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Ouagadougou : Quand des inciviques transforment la passerelle du CMA de Bogodogo en toilettes à ciel ouvert…

Publié le mardi 22 février 2022 à 22h40min

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Ouagadougou : Quand des inciviques transforment la passerelle du CMA de Bogodogo en toilettes à ciel ouvert…

Une autre forme d’incivisme naît au Burkina Faso. L’usage des passerelles à piéton comme toilettes à ciel ouvert par des usagers. La passerelle devant le CMA de Bogodogo à Ouagadougou, nouvellement construite pour permettre aux piétons de traverser la voie en toute sécurité, est un cas type. De passage, nous avons pu constater que ce lieu dont la vocation est de faciliter la fluidité de la circulation a été détourné de son objectif premier.

Mieux vaut prévenir que guérir dit l’adage. Le pont réservé aux piétons et implanté devant l’hôpital de district de Bogodogo répond à un besoin : celui de permettre aux piétons de traverser la voie et d’amoindrir les risques d’accident. Très vite, ces lieux se sont transformés en toilettes à ciel ouvert et en dortoir. Une nouvelle forme d’incivisme qui est en train de voir le jour au pays des hommes intègres et qu’il faut combattre avant qu’elle ne gagne du terrain sous peine de saper l’effort du gouvernement.

Un dortoir pour certains usagers en témoigne la natte et la couverture

Il est inimaginable que des êtres doués de conscience puissent agir de la sorte. La puanteur des déchets humains et de l’urine est ambiante dans la zone. Pis, cette situation se fait à quelques mètres d’un centre médical. Qui sont les acteurs de ces actes irresponsables ?

Des riverains, interrogés sur la question, se montrent étonnés. C’est l’impression que nous avons eu en les abordant. Des vendeurs devant l’hôpital de Bogodogo disent ignorer que de telles pratiques ont lieux sur la passerelle. « Vraiment, les gens sont incroyables dans ce pays. Un chemin pour vous permettre de passer tranquillement et vous l’utilisez comme des WC pour déféquer », soupire l’un d’eux. Il explique ensuite que ce sont des enfants en situation de rue qui fréquentent la passerelle surtout tard les nuits. Il est donc convaincu que seuls ces derniers sont à l’origine de ces actes.

La passerelle devant le CMA de Bogodogo transformée en WC public

« Sans vous mentir, nous voyons des gens qui grimpent la passerelle presque tous les jours et surtout dans la nuit autour de 20h en allant. Mais je n’ai jamais su qu’ils se soulagent là-bas. Il va falloir trouver une solution à cela sinon nous ne pourrons plus respirer ici », témoigne un second.

La passerelle, un lieu d’inspiration et de répétition musicale

Effectivement vers 20h, nous apercevons un groupe de jeunes au nombre de trois sur le côté ouest du passage aérien pour les piétons. Sur le motif de leur présence dans la zone, l’un d’eux répond : « nous sommes des étudiants au département d’anglais à l’université Joseph Ki-Zerbo. Nous faisons du slam. Et nous venons ici dans les soirées pour la répétition. Ce coin est une source d’inspiration et de répétition pour nous car nous participons à des concours de slam ».

Un second avoue que ces derniers jours (depuis le début du mois de février), ils n’arrivent plus à être au centre de la passerelle à causes de la puanteur qui se dégage. Pour eux, ceux qui font cela ne doivent pas jouir de toutes leurs facultés. Ils pensent plutôt à un fou qui occupe les lieux.

La passerelle, une zone d’inspiration et de répétition musicale pour ce groupe d’étudiants

« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge », disait Winston Churchill. Malheureusement, au Burkina Faso, le laisser-aller et l’incivisme sont le quotidien de certains. Pour notre part, nous pensons lever le lièvre, reste aux autorités compétentes notamment les mairies de le rattraper afin de mettre fin à ce nouveau variant d’incivisme au Burkina Faso.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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