LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

Publié le jeudi 17 février 2022 à 23h21min

PARTAGER :                          
Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

Située dans la partie septentrionale du Burkina Faso, à 180 km de la capitale Ouagadougou, la ville de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, est confrontée depuis belle lurette à un problème d’accès à l’eau potable. La quête de l’or bleu est un véritable casse-tête pour les habitants dans certaines zones où des robinets peinent, souvent, pendant plusieurs semaines à vomir le liquide précieux. Les aléas climatiques, le manque de moyens pour répondre à la croissante demande et surtout l’assèchement du barrage de Goinré, l’une des principales sources d’approvisionnement de la ville sont, entre autres, les raisons avancées pour justifier la situation. Une immersion dans cette ville où l’eau devient une ressource très rare…

Il est environ 18h ce jeudi 10 février 2022 dans le secteur 1 de Ouahigouya. Hermine Bakouan, l’air fatiguée, sort d’une voiture et se dirige vers le coffre. Elle en fait sortir deux bidons jaunes de 20 litres chacun et se dirige vers la borne fontaine où son mari vient de stationner en face. Son fils de cinq ans fait le même geste et la suit.

A l’instar de la dizaine des femmes qu’elle vient de rejoindre, elle veut se procurer l’or bleu. Cette sage-femme de profession raconte qu’elle utilise en moyenne et quotidiennement cinq bidons d’eau pour les besoins de sa famille. Elle vit constamment en alerte. Elle est obligée de se réveiller entre 00h et 2h du matin pour recueillir l’eau de son robinet le jour où ils ont de la chance de recevoir le liquide précieux. Il lui arrive d’aller avec ses bidons au service pour ne pas être privée d’eau.

Des habitants de Ouahigouya viennent acheter de l’eau dans cette concession du secteur 1 où le château fonctionne avec l’énergie solaire.

Se procurer l’or bleu, est aussi un chemin de croix pour Rabiétou Sana. Il y a trois mois, elle a subi une intervention chirurgicale. Toute épuisée, elle pousse sa charrette chargée de neuf bidons. N’ayant personne à la maison pour l’aider dans ses tâches ménagères, elle fait face à sa corvée d’eau toute seule. Chaque jour, elle utilise neuf bidons d’eau de 20 litres. En cette période de convalescence, Rabiétou Sana se dit consciente de son état de santé qui pourrait se dégrader mais elle n’a pas le choix. « J’ai un robinet à la maison mais l’eau ne vient pas », nous confie impuissante la ressortissante du secteur 1 de Ouahigouya.

Cette zone fait partie des quartiers qui souffrent du manque d’eau potable. Selon dame Sana, les habitants de ce secteur peuvent passer un mois sans avoir une seule goutte d’eau de leurs robinets. Quant à Hermine Bankouan, qui habite dans le même secteur mais à une centaine de mètres de Rabiétou Sana, elle indique que l’eau peut couler deux ou trois fois par semaine.

Malgré son état de santé, Rabiétou Sana (donnant dos pour protéger son identité) fait face à sa corvée d’eau toute seule.

D’un secteur à un autre, c’est le même calvaire pour espérer étancher sa soif. Nous sommes au secteur 13 de la cité de Naaba-Kango. Awa Sana est une ménagère. Elle fait la lessive mais avec de l’eau qu’elle a acheté dans un château à une centaine de mètres de chez elle. « Nous avons eu de l’eau il y a vraiment longtemps. Ça fait deux mois que nous n’avons pas d’eau. L’eau ne vient pas dans les robinets. C’est seulement dans les châteaux d’eau que nous nous ravitaillons », relate-t-elle avec beaucoup d’amertume.

Un business pas aussi rentable

En plus de ceux qui viennent acheter l’eau pour leurs ménages, il y a d’autres qui s’approvisionnent pour revendre. Dans les bornes fontaines du secteur 1, le bidon d’eau de 20 litres est vendu à 100 FCFA et la barrique de 200 litres est à 2500 FCFA, explique le jeune homme qui gère l’entreprise de son père. En l’absence et sans autorisation de son géniteur, il décide de ne pas trop se prononcer.

