LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Gestion des terres au Burkina Faso : Un séminaire pour une meilleure prise en compte des femmes

Publié le jeudi 24 février 2022 à 20h18min

PARTAGER :                          
Gestion des terres au Burkina Faso : Un séminaire pour une meilleure prise en compte des femmes

Un séminaire national sur la gestion des terres sécurisées en milieu rural au profit des femmes au Burkina Faso réunit des femmes leaders à Ouagadougou, les 24 et 25 février 2022. L’initiative est de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung. La rencontre vise à faire l’état des lieux de la sécurisation des droits fonciers des femmes sur les périmètres aménagés, examiner les pratiques en matière de succession et d’héritage des femmes, entre autres.

« Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droit. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis. Les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions politiques, la fortune et la naissance sont prohibées », confère la Constitution à son article 1. Cela ne semble pas une réalité au Burkina Faso d’autant plus que la femme représente 51,71% de la population selon le recensement général de la population de 2019.

Selon le coordonnateur pays de Konrad Adenauer Stiftung, Dr Dramani Ouédraogo, moins de 15% des terres enregistrées aux noms de personnes physiques le sont au nom d’une femme. Alors qu’en milieu rural, les femmes sont à l’origine de 80% de la production alimentaire car travaillant en moyenne 16 heures par jour.

Le Coordinateur pays de la Fondation, Dr Dramani Ouédraogo a indiqué que des efforts restent encore à faire en matière de foncier au profit des femmes au Burkina Faso

C’est fort de ce constat que la Fondation a initié ce séminaire national sur la gestion des terres sécurisées en milieu rural au profit des femmes leaders. Il s’agira principalement au cours de ces 48 heures d’échanges, de montrer comment gérer les terres sécurisées au profit des femmes et comment assurer le financement des activités sur les terres sécurisées au profit de « l’autre moitié du ciel ».

L’autre volet sur lequel se consacrera ce séminaire national, souligne M. Ouédraogo, sera de faire l’état des lieux aussi bien de la sécurisation des droits fonciers des femmes sur les périmètres aménagés, notamment les agropôles que des pratiques en matière de succession et d’héritage des femmes selon les droits coutumiers et modernes. Les contraintes et les difficultés qui limitent les femmes en termes de propriété foncières seront analysées. Enfin des propositions de solutions seront faites pour une gestion durable de la ressource foncière au profit des femmes.

La représentante des femmes de Ouagadougou, Rahamata Laeticia Koudougou, a témoigné la gratitude des femmes pour cette initiative de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung

C’est tout naturellement que la représentante des femmes de Ouagadougou, Rahamata Laeticia Koudougou, a témoigné la gratitude des femmes pour cette « énième » initiative de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung à leur endroit. Elle a soutenu que si avoir des terres est une chose, pouvoir en profiter et sortir du sous-développement en est une autre. C’est pourquoi Mme Koudougou a invité les participantes à s’investir activement dans les travaux afin qu’au sortir de ce séminaire, que des résultats allant dans le sens d’un accroissement de la sécurité foncière et alimentaire soient affichés.

La présidente de l’Association des femmes scientifiques du Burkina Faso (AFSCIB), Mamounata Bélem/Ouédraogo, quant à elle, est revenue sur les différentes manifestations de la crise foncière au Burkina Faso. Elle cite le faible accès des femmes à la terre aggravée par la compétition accrue et conflictuelle entre acteurs pour le contrôle de l’exploitation des terres, la manipulation aggravée des conflits entre acteurs ruraux à l’occasion de la mise en valeur des terres et l’exploitation des ressources naturelles.

La président de l’AFSCIB, Mamounata Belem a salué la qualité et la pertinence du thème

Elle a mentionné aussi le développement d’un processus de concentration des terres entre les mains d’entreprises rurales et la faible efficacité des mécanismes juridiques et institutionnels de gestion foncière et de gestion des conflits en milieu rural. Tout en saluant à sa juste valeur la qualité et la pertinence du thème ainsi que les objectifs du séminaire, elle a réaffirmé l’engagement de l’AFSCIB à accompagner le consortium des associations de femmes rurales.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique