Cette réunion restreinte de Ouagadougou consacrée à la problématique de l’énergie a regroupé les délégués de la Grande Jamahirya, du Mali, du Maroc, du Niger et du Burkina Faso. Cette question d’énergie, on se rappelle, avait été abordée par les leaders et chefs d’Etat lors du 7e Sommet du CEN-SAD, du 1er au 2 juin 2004.

Et ce sujet s’impose car le dernier Rapport mondial sur le développement humain publié par le PNUD indique l’ampleur des déficits en matière de fourniture et de consommation en énergie électrique dans la plupart des pays membres de la CEN-SAD. Pourtant l’espace CEN-SAD produit, chaque année, près de 585 500 000 tonnes de barils de pétrole. Un fait incompréhensible et intolérable, avec la flambée des prix de certains produits comme les hydrocarbures que bon nombre de pays ont de sérieuses difficultés à gérer.

La réunion des experts avait pour objectif d’élaborer un plan d’action assorti d’un schéma de mise en œuvre. Ce plan d’action devrait s’articuler autour des axes suivants : l’approvisionnement en hydrocarbures, les interconnexions électriques et la promotion des énergies renouvelables. Ce conclave devait aussi aboutir à la création d’un pool énergétique sahelo-sahélien fondé et animé par la volonté solidaire de l’ensemble des pays membres qui doivent, chacun en ce qui le concerne, apporter leurs parts d’expertise et de moyens matériels et financiers à même de le soutenir, a dit le Secrétaire général (SG) du CEN-SAD, Mohamed Al Madani Al-Azahari.

Pour lui, la construction de raffineries proches des zones où les besoins sont les plus pressants constitue une étape vers l’accroissement de la production. De même, la construction d’oléoducs, de gazoducs tel celui de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest et la création d’un marché régional ou de voisinage et de solidarité entre pays producteurs et non producteurs d’hydrocarbures constituent des voies à explorer, a-t-il ajouté. Le SG du CEN-SAD a également attiré l’attention des délégués sur la nécessité de prendre en compte les énergies renouvelables (vent, soleil, etc.) sous-secteurs porteurs de beaucoup de potentialités et d’espérances.

En effet, leur maîtrise est nécessaire afin de permettre une diffusion des moyens les plus performants et moins coûteux et de créer un marché de matériels d’énergies renouvelables. Dans ce domaine, l’expérience du CILSS a été favorablement accueillie. Mohamed Al Madani Al-Azahari a félicité son partenaire stratégique, l’UNESCO, pour son appui technique et programmatique.

Le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Jean de Dieu Somda, a exprimé le vœu ardent que cette rencontre soit le point de départ d’une coopération dynamique et renforcée entre pays membres dans un secteur aussi vital que stratégique. Il a donc invité les experts à explorer les voies et moyens permettant d’instaurer un mécanisme de solidarité qui contribuera à soulager les souffrances des populations qui subissent de plein fouet la crise énergétique actuelle.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur