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Election présidentielle : Les "causes profondes de la débâcle de l’opposition"

Publié le mardi 29 novembre 2005 à 07h58min

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Georges Zida tire les leçons de la "débâcle" de l’opposition à la
présidentielle du 13 novembre, avant d’énoncer quelques dispositions que
les opposants pourraient prendre pour les futures élections.

La débâcle électorale de l’opposition dans son ensemble le 13 novembre
2005 est sujette à de nombreuses causes dont je me bornerai ici à analyser
les plus têtues, voire les plus profondes, et y proposer des solutions :

* mésentente idéologique entre les partis de l’opposition plurielle ;

* égoïsme chronique politique ;

* préparation approximative du scrutin ;

* pléthore de candidatures présidentiables ;

Mésentente et égoïsme

Les partis de l’opposition retenus à l’élection présidentielle, au nombre de
douze, se devaient, stratégiquement, ou mieux, pour les besoins de la cause
électorale, de s’unir au lieu de cultiver des divisions, des haines internes,
viscérales, tendancieuses et stériles.

Certains leaders se devaient, en outre, de donner des consignes de vote
après leur retrait intempestif de la course au pouvoir, à leurs ouailles
conséquemment orphelines et plus que jamais déboussolées.
Ce fut, en somme, un comportement qui s’apparente fort bien à de l’égoïsme
politico-politicien. Un mal épidémique chronique dont souffrent la plupart des
politiciens de courte vue.

A regarder de très près, et à l’oeil nu, les agissements et autres manoeuvres
politiques des seigneurs de l’opposition et à les écouter religieusement lors
de la campagne électorale, indubitablement, l’on se rend à l’évidence qu’ils
se sont plus préparés par approximation pour une bataille juridique que pour
une bataille électorale.

Partant, ils avaient surestimé leurs capacités à vaincre, et minimisé celles de
leur adversaire : une sorte de paranoïa juridico-judiciaire dont l’issue leur a
été fatale, constitutionnellement, par la suite.
D’où cette absence notoire d’engouement, de chaleur, de meetings
flamboyants, de symboles expressifs, bref de gadgets publicitaires pour
soutenir leur image politique.

On eut dit une campagne électorale de rats d’église et de mosquée. Ils ont dit
ne pas avoir les moyens pour cela.
Or, en pareils contextes et circonstances, seul l’argent permet de faire feu de
tout bois.

Pléthore de présidentiables

Dans un futur pas aussi lointain qu’on le pense, dans cinq ans exactement,
l’opposition plurielle ferait mieux de se fondre en un ou deux fronts maximum
et éviter les faux bonds suicidaires.
En attendant cette nouvelle échéance, elle doit se remettre au plus vite de sa
défaite et ménager dès aujourd’hui sa monture, avec pour cible l’électorat
rural : il est très important et prenable.

Car, malgré les efforts considérables du régime républicain en exercice, le
monde rural ne cesse de souffrir de soif et de faim. En plus, de nombreuses
maladies naturelles ne cessent de l’assaillir. Parallèlement, l’opposition doit
mettre la main à la pâte.

On le voit, l’épreuve est onéreuse mais surmontable
par voies de sponsoring ou d’assistances financières étrangères diverses
(ONG, Bailleurs de fonds gracieux).
C’est à ce prix, entre d’autres, qu’elle pourra laver l’affront et oublier sa
débâcle du 13 novembre 2005. Un peu moins de 20% contre un peu de 80%
au candidat du CDP, Blaise Compaoré.

Georges ZIDA (Collaborateur)

Le Pays

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2005 à 21:37 En réponse à : > Election présidentielle : Les "causes profondes de la débâcle de l’opposition"

    Monsieur Zida,

    La construction de la démocratie est difficile et encore plus laborieuse pour un peuple en majorité rurale.
    L’opposition doit tenir compte de cette réalité politique.
    Par exemple, la campagne électorale est l’occasion pour de nombreux burkinabè de profiter de quelques "royalties" de ces citadins venus "quémander" leurs voix électorales. Mais que voulez-vous ? La construction de la démocratie est vraiment quelque chose de difficile.
    Merci pour la pertinence de votre analyse.
    Un observateur extérieur de la vie politique burkinabè

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