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Association des dolotières du Kadiogo : Pour une utilisation du gaz dans la fabrication du dolo

Publié le mercredi 30 novembre 2005 à 08h11min

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Les dolotières du Kadiogo et des départements environnants sont mobilisés pour la valorisation de leurs produits et pour la santé de la population. Pour y parvenir, elles développent des initiatives en fonction des progrès technologiques.

Créée depuis 1972, l’Association des dolotières du Kadiogo veille à la proreté de ses produits (le dolo), à l’hygiène alimentaire et lutte contre la désertification. Il s’agit pour les femmes de cette association, de promouvoir la santé de la population et de préserver l’environnement. « Nous avons collaboré avec les forestiers qui, grâce aux foyers améliorés, nous ont aidé à dimunier la consommation de bois.

Mieux, nous avons expérimenté l’utilisation du gaz », nous a dit la secrétaire générale, Mme Blandine Bouda. Elle affirme être heureuse de l’expérience que les femmes de son association ont fait avec le gaz. « Avec 7 500 F CFA de gaz, nous préparons la même quantité de dolo qu’avec 11 500 F de bois et ce pour une heure d’avance », a révélé Mme Bouda, émerveillée par la nouvelle stratégie plus rapide et plus économique. Toutefois la fabrication du dolo demeure un métier aux multiples obstacles dans la mesure ou peu d’efforts sont faits pour valoriser le dolo comme l’a dit Mme Bouda.

De son avis, les dolotières sont laissées à elles-mêmes sans sponsor, ni aucun soutien, alors qu’elles sont pourvoyeuses d’emplois. « Pour être dolotière, il faut nourrir et entretenir cinq (05) à sept (07) personnes au minimum. Celles-ci doivent aider à la préparation du dolo qui dure trois (03) jours, à la vente et à toutes les activités parallèles liées à sa préparation : corvée d’eau, distribution du dolo aux revendeuses, transformation du mil germé en farine, etc. Une réalité qui a amené Mme Bouda à dire que si 5 dolotières abandonnent leur activité, 25 à 35 personnes seront au chômage ».
Le dolo, un moyen pour l’écoulement du sorgho

« Un tiers de la production céréalière est transformé en boisson », selon Mme Edith Triandé, une malteuse (productrice de mil fermé). Elle estime de ce fait, que si la fabrication du dolo s’intensifie, les commerçants, vendeurs de sorgho seront les plis heureux. En revanche, les dolotières peinent à avoir du malt (mil germé) de qualité et des points de vente et de stockage de leurs matériels. De plus leurs lieux de travail sont étroits.

Le point de départ de la préparation du dolo par le gaz

Le directeur général de « Total », M. Laurent Gautron que nous avons rencontré au siège de ladite station a révélé que dès son arrivée au Burkina Faso, il a été très touché par la circulation d’énormes camions chargés de bois en pleine ville.
Choqué par ce constat qui est en contradiction avec les efforts des autorités pour préserver l’environnement et pour mettre le gaz à la disposition du plus grand nombre des citoyens, M. Gautron décidera alors de mettre en place sa stratégie : sensibilisation des femmes et proposition d’essai du gaz.

Et ceci, en commençant par les dolotières et les restauratrices, les plus grandes consommatrices de bois. « Ça fait six (06) mois que nous travaillons avec elles dans les différents quartiers de Ouagadougou. Elles sont satisfaites parce que c’est plus économique. En plus, elles ne respirent plus la fumée, elles ne toussent plus... », a soutenu M. Gautron. Celui-ci a précisé que le gaz a été adapté aux conditions de préparation, c’est-à-dire aux foyers que les femmes utilisent pour la cuisson.

Les efforts de l’Etat

M. Gautron a aussi affirmé que l’Etat vient de créer un centre de remplissage de bouteilles de gaz. Selon lui, l’Etat tient à ce que les populations puissent bénéficier et de façon moderne, des bouteilles de gaz de qualité et en quantité. « L’Etat est aussi en consultation avec les acteurs concernés pour la réalisation d’une sphère de gaz de deux milles (2 000) tonnes, ce qui permettra au Burkina d’avoir le standard européen ». Après avoir chanté les éloges de l’Etat, le directeur général de Total est revenu sur le rôle de sa structure : « Nous sommes là pour mettre à la disposition du peuple, des produits pétroliers de qualité, le gaz étant un produit petrolier de qualité », a-t-il conclu.

Aimée Florentine KABORE (kaborette @yahoo.fr)
Sidwaya

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