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Education au Burkina : Les établissements d’enseignement privés dénoncent un abus d’autorité du ministère de l’enseignement supérieur

Publié le lundi 7 mars 2022 à 17h00min

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Education au Burkina : Les établissements d’enseignement privés dénoncent un abus d’autorité du ministère de l’enseignement supérieur

L’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs (UNEEP-L), structure faîtière des établissements d’enseignement privés non-confessionnels au Burkina, a tenu ce mardi 7 mars 2022 une conférence de presse à son siège. Les responsables de la structure dénoncent un abus d’autorité avec intention de nuire dont seraient victimes les institutions privées d’enseignement supérieur (IPES) de la part du secrétaire général de leur ministère de tutelle.

Depuis octobre 2020, le ministère en charge de l’enseignement supérieur a entrepris de limiter les IPES du Burkina Faso à un seul domaine de formation. Pourtant, ces institutions privées d’enseignement supérieur, depuis quelques années déjà, fonctionnaient dans plusieurs domaines de formation grâce à des « autorisations en bonne et due forme délivrées par le ministère » en question.

Des pourparlers avaient donc été engagés par les patrons d’IPS et ont abouti à une rencontre en tête-à-tête avec le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique le 21 janvier 2022, relatent les conférenciers. Un engagement avait été alors pris par les autorités en accord avec les institutions privées d’enseignement supérieur, assurent-ils.

Dr. Désiré Nakoulma, président de l’UNEEP-L

Mais suite aux événements des 23 et 24 janvier dernier qui ont abouti à la dissolution du gouvernement, les secrétaires généraux des différents ministères ont été chargés de l’expédition des affaires courantes. « Nous avons constaté que le secrétaire général de notre ministère, profitant de sa position, a infligé des sanctions lourdes aux institutions privées d’enseignement supérieur sous prétexte que ces établissements n’ont pas choisi un seul domaine de formation alors qu’un décret l’exigerait.

Nous avons lu le décret et nous constatons que le décret ne l’exige pas », explique Dr Désiré Nakoulma, le président de l’UNEEP-L. C’est donc dire que les concertations en vue d’une sortie de crise qui avaient été envisagées avec l’ancien gouvernement ont été simplement foulées du pied par le secrétaire général, assure le conférencier, qui ajoute que c’est une chose qui va en désaccord avec ses attributions.

Les journalistes présents à la conférence de presse

Car, selon le président de l’UNEEP-L, « Le secrétaire général a été chargé de l’expédition des affaires courantes, mais le fait d’infliger des sanctions lourdes à des institutions pour les amener à fermer et à mettre des étudiants dans la rue constitue une expédition des affaires courantes ? Nous nous posons des questions. »
Mais les difficultés ne s’arrêteraient pas là. A en croire M. Nakoulma, en plus des sanctions financières, les IPS ne peuvent plus obtenir de visas pour faire la publicité de leur formation ni obtenir d’autorisation pour l’extension sur de nouveaux sites ou l’ouverture de nouvelles filières.

Au vu de toutes ces difficultés, l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs appelle à lever « sans délai les sanctions infligées aux IPES ainsi que les blocages de publicité, d’extension et d’ouverture de nouvelles filières ». Elle privilégie le retour à la table de négociations pour trouver des solutions à la crise et enfin appelle le gouvernement à éponger les arriérés de paiement des frais de scolarité des élèves et étudiants affectés par l’Etat qui s’élèverait à 2,5 milliards de francs.

Quant aux fondateurs d’établissements membres de l’UNEEP-L, ils sont appelés à éviter d’entreprendre toute action « qui pourrait nuire aux intérêts des étudiants et notamment aux intérêts des étudiants affectés par l’Etat » et à se tenir prêts pour des actions futures dans la mesure où les sanctions ne seraient levées.

Créée en 1972, l’Union nationale des établissements d’enseignement privés laïcs réunit les fondateurs d’écoles du préscolaire, du primaire, du post-primaire, du secondaire général et technique, de l’enseignement professionnel et du supérieur. Elle compte plus de 1 300 établissements dans les 13 régions du territoire national.

Abdoul Rachid Sow (Stagiaire)
Lefaso.net

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