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Présidentielle 2005 : le Mouvement pour la promotion de la dignité humaine pour le développement félicite le nouveau président

Publié le mardi 29 novembre 2005 à 07h47min

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A l’issue de la présidentielle 2005, le président du Mouvement pour la promotion de la dignité humaine pour le développement (MDHP) adresse à travers cet écrit ses félicitations au nouveau président du Faso et lui suggère 10 recommandations pour un réel développement du Burkina Faso et l’instauration d’une paix sociale.

Monsieur le Président,

Le 13 novembre 2005, des Burkinabè en âge de voter et de toutes catégories (analphabètes, affamés, corrompus, hommes avisés et autres intellectuels) sont allés aux urnes pour donner chacun sa voix à son candidat préféré, à l’élection présidentielle. Il en ressort au soir du scrutin que vous remportez la victoire avec 80,30 % du suffrage exprimé. Vous êtes donc le tout ancien-nouveau élu, appelé aux commandes des affaires de notre chère République du Burkina Faso. Vous savez aussi mieux que tout citoyen, quelle catégorie de Burkinabè vous a réellement fait gagner cette n-ième victoire.

B. Etienne B. Ouédraogo, président du MPDHD.

Au regard de tous ces aspects et au nom des droits fondamentaux (civils, politiques, économiques, sociaux, culturels) de tous les Burkinabè, le Mouvement pour la Promotion de la Dignité Humaine pour le Développement (MPDHD) s’arroge le droit et le devoir de vous féliciter tout d’abord pour cette victoire et ensuite, formuler à votre endroit quelques recommandations sur la gestion de ce nouveau quinquennat qui se voudra réussie.

Les dix (10) recommandations :

Monsieur le Président, ces dix (10) recommandations qui suivent, loin d’être les dix (10) commandements de Dieu, sont cependant une synergie de conditions sine qua non (nous semble-t-il) pour un réel développement du Burkina Faso et l’instauration d’une paix sociale qui de nos jours, est apparente et comparable à celle d’avant-guerre.

1. Dissoudre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et partant, l’ensemble de ses démembrements sur toute l’étendue du territoire national. A notre sens, la CENI a failli à sa noble mission d’organisation des élections et les dysfonctionnements et fraudes constatés lors du scrutin proviennent de nombreux responsables des démembrements de la CENI. Il y a moins d’un mois, quelqu’un qualifiait de bordélique le fichier électoral mais il n’en est pas seulement du fichier, mais plutôt de tout le système électoral mis en place. Le présent fichier électoral, s’il n’est pas rigoureusement corrigé, nous conduira à la perte certaine des principes du jeu démocratique et de ses acquis. Il se constate aussi aisément que la plupart des membres des démembrements de la CENI sont des individus à la solde de bonzes politiques, corrompus ou escomptant des nominations à des postes politiques de Préfet ou de Directeur de service stratégique, comme ça se fait très souvent. La question de la dépolitisation de l’administration est une fois de plus posée. La mise en place de la nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et de ses démembrements devra connaître la prise en compte de nouveaux critères moraux et professionnels de sélection des membres, critères dûment reformulés par l’ensemble des organisations de la société civile, des partis politiques et des structures spécialisées.

2. Une Commission nationale de lutte anti-fraude électorale devra également être mise en place. Cette Commission s’investira indépendamment dans la surveillance des élections depuis la vérification du fichier électoral aux votes. En substance, la citoyenneté devrait être promue en proscrivant le vote d’avec les Cartes de famille et les Actes de naissance (réputés faciliter la fraude électorale) soit donc en n’autorisant le vote que par la Carte d’électeur et la Carte d’Identité ou le Passeport. L’évocation de la pauvreté des populations à la base est révolue, puisque nul citoyen de 18 ans et plus (l’âge requis pour le droit de vote) ne peut se déplacer librement, même à l’intérieur de sa province d’origine, sans une pièce d’identification, en l’occurrence la Carte d’Identité Burkinabé (CIB). Pour la transparence et la sérénité donc des élections, l’identification physique et nominative des électeurs doit être une condition formelle du vote, qui se veut un devoir citoyen conscient, engagé et utile. Valeurs que la CENI a sans doute bafoué dans l’esprit de sa consigne 3 des « Directives à l’attention des membres des bureaux de vote » n°014/CENI/CAB en date du 05 octobre 2005 et qui stipule : « le Président du bureau de vote acceptera toute pièce d’identification prévue par le Code électoral présentée par un électeur même si l’intéressé s’était inscrit avec une autre pièce légalement autorisée ».

3. Former très prochainement un Gouvernement de configuration intègre et digne de travailler pour un développement harmonieux des populations. Il est impérieux de mettre de côté les éléments à l’image meurtrie par leur insolence vis-à-vis du peuple et révélés être des détourneurs de deniers publics. Il en est de même pour ceux qui laissent leur progéniture bafouer l’argent du contribuable indécemment déposé au domicile. Le peuple ne peut oublier et ne pardonnera pas le retour de ces derniers dans la gestion des affaires de l’Etat.

4. A propos du progrès continu (votre thème de campagne), nous souhaitons et restons convaincus que vous vous investirez effectivement pour le progrès, cette fois-ci de la majorité croupissant dans la galère plutôt que d’accompagner la richissime minorité dans sa progression éhontée d’exploitation des pauvres. C’est pour cela que vous vous investirez davantage dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage tout en subventionnant les cultures vivrières dans les zones encore fertiles, afin d’éviter à l’avenir à nos braves paysans, les pires difficultés alimentaires connues il y a quelques mois. Nous sommes confiants que vous n’oublierez pas de sitôt ces habitants analphabètes du pays réel, la majorité de vos électeurs sortis manger le riz et contempler vos hélicos lors de la campagne présidentielle, avant d’aller par obéissance naturelle ou sur mot d’ordre, vous voter. Les prix des denrées de consommation courante devront être à la portée de la bourse des communautés à la base.

5. Revoir la politique de l’emploi en vous investissant sans délai pour la formation et l’emploi des jeunes et en élargissant le champ de financement de la micro-entreprise privée. Celles (les micro-entreprises) en voie de mieux s’implanter et susceptibles de former et d’employer les jeunes doivent être soutenues par des subventions de l’Etat.

6. Etre plus disponible et à l’écoute du peuple afin de mieux comprendre ses réalités. A cet effet, nous vous recommandons plus de promptes réactions aux difficultés des populations plutôt que d’agir par personne interposée. Nous souhaitons un dialogue ouvert, franc et continu avec les syndicats des travailleurs, associations, partis politiques, secteurs informels, etc.

7. Travailler à assainir l’image du Burkina Faso vis-à-vis de l’extérieur et à l’instauration d’une paix sociale d’avec certains pays voisins. Il y va de l’intérêt et de la sécurité de nos concitoyens vivant à l’étranger.

8. Combattre sans réserve l’analphabétisme, l’injustice et les inégalités sociales, facteurs de multiples frustrations et de délinquance, plongeant tous les citoyens dans l’insécurité qui a atteint un stade suffisamment inquiétant dans nos contrées. L’enseignement de l’éthique devrait s’effectuer à tous les niveaux d’âge, professionnel, civil, politique, économique, social et culturel, sous l’angle des qualités humaines et des vertus.

9. Vous investir davantage pour que les dossiers de crimes de sang pendants en Justice connaissent un dénouement. Par ailleurs, des procès devront être intentés contre les auteurs de crimes économiques qui continuent impunément de vaquer à leurs occupations dans les hautes sphères du pouvoir.

10. Créer les conditions d’une alternance politique en travaillant au respect de la Constitution, des principes de la démocratie ainsi qu’à l’assainissement de l’environnement politique. Les calculs politiciens de déstabilisation des organisations civiles et partis politiques de l’opposition ne sont pas de nature à consolider l’Etat de droit et c’est tout le processus démocratique qui en pâtit. Les conséquences sur la stabilité de l’Etat et la paix sociale sont nombreuses.

Monsieur le Président, sachant vous avoir au rendez-vous du bonheur des Burkinabè, le Mouvement pour la Promotion de la Dignité Humaine pour le Développement (MPDHD) vous réitère ses sincères félicitations et vous prie d’agréer, l’expression de ses sentiments respectueux.

Le Président du MPDHD

B. Etienne B. OUEDRAOGO
mpdhd_ohg@yahoo.fr

MPDHD : Dignité-Fraternité-Décence

MPDHD : Sensibiliser et éduquer la base pour réussir le sommet

MPDHD : Savoir divertir sans pervertir

Sidwaya

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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