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Bobo-Dioulasso : Les acteurs du projet CaSSECS échangent sur des politiques d’élevage adaptées au Sahel

Publié le lundi 14 mars 2022 à 20h54min

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Bobo-Dioulasso : Les acteurs du projet CaSSECS échangent sur des politiques d’élevage adaptées au Sahel

Les acteurs du projet CaSSECS (Séquestration de carbone et émissions de gaz à effet de serre dans les écosystèmes sylvopastoraux des états Sahéliens du CILSS) sont réunis à Bobo-Dioulasso, du 14 au 17 mars 2022, pour leur réunion annuelle. Cette rencontre vise à faire le point sur les avancements du projet avec l’ensemble des partenaires impliqués. La cérémonie d’ouverture des travaux a eu lieu ce lundi 14 mars 2022.

Cette rencontre est la deuxième du genre depuis la création du projet. Elle intervient après la première réunion annuelle tenue par visioconférence au Sénégal en 2021. Durant les quatre jours de travaux, les participants vont faire le point de l’état de mise en œuvre du projet à la date du 31 décembre 2021, faire le point financier de l’exécution budgétaire du projet à la date du 31 décembre 2021, discuter et valider les activités restantes dudit projet. Il sera question également pour les acteurs, de tirer les leçons apprises des deux années de mise en œuvre du projet et faire des recommandations aux membres du consortium pour sa bonne marche.

Les acteurs du projet CaSSECS réunis à Bobo-Dioulasso pour leur réunion annuelle

Cette cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Dr Hamidou Traoré, le directeur de l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA). Ce dernier a fait savoir que cette rencontre fait partie du processus de planification annuelle des activités du projet qui vise à améliorer le processus de séquestration du carbone. Ce afin de pouvoir quantifier l’effet de changement climatique sur les systèmes agro-sylvopastoraux au Burkina Faso. Cet atelier, a-t-il précisé, se tient malgré le contexte difficile marqué par les défis sanitaires et sécuritaires au pays. « Malgré le contexte sanitaire et sécuritaire au Burkina Faso, les acteurs ont tenu à organiser cette rencontre au regard de son importance. C’est un projet transversal qui peut aider les producteurs à aller dans la résilience face aux effets du changement climatique, qui est reconnu au niveau mondial. Le changement climatique impacte les agriculteurs et éleveurs des pays sahéliens, d’où l’importance de ce projet CaSSECS », a-t-il souligné.

Dr Hamidou Traoré, le directeur l’INERA

Un projet multidisciplinaire

Le projet CaSSECS (Séquestration de carbone et émissions de gaz à effet de serre dans les écosystèmes sylvopastoraux des états Sahéliens du CILSS) est un programme qui est financé par l’Union européenne dans le cadre de l’initiative DESIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture), pour quatre ans (2020-2023). C’est un projet de recherche-action en partenariat. Il vise, à améliorer l’évaluation du bilan carbone des écosystèmes agro-sylvopastoraux sahéliens afin de mieux quantifier leurs impacts sur le changement climatique.

Le projet ambitionne ainsi de produire des connaissances, tester et évaluer des innovations et fournir des outils d’aide à la décision. Cela devrait faciliter l’adaptation des pasteurs et des agro-pasteurs au changement climatique, dans un contexte d’accentuation de la compétition sur les ressources agro-sylvopastorales. Les pays d’intervention du projet sont principalement trois pays du CILSS, notamment le Burkina Faso, le Sénégal et le Niger. Il est mis en œuvre par un consortium constitué de 18 partenaires. Le CaSSECS a par ailleurs des interventions axées sur la formation au Mali, en Mauritanie et au Tchad.

Le coordinateur du projet CaSSECS, Dr El Hadji Traoré

Selon le coordinateur du projet, Dr El Hadji Traoré, le CaSSECS a pour ambition d’étudier le bilan carbone dans les élevages de ruminants. « La question du changement climatique est d’actualité. Le climat a changé et toutes les activités agricoles ainsi que la pluviométrie qu’on avait dans le passé ne sont plus valables aujourd’hui. Il nous faut comprendre ce qui se passe afin de mieux nous adapter. Nous n’avons pas assez de moyens pour arrêter le changement climatique, mais nous avons des connaissances pour nous adapter, pour être résilients », a-t-il laissé entendre.

A l’en croire, les élevages de ruminants sont considérés à tort ou à raison, comme étant de grands pollueurs. C’est-à-dire des structures qui dégagent beaucoup de gaz à effet de serre, à savoir le gaz carbonique et le gaz méthane. « Les paramètres de mesures par lesquels nous apprécions cela ont été étudiés ailleurs, dans les pays du Nord. Et il nous faut au niveau du Sahel, des paramètres de nos élevages. C’est pourquoi nous avons mis ce projet en place qui est centré sur les bovins, les ovins et les caprins mais aussi sur leur environnement. Cela nous permettra de voir si le bilan carbone de ces animaux est positif ou négatif », a expliqué Dr El Hadji Traoré.

Ainsi, dans sa composante de coordination, dissémination, communication et suivi-évaluation, le projet prévoit l’organisation de réunions annuelles dans les trois pays où sont localisées ses activités. D’où la tenue de cette deuxième rencontre au Burkina Faso. Elle se tient sous la direction de l’INERA, en collaboration avec le CIRDES ainsi que l’appui de la coordination du projet. « Cette rencontre vise à faire le point sur les avancements du projet avec l’ensemble des partenaires impliqués. Nous allons échanger sur les perspectives du projet et nous projeter vers le futur », a-t-il rappelé.

Améliorer l’évaluation du bilan carbone des écosystèmes agro-sylvopastoraux

Dr Nouhoun Zampaligré est le point focal du projet CaSSECS INERA, coordinateur du projet au niveau du Burkina Faso. Il a expliqué que sur le plan national, le projet est plus pratique à travers des expérimentations dans les stations de l’INERA Farako-Ba ainsi qu’au niveau du CIRDES Bobo-Dioulasso. Avec l’appui du projet, la coordination a pu installer des dispositifs qui permettent de mesurer de manière direct, les émissions de gaz à effet de serre notamment le méthane et le gaz carbonique sur les ruminants de race locale.

La photo de famille des acteurs du projet à l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux

« Ce dispositif est très important parce qu’il nous permet d’avoir la quantité de gaz émise en fonction des ressources alimentaires que les animaux consomment. C’est le premier dispositif de mesure en Afrique mis en place au Burkina avec l’appui du projet et d’autres partenaires. Cela va nous permettre d’avoir des données fiables. Et sur la base de ces données, nous allons développer des stratégies pour diminuer les émissions dans le système d’élevage », a-t-il dit. Avant de souligner que le deuxième volet du projet concerne les essais en milieu paysan.

« Les essais en milieu paysan sont importants. Ils permettent d’aller sur le terrain, chez les producteurs pour voir leurs pratiques, créer des partenariats et développer des stratégies qui permettent aux producteurs, éleveurs et agriculteurs, de diminuer les effets de changement climatique sur les productions et d’améliorer leurs systèmes de production. Le troisième volet, c’est la formation et le développement de protocole pour mieux quantifier ces émissions. Les données et connaissances acquises sur le projet seront partagées avec l’ensemble des pays du CILSS », a renseigné le point focal du projet CaSSECS INERA.

Regroupant environ 120 participants, cette réunion prévoie dans son prolongement, la tenue de la session annuelle du comité scientifique du projet, permettant d’optimiser l’organisation des discussions sur les résultats scientifiques du projet. Une visite des étables au CIRDES et de la station de l’INERA à Farako-Ba sur les installations faites par le projet est prévue, afin de permettre aux participants de voir de manière concrète les activités menées dans le cadre du projet.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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