Il confie tout simplement que les bidons de 20 litres sont revendus à 500 FCFA dans les ménages et la barrique de 200 litres à 2500 FCFA. C’est un véritable business. Et Jean Maurice Saguin, un vendeur d’eau dans un triporteur (communément appelé tricycle), confirme. Pour lui, c’est « un mal nécessaire » car cette activité leur permet de vivre, même si ce n’est pas tous les jours qu’il fait un bon chiffre d’affaires.

C’est aussi le cas d’Alassane Ouédraogo, qui gère une fontaine au secteur 13 de Ouahigouya. Le vendredi 11 février, il est assis en compagnie de son ami aux environs de 11h. Entouré d’une vingtaine de bidons, il les remplit au fur et à mesure. C’est une tradition ici, explique-t-il. Les clients viennent laisser leurs récipients et le gérant se charge de les remplir lorsque l’eau coule.

Dans cette fontaine, Alassane Ouédraogo reçoit l’eau chaque jour.

« C’est depuis la semaine passée que l’eau a commencé à revenir. Sinon depuis un mois, nous n’avons rien. C’est seulement tous les deux jours que l’eau vient. Malgré cela, nous n’arrivons pas à vendre dans les fontaines parce que la pression de l’eau est faible », se lamente Fatoumata Ouédraogo, assise devant la fontaine qu’elle gère.

Deux points majeurs comme causes

Jean Sawadogo pense que c’est la nappe souterraine qui est profonde dans leur zone. « Il y a des gens qui ont réalisé des châteaux d’eau pour vendre l’eau. Malgré cela, il y a toujours un problème d’accès à l’eau potable », se justifie cet enseignant.

Au niveau de la direction régionale de l’Eau et de l’Assainissement, l’explication est toute autre. Selon Inoussa Sangaré du Service ressources en eau et infrastructures hydrauliques (SREIH), le problème d’accès à l’eau potable dans la ville de Ouahigouya peut être identifié par deux points majeurs. Le technicien explique ensuite qu’il y a la cause naturelle caractérisée par la répartition inégale des pluies et les conditions hydrogéologiques, et l’accroissement de la pression autour de la ressource, qui est occasionné par le flux des déplacés internes dans cette ville.

Ces deux raisons évoquées justifient les difficultés de l’accès à l’eau potable qui est un défi dans une localité depuis plusieurs années, affirme M. Sangaré.

*********************************************************************

Lire aussi Pénurie d’eau au Nord : Ouahigouya au bord de la rupture

*********************************************************************

« L’ONEA n’a pas de droit ici… »

Situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Ouahigouya, le barrage de Goinré est le principal fournisseur de l’Office national de l’eau de l’assainissement (ONEA) de Ouahigouya. Son assèchement saute à l’œil à des centaines de mètres. Une fois dans le bassin, il faut parcourir une centaine de mètres pour atteindre le point d’eau. C’est une eau de couleur jaunâtre qui nous accueille. Entre les vrombissements des motopompes et le vent qui souffle, il faut parler à haute voix afin de se faire entendre par son interlocuteur.

Sangaré invite les différents usagers à adopter de bonnes pratiques.

Selon les chiffres du SREIH de la direction régionale de l’Eau et de l’Assainissement, le volume d’eau de ce barrage est passé de 4,94 millions de m3 en février 2021 à 0,31 millions de m3 le 5 février 2022. Une perte de 4 millions de m3 en une année.
A en croire les agents du SREIH, ce sont les activités autour du barrage qui sont la cause de la dégradation accélérée du bassin. En plus du maraîchage et de la pêche, les éleveurs et les entreprises des BTP (bâtiment et travaux publics) utilisent l’eau de Goinré, sans oublier l’ONEA.

Mahama Semdé est un pêcheur. Il vient habituellement à 4h du matin pour pêcher des poissons. Il explique que c’est généralement à un mois de la saison des pluies que l’eau de ce barrage diminue. « Mais cette année, l’eau va finir avant cette période », prévient-il. Il pointe du doigt la faible pluviométrie de 2021.

A une dizaine de mètres de là, Amadé Ouédraogo mélange du fumier avec l’eau pour préparer son champ. Depuis 1998, ce mécanicien et jardiner cultive le choux, le poivron, l’oignon et le concombre. Dans son périmètre maraîcher, l’eau du barrage a tari, il utilise donc un puits situé à côté de son jardin. Toutefois, il estime que l’eau de ce puits ne peut pas tenir jusqu’au mois prochain.

*********************************************************************

Lire aussi Maraîchage au Nord : Plusieurs hectares de production dans les eaux

*********************************************************************

Il est convaincu de travailler légalement dans cet endroit. « L’ONEA n’a pas de droits ici car le barrage a été réalisé il y a plus de 50 ans. C’était uniquement pour le jardinage. C’est l’ONEA qui a négocié avec les maraîchers pour utiliser cette eau. Donc il n’y a pas lieu de nous faire la morale », fulmine-t-il.

« L’eau va tarir, c’est sûr »

Quant à Adama Ouédraogo, un autre maraîcher, il reconnaît que les maraîchers constituent en partie un problème pour ce barrage. Du haut de ses 37 ans d’expérience sur ce site, il propose un dialogue avec l’ONEA afin de trouver une solution pour sauver le barrage de Goinré. Il souhaite que les deux parties (cultivateurs et ONEA) discutent sur l’avenir du barrage.

Adama est préoccupé par l’assèchement du barrage de Goinré.

Pour Adama Ouédraogo, il n’y a pas de solution actuellement : « l’eau va tarir, c’est sûr ». Son voisin Alassane Ouédraogo, lui, donne un délai de 45 jours pour ses récoltes mais il est convaincu que l’eau du barrage ne va pas atteindre ce délai. Il fonde l’espoir sur les puits qu’ils ont creusé avant la construction dudit barrage.
Tous les maraîchers que nous avons accostés se disent impuissants face à l’assèchement du barrage. Ils sont persuadés que l’eau va tarir mais ils continuent tout de même avec leurs activités dans l’espoir de récolter le plus vite que possible. Ainsi, ils ferment les yeux sur les dangers auxquels le barrage fait face à cause de leurs activités.

« Le problème est ailleurs »

A la direction régionale, le ministère de l’Eau et ses partenaires travaillent pour relever le défi lié d’accès à l’eau potable, informe Inoussa Sangaré. Il s’agit de la réalisation des ouvrages de mobilisation des ressources en eau, les AEP (Approvisionnement en eau potable) ainsi que les points d’accès à l’eau potable. « Rien ne sert de réaliser si on n’entretient pas. Il y a des activités entrant dans le cadre d’entretien des ouvrages, la mise en place des comités d’usagers de l’eau pour permettre une bonne gestion de la ressource en eau », ajoute Inoussa Sangaré.

Le 20 mars 2021, une plateforme revendicative avait été rédigée lors d’une manifestation du mouvement « Sauvons le Yatenga » pour dénoncer la qualité de réalisation d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable de la région, se souvient le porte-parole, Tidiani Sawadogo. Ses camarades et lui ont été reçus par l’ex maire de la ville de Ouahigouya, Boureima Ouédraogo. Le bourgmestre leur avait dit que le problème d’eau dans cette ville est d’abord géographique, que c’est une zone sahélienne et donc qu’il y a naturellement un problème de ressource. Une thèse balayée du revers de la main par les manifestants qui estiment que le problème ne date pas de maintenant. Raison pour laquelle, au cours d’une seconde marche le 19 novembre 2021, la question de l’eau est revenue, en plus de celle de la sécurisation de la région, relate Tidiani Sawadogo.

