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Burkina Faso : Les productions des bénéficiaires du projet NEER-TAMBA connaissent une évolution en quantité et en qualité

Publié le lundi 7 mars 2022 à 18h14min

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Burkina Faso : Les productions des bénéficiaires du projet NEER-TAMBA connaissent une évolution en quantité et en qualité

Pour mettre en lumière les acquis du projet NEER-TAMBA, ses membres ont initié les 2 et 3 mars 2022, une caravane de presse dans les provinces du Passoré et du Sanmatenga. Une caravane réalisée en partenariat avec le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre (R.J.P.G). Au nombre des micros-projets accompagnés par NEER-TAMBA, l’on enregistre une nette amélioration de la production maraîchère de la coopérative “SCOOPS mixte Neb-Nooma ainsi qu’un meilleur rendement de la volaille d’un jeune, tous issus de la commune de Korsimoro (Centre-nord, province du Sanmatenga).

Le projet de gestion participative des ressources naturelles et de développement rural du Nord, du Centre-nord et de l’Est dénommé “NEER-TAMBA”, qui signifie en langues locales (respectivement en mooré et goulmatchéma) « c’est l’espoir qui nous réunit ». Il s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations rurales particulièrement celles des plus vulnérables.

Dans cette vision, NEER-TAMBA a soutenu des coopératives et jeunes entrepreneurs en vue de leur autonomisation pour une vie plus épanouie. Tenant compte du respect du quota genre dans la réalisation de ses activités, le présent projet a placé la femme au cœur de ses actions.

Les membres de la coopérative SCOOPS mixte Neb-Nooma accompagnés par le projet NEER-TAMBA dans la production d’oignon

C’est ainsi que la coopérative, SCOOPS mixte Neb-Nooma évoluant dans la culture maraîchère, constituée de quinze membres dont onze femmes et quatre hommes, a bénéficié d’une subvention de 1 773 270 francs CFA. Cet appui lui a permis de doubler sa production d’oignon dans la localité de Ouédsé (à Korsimoro). Elle y exploitait une superficie de 1,5 ha avec un chiffre d’affaire de 3 000 000 de francs CFA bien avant le soutien de NEER-TAMBA.

Aujourd’hui, la coopérative exploite une superficie de 3 ha avec un chiffre d’affaire de 6 000 000 de francs CFA grâce au financement reçu, à l’acquisition d’une motopompe, de matériels d’irrigation (tuyaux PVC) et de petits matériels de production. « L’aide que nous a apportée le projet NEER-TAMBA a permis d’améliorer nos conditions de vies. Parce qu’à partir de ce que nous produisons, nous arrivons à contribuer aux charges familiales », explique Rasmata Mando, membre de la coopérative SCOOPS mixte Neb-Nooma.

Un temps d’échanges entre les femmes de la coopérative SCOOPS mixte Neb-Nooma et les acteurs du projet NEER-TAMBA

Malgré le soutien obtenu, le responsable de SCOOPS mixte Neb-Nooma, Mahamoudou Bangré, a soumis des doléances notamment pour l’acquisition d’une nouvelle motopompe. « Nous avons besoin d’au moins une motopompe pour une meilleure irrigation du champ d’autant plus que la superficie que nous exploitons a pratiquement doublé. La protection du champ contre les animaux à l’aide d’un grillage s’avère également nécessaire », a-t-il souligné.

Dans la localité de Tamiougou, c’est un jeune passionné par l’élevage qui bénéficie de l’appui du projet NEER-TAMBA. Bassirou Bismoiga s’est lancé dans la production de volaille locale en juillet 2018 avec ses propres moyens (un budget de 47 480 francs CFA). D’environ une centaine qu’il produisait avec un chiffre d’affaire allant de 100 000 à 150 0000 francs CFA, son revenu moyen est passé en 2021 à 13 000 000 francs CFA.

Cela grâce à l’accompagnement du projet (acquisition de matériel, équipement d’élevage…) qui a permis de booster sa production de volaille et d’en améliorer la qualité. La valeur totale du financement qu’a obtenu M. Bismoiga s’évalue à 902 270 francs CFA, indiquent les promoteurs du présent projet.

