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Recherche en santé : Un projet pour valoriser les produits de la médecine traditionnelle

Publié le jeudi 17 mars 2022 à 15h46min

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Recherche en santé : Un projet pour valoriser les produits de la médecine traditionnelle

Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a procédé au lancement officiel du projet WAGreenMed (West African Green Medicine Initiative). C’était ce jeudi 17 mars 2022 à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS).

C’est suite à l’appel de la « Ligne directrice relative au financement de réseaux de recherche germano-africains pour l’innovation en santé en Afrique subsaharienne (RHISSA) du 16 décembre 2021 » du Federal Ministry of Education and Research de l’Allemagne, qu’a été initié le projet WAGreenMed (West African Green Medicine). Il s’agit d’un projet sur la médecine verte que le département Médecine et pharmacopée traditionnelle-pharmacie de l’IRSS en consortium avec le Ghana, le Bénin et le Togo a soumis en partenariat avec l’Université Leipzig en Allemagne.

Ce projet vise à contribuer à la valorisation des concepts médicaux traditionnels par la validation scientifique et la formulation pharmaceutique. Il a été présenté ce 17 mars 2022 aux différents acteurs au sein de l’IRSS.
Selon Pr Sylvin Ouédraogo, directeur de l’IRSS et coordonnateur du projet au Burkina Faso, le projet WAGreenMed sera mis en œuvre sur cinq ans au cours desquels plusieurs activités seront menées.

Une vue des participants au lancement du projet WAGreenMed

Le projet intègre des activités de recherche sur le terrain auprès de patients guéris par des médicaments à base de plantes. Des enquêtes seront également menées auprès des tradi-thérapeutes pour recueillir leurs connaissances, leur savoir-faire sur les plantes. « On ira ensuite vers les laboratoires et avec des moyens modernes, nous évaluerons l’efficacité et l’innocuité de ces recettes. Puis les techniciens vont proposer de meilleures formulations qui vont améliorer la qualité des produits.

Améliorer dans le sens de la longévité du produit, parce que chez le médecin traditionnel, souvent ce sont des préparations instantanées. On vous donne, vous buvez, après vous ne pouvez pas conserver. Mais ce que les galiciens vont proposer, vont permettre de conserver le produit pendant un long moment que ce que le médecin traditionnel fait », a expliqué Pr Ouédraogo.
Une autre étape et non des moindres du projet, consiste en la production et à la commercialisation des produits qui auront retenu l’attention des chercheurs, après évidemment une étape d’essai.

Pr Sylvin Ouédraogo, directeur de l’IRSS et coordonnateur du projet

Pr Sylvin Ouédraogo trouve aussi un intérêt économique au projet. Il va permettre de contrebalancer un tant soit peu, l’importation de médicaments, puisque certains seront produits sur place. A cela s’ajoute le fait que ce projet pourrait booster également la production de plantes médicinales.

« Il est prévu qu’il y ait un partage des gains entre le tradi-thérapeute informateur, le centre de recherche et tous ceux qui sont impliqués dans cette activité. Il est prévu au bout des cinq ans, que lorsque le médicament sera mis sur le marché, qu’on permette que le médecin traditionnel qui a donné l’information puisse être à même de bénéficier des retombées économiques. L’issue est favorable aussi pour ceux qui cultivent les plantes médicinales. Quand vous devez produire à grande échelle, il faut planter. Il est prévu dans ce projet, pour les plantes d’intérêt, de faire de la culture de plantes médicinales sur les différents sites dans les différents pays », a indiqué le directeur de l’IRSS et coordonnateur du projet.

Pr Mahamadou Sawadogo a indiqué que ce projet est un grand pas pour le pays

A en croire le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Mahamadou Sawadogo, le lancement de ce projet est un grand pas pour le pays. « Suite à l’avènement du Covid-19, vous avez observé que tous les secours venaient de l’extérieur alors que nous sommes convaincus que nous avons les potentialités pour développer certains produits sur place afin de soulager nos populations en matière de santé. Le projet lancé ce matin va permettre à nos structures en charge de la recherche de pouvoir mettre en place des médicaments à moindre coût qui seront disponibles pour nos populations. Il n’y a pas quelque chose qui soit plus salutaire que cela », a laissé entendre le secrétaire général.

Au cours de l’atelier de lancement, les participants, en plus de prendre connaissance du projet et de ses sous-projets, ont échangé autour de ses axes de recherche/développement.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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