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Egypte ≠ Burkina : 1-1 : Les Etalons toisent les Pharaons à domicile

Publié le lundi 19 janvier 2004 à 07h14min

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Usés par le long voyage, irrités par l’état des chambres qui leur étaient attribuées, les Etalons étaient diminués. On se demandait à quelle sauce ils allaient être mangés par les Pharaons désireux de victoire pour décupler leur capital-confiance avant d’aborder la CAN 2004. Les poulains de Rabier se surpasseront pour accrocher les Egyptiens devant leurs supporters. Score final, un but partout.

Le public égyptien a horreur de la défaite, fût-elle amicale. Pour fuir la forte pression du Caire, la Fédération égyptienne décida de faire jouer le match à Port Saïd, la troisième ville du pays située à environ 250 km de la capitale. Une distance que les Etalons se tapent en trois heures. Arrivés à Port Saïd dans la nuit, les poulains de Rabier n’eurent pas le temps de faire un décrassage.

La reconnaissance du terrain fut faite dans la matinée du jour même de la rencontre. Une raison supplémentaire pour craindre l’issue du match.

Momo adore l’Egypte

D’autant que cela fait un bon moment que les Etalons viennent toiser les Pharaons chez eux. Pendant la préparation de la CAN 2002, l’équipe nationale burkinabè était venue tenir en échec l’Egypte au Caire (2-2) dont un but de Dagano. Les quadruple champion d’Afrique voulaient donc la terrasser cette fois pour exprimer leur souveraineté. Mais entre le vouloir et le pouvoir, il y a un palier à franchir. En stage de préparation depuis le 11 janvier à Toulon, Rabier multipliait à huis clos le visionnement des cassettes des récents matchs des Etalons et discutait des choix tactiques avec ses poulains dans l’intimité de l’équipe nationale. Personne ne savait donc la recette que le coach allait concocter face à l’Egypte. C’est d’entrée que les Pharaons s’en rendront compte. Rabier tissa une toile à double rideau défensif quand les Etalons n’ont pas le ballon. Ce dispositif se fragmente rapidement avec la création de solutions de passe pour le porteur du ballon.

Momo, longtemps resté discret, va se mettre en évidence dès la première action offensive exploitable des Etalons. Il reçoit le ballon dos au but. S’appuie sur le défenseur égyptien pour un contrôle orienté et enchaîne par une frappe du pied gauche. Le portier El Saïd Nader n’eut pas le temps d’apprécier la vitesse supersonique du ballon. C’est l’ouverture de score (38e mn). Un but d’anthologie, un but extraordinaire et somptueux de... Momo. Un but simplement qui força l’admiration du public. Après le Caire, Momo récidive à Port Saïd. Il venait de justifier après ses deux triplés réussis avec Guimgamp que sa sélection parmi les 23 pour le ballon d’or africain n’était pas le fruit d’un hasard.

Mido, tout sauf un exemple

Les Etalons rentrent dans les vestiaires avec cet avantage d’un but. Il fallait arriver à contenir les Egyptiens durant le premier quart d’heure de la reprise. Chose difficile puisque dès la 46e mn, Bilal obligeait Soulama à un arrêt de grande classe. Finalement, le portier burkinabè s’inclinera devant le même Bilal (52e mn). C’est à partir de ce moment que la star égyptienne, Mido, choisit de s’illustrer négativement. Exaspéré par la porte qui se fermait chaque fois devant lui, enragé pour avoir perdu un duel face à un Soulama des grands soirs (20e mn), il écopait de son carton jaune à la 32e mn. Quatre minutes après l’égalisation des Pharaons, Mido est au centre d’une bagarre avec "Bouffe-tout". Le Burkinabè ne se laisse pas impressionner par l’Egyptien qui le guettait depuis un certain temps (Bouffe-tout a gagné la plupart de ses duels face à Mido).

L’arbitre expulse logiquement les deux joueurs. Même si on s’incline devant la valeur technique intrinsèque du Pharaon Mido, il a un tempérament fougueux et belliqueux qui le discrédite fortement. Dire qu’après son expulsion, le public l’acclamait et scandait son nom. C’est le pousser davantage à la médiocrité. A dix contre dix, les Burkinabè restent appliqués, soigneux et respectueux des consignes de Rabier. Ce score d’un but partout qui sanctionna la rencontre, fut donc logique.

Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Port Saïd (Egypte)


Fiche technique

Temps : 7e C

Pelouse : état moyen

Spectateurs : 25 000 environ

Buts :

- Dagano (38e mn) pour les Etalons

- Bilal (52e mn) pour les Pharaons

Avertissements :

- Ousmane Traoré (18e mn) pour les Etalons

- Mido (32e mn) et El Tabié (37e mn) pour les Pharaons

Expulsions :

- Moussa Ouattara "Bouffe-Tout" (56e mn) pour les Etalons

- Hamed Hassan "Mido" (56e mn) pour les Pharaons

Egypte : El Saïd Nader (GK) ; El Tabié ; Zahir Elsaka ; Saïd Hani ; Tamir A. Hamid ; A. Fathi ; T. El Saïd ; Tarik El Saïd ; A. Billal ; Hamed Hassan Mido ; Hazem Imam (puis Hossam Ghali, 75e mn).

Burkina Faso : Abdoulaye Soulama (GK) ; Moussa Ouattara ; Amadou Coulibaly ; Lamine Traoré ; Rahim Ouédraogo ; Ousmane Traoré ; Madi Panandetiguiri ; Bêbê Kambou ; Amadou Touré (puis Tidiane Tall, 90e + 2 mn) ; Abdoulaye Cissé (puis Jean Michel Gnonka, 60e mn) ; Moumouni Momo Dagano (puis Toussaint Natama, 83e mn).

Sidwaya

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