, l’alimentaire en général, parlent aisément de l’ampleur du phénomène. Une revue de presse de cette dernière décennie en dit d’ailleurs long. C’est à croire que tout le mange du faux et mal dans ce pays. Si ce ne sont des produits impropres, douteux, venus de l’extérieur de par le soin d’importateurs véreux, ce sont des malfrats qui, sur place, mettent en place des entreprises d’empoisonnement à grande échelle.

Une chose est au moins sûr, tout le monde est exposé aux sales besognes de ces personnes qui n’ont de sentiments que pour l’argent. Si la recherche effrénée du gain est désormais dans les gênes de certaines personnes, il va falloir en retour que les citoyens, eux, soient intraitables face à cet empoisonnement en masses. Il faut rapidement revoir les textes aussi pour réserver les sanctions pénales les plus lourdes qui siéent.

Déjà en 2012, un article sur ce phénomène du journal d’Etat, Sidwaya, relayé par Lefaso.net sous le titre :Produits oléagineux frelatés : De l’huile de vidange distillée dans nos casseroles, attirait l’attention sur la situation. Cet article était relatif à une conférence de presse (20 avril 2012), de la brigade d’enquête et de recherche de la coordination nationale de lutte contre la fraude au cours de laquelle, a été présentée l’œuvre d’un ‘’gang’’, à savoir des bidons et des barriques d’huile de vidange distillée et mise à la consommation.

Le vidange est acheté dans les différents garages de la capitale à 3 000 F CFA la barrique pour fabriquer deux types d’huile : une pour la fabrication de savon et l’autre pour la consommation. Les malfrats avaient, eux-mêmes, reconnu que leur huile est impropre à la consommation.

Des acteurs comme l’ancien député Abdoulaye Mossé, d’alors vice-président de la Ligue des consommateurs du Burkina, et son président, Pierre Nacoulma, étaient fréquemment montés au créneau pour appeler les autorités de l’époque à sévir et à prendre le maximum de précaution. A plusieurs reprises, ils avaient expliqué que le phénomène a atteint une proportion qu’on ne l’imagine. Le drame est qu’il était ressorti que derrière ces pratiques criminelles, se cachaient parfois des hommes publics, plus précisément des élus de populations.

C’est une question de vie. Le vrai combat, c’est aussi ici, car tout ce qui touche à l’alimentation touche à tout le monde, l’impact est énorme. Il va falloir donc qu’en plus des forces publiques commises à la tâche, de la Ligue des consommateurs, les populations songent à mettre en place des brigades citoyennes de proximité dans les quartiers, dont le rôle va être d’alerter les structures compétentes, au moindre cas soupçonné.

Les problèmes de crises cardiaques, de paralysie, de malformation, cancers et de bien d’autres maladies latentes trouveraient, hélas, leur source. Aujourd’hui, la vie et la santé des populations sont banalisées et sacrifiées par ces individus, qui méritent d’être traités comme tels.

Si ce ne sont des pesticides qui sont exagérément utilisées à tout bout de champ dans les productions, ce sont des hydrocarbures ou autres pratiques nuisibles qui font leur traite avec certains restaurants populaires et commerces des quartiers. Même les simples fruits, on n’est plus sûrs d’en trouver à l’état naturel ou pûr. C’est malheureusement l’inconscience totale et décentralisée !

Il appartient à chaque individu, aujourd’hui, plus qu’hier, de s’imposer une exigence de contrôle minimum pour se prémunir des nombreux risques liés à cet environnement malsain. Il faut augmenter le niveau de vigilance pour soi et veiller à tout ce qui entre dans les familles. C’est le moins que chaque individu doit faire aujourd’hui.

S’il est difficile de pouvoir détecter tout de suite, certains produits impropres à la consommation, il n’empêche que d’autres, de par leur nature, peuvent éveiller l’attention. Et en la matière, lorsqu’il y a doute, mieux vaut s’en passer, si ce n’est pas vital. Les populations doivent également renforcer leur coopération avec les structures compétentes de l’Etat et de la société civile (Ligue des consommateurs). Aucune considération de proximité (voisinage, parenté, amitié, etc.) ne doit primer sur le devoir de dénonciation des criminels de tel acabit.

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

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