Bassirou Bismoiga a bénéficié de la subvention du projet NEER-TAMBA pour son activité de production de volaille

M. Bismoiga confie qu’il emploie désormais deux personnes grâce au projet NEER-TAMBA. Cependant, lui également relève quelques difficultés qu’il rencontre dans son secteur d’activité. « Le fait de ne pas disposer d’une machine qui fabrique la nourriture pour volailles sur place est un handicap », a-t-il mentionné.
Pour lui, l’acquisition de cette machine lui sera très bénéfique surtout que le prix du maïs est devenu assez cher de nos jours.

À travers ces différentes subventions, ce sont plusieurs objectifs et impacts qui sont visés par NEER-TAMBA. Il s’agit d’approvisionner le marché local en améliorant les capacités de production annuelle. C’est aussi d’améliorer le niveau de vie des bénéficiaires à travers la prise en charge tant sur le plan alimentaire que sur le plan de la scolarisation des enfants. À tout ce qui précède se greffent la création d’emplois, l’amélioration des rendements agricoles via la production de fiente de volaille…

Si les bénéficiaires ont pu développer leurs activités grâce au projet, il n’en demeure pas moins qu’ils restent confrontés à certaines difficultés. Ces préoccupations sont d’une part, les attaques parasitaires, l’insuffisance de capacité de conservation des oignons, l’insuffisance du contrôle des prix, le coût élevé et la qualité douteuse des intrants sur le marché. D’autre part, ce sont la difficulté d’approvisionnement en poussin d’un jour, la mortalité des volailles due aux maladies et à la variation de la température, l’absence de couveuses pour la production de poussins, la difficulté dans l’approvisionnement en aliment pour volaille, le coût élevé des intrants sur le marché.

Il y a des motifs de satisfaction selon Drissa Traoré, secrétaire général de la Chambre régionale d’agriculture du Centre-nord

Qu’à cela ne tienne, selon le secrétaire général de la Chambre régionale d’agriculture du Centre-nord, Drissa Traoré, il y’a des motifs de satisfaction au regard des résultats engrangés. « Les résultats que nous avons pu enregistrer représentent une amorce de pérennisation des actions du projet. Car après plus de cinq ans de financement aujourd’hui, ces deux promoteurs évoluant dans la production d’oignon pour l’un et dans la production de volaille locale pour l’autre poursuivent toujours leurs activités », a-t-il laissé entendre.

Bien avant que ces femmes et ses hommes ne soient bénéficiaires du projet NEER-TAMBA, il a fallu que la Chambre régionale d’agriculture (CRA) lance un appel à projet. Ce qui les a conduits à adresser leurs demandes au comité provincial de sélection. Ce comité examine les dossiers et transmet ceux qui sont retenus au comité d’approbation des projets. Celui-ci apprécie leur pertinence et valide les projets les plus méritants.

« Nous avons réalisé des enquêtes d’effet qui ont montré que cet appui a été bénéfique pour les promoteurs », Chantal Siéno/Lompo, responsable de la cellule économie agricole du projet NEER-TAMBA

« À travers le financement des micros-projets, nous avons réalisé des enquêtes d’effet qui ont montré que cet appui a été bénéfique pour les promoteurs. En ce sens que cela a permis d’améliorer la conduite des activités qui étaient traditionnellement menées par les promoteurs. Ce qui a également permis d’améliorer leur leadership au sein des communautés, tout en ayant la capacité de prendre part aux activités au niveau social à l’amélioration de leur situation économique », dit Chantal Siéno/Lompo, responsable de la cellule économie agricole du projet NEER-TAMBA.

Le projet NEER-TAMBA a été conçu en cohérence avec les grandes orientations de développement décrites dans les différents documents de politique nationale. C’est donc un instrument d’accompagnement du Programme national du secteur rural (PNSR) avec un volet qui met l’accent sur la promotion du genre. Un objectif qui est en droite ligne avec la vision du RJPG.

C’est dans une telle perspective que ces deux structures ont décidé d’unir leur force à travers la mise en œuvre d’un protocole de partenariat afin de contribuer à la promotion du genre au Burkina Faso.
Depuis juin 2020, le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre (R.J.P.G) et le projet NEER-TAMBA ont signé une convention qui permet au réseau de mettre en lumière les activités de son partenaire.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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