Selon Tidiani Sawadogo, l’accès à l’eau potable à Ouahigouya est critique.

*********************************************************************

Lire aussi Coupures d’électricité et d’eau à Ouahigouya : La population exaspérée, les responsables s’expliquent

*********************************************************************

Au cours des échanges, le maire de la ville a affirmé que : « L’ONEA ne dispose pas d’appareil qui puisse traiter l’eau en quantité suffisante pour les populations ». Mais pour la directrice régionale ONEA Ouahigouya, Kiswendsida Filias Ouédraogo, il est « difficile de commenter », car c’est une phrase isolée de son contexte.

« Il faut souligner que le problème est bien plus complexe. Satisfaire les populations suppose la disponibilité de la ressource, l’existence de dispositifs dont la capacité permet de traiter l’eau, des conduites adaptées pour transférer l’eau, des infrastructures pour stocker l’eau avant de la distribuer. Aujourd’hui, les équipements disponibles manquent d’eau brute pour traiter. Vous convenez avec moi que le problème est ailleurs », répond la directrice.

Des factures incomprises…

« Malgré ça on paie inutilement les factures. Si nous n’avons pas d’eau, pourquoi ils amènent des factures alors ? » vocifère madame Awa Sana en faisant la lessive dans sa cour. C’est inadmissible, à l’en croire, que l’ONEA continue de leur envoyer des factures alors qu’il n’y a pas de consommation.

Pour ses tâches, Awa Sana achète de l’eau car elle n’a pas l’eau dans son robinet depuis deux mois.

Il en est de même pour Jean Sawadogo. « Avec l’ONEA, c’est pire ! Souvent, on n’arrive même pas à comprendre. Vous n’avez pas assez d’eau et la facture est élevée. Une fois, ils m’ont envoyé une facture de plus de 15 000 FCFA. Je me demande à un certain moment s’il n’y a pas de la mauvaise foi. Pourquoi au niveau de l’électricité on ne rencontre pas ce problème ? », s’interroge-t-il.
Awa Sana pense que « la nationale de l’eau » doit revoir cette situation, car « ce sera vraiment compliqué pour les populations ».

« Couvrir les besoins de la ville et quinze autres villages environnants »

Au regard d’un agenda jugé chargé, madame Kiswendsida Filias Ouédraogo, a répondu à nos questions par courrier. Elle déplore que la quarantaine d’ouvrages exploités actuellement pour la production d’eau potable ne leur permette pas de satisfaire les besoins en eau de la population. « Ce déficit est d’autant plus criard cette année par rapport aux années précédentes », reconnaît-elle, en insistant sur les mêmes causes : la faible pluviométrie et l’augmentation de la population urbaine avec l’arrivée massive des déplacés internes du fait de l’insécurité.

Toutefois, l’ONEA promet d’apporter « une solution durable au problème de l’eau » dans cette ville. Kiswendsida Filias Ouédraogo dévoile les actions à venir : « L’ONEA a initié le projet d’alimentation en eau potable à partir du barrage de Guitti (AEP Guitti). Ce projet va non seulement couvrir les besoins de la ville de Ouahigouya mais aussi de quinze autres villages environnants. Aujourd’hui, le processus de sélection des entreprises est achevé et nous attendons incessamment le lancement des travaux ».

En attendant, la directrice annonce la réalisation de dix nouveaux forages afin « d’atténuer le déficit, ce qui permettra d’améliorer la desserte en eau de la ville ».
L’accès de l’eau potable à Ouahigouya est un fait qui a la peau dure. Nombreux sont ceux qui disent être fatigués de le dénoncer, car c’est une peine perdue. Pendant que la direction régionale sensibilise sur le respect de la bande de servitude (périmètre dédiés aux activités), la population fonde l’espoir sur la construction du barrage de Guitti. Un projet lancé le 30 avril 2009 et toujours pas achevé.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 février 2022 à 08:33, par TANGA En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    Soit ce qui est écrit est tout faux ou c’est le monde du moins Ouahigouya à l’envers.
    On dit que la majeur partie des milliardaires du Burkina sont du Nord, de Ouahigouya ; où est entré la solidarité légendaire des gens des Yadsés dont on parle tant ?
    C’est à ne rien comprendre si Ouahigouya est plein d’argentiers et ouahigouya à soif. Même si il s’agissait d’importer l’eau, des gens devaient êtres capables de le faire.
    Un forage ça coute combien ?
    Faites en plusieurs si il vous plait pour que l’eau ne soit plus rare et soit vendue moins chère. A Bobo, il y a des non lotis où de bonnes âmes ont fait des forage et distribuent l’eau gratuitement ; je suis sûr que parmi ces gens il y a des ressortissants de Ouahigouya.
    Cet article montre comment Ouahigouya est tombé bas.

  • Le 18 février 2022 à 10:28, par saana En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    L’accès à l’eau potable dans la ville de ouahigouya est une difficulté majeure et la solution à travers le barrage de goinré tarde à venir. La proposition de mon frère Tanga n’ est pas négligeable et par conséquent est la bienvenue.

  • Le 18 février 2022 à 10:40, par numero1 En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    La politique en la matière de disponibilité des ressources en eau et la réglementation doivent s’améliorer. La Gestion intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est en marche depuis des années mais fort est de constaté peu d’avancé. Il faut une meilleure stratégie et un investissement conséquent. La Contribution Financière en matière d’Eau (CFE) est assez importante à ce jour (surtout avec les mines) mais peu d’efficacité et d’efficience dans sa gestion. Pourtant il y’a des capacités humaines très compétentes, reste l’orientation et les décisions politiques.
    La solution est connue, reste la volonté des pouvoir public.

  • Le 18 février 2022 à 11:42, par OUEDRAOGO Daouda En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    Oh mon Dieu. La situation est vraiment très désolante pour la ville de Ouahigouya. Pourtant la solution peut être trouvée si la volonté politique et communautaire se met au rendez-vous

    Posons le diagnostic et proposons des solutions. Le barrage de Goinré a une capacité nominale de 19 888 000 m3. C’est donc un grand barrage. Mais au regard des usages opérés (le maraîchage étant la principale occupation de la population), la capacité du barrage ne peut plus suffire surtout en intégrant les besoins de pompage de l’ONEA. Cependant, compte tenu de certaines pratiques culturales, le barrage est aujourd’hui ensablé (il a donc une grande partie de son volume initiale).

    Maintenant il reste le barrage de Guiti qui a une capacité de 45 000 000 de m3, situé à une cinquantaine de km de Ouahigouya. C’est à partir de ce barrage que la solution de l’AEP de Ouahigouya forcement venir, car les forages ne peuvent pas résoudre durablement le problème au regard du fait que le territoire est situé sur un socle cristallin et où les défis des forages restent très faibles. Même si un forage à très gros débit venait à être réalisé (50, 60 ou 70 m3/heure), ce débit va diminuer au fil du temps compte tenu du contexte géologique et hydrogéologique de la zone.

    C’est vrai que chaque citoyen a droit à l’eau en quantité et en qualité suffisante, et que l’Etat (à travers l’ONEA) a le devoir de subvenir à ces besoins. Cependant, face à la situation actuelle de Ouahigouya, il faut des solutions innovantes, en s’appuyant sur la région collectivité et la commune de Ouahigouya, ainsi que les communautés (forces vives de la région). Je propose qu’un projet soit monté dans ce sens et lever des fonds pour soutenir l’ONEA dans le cadre du raccordement de Ouahigouya à partir du barrage de Guitti. Il s’agira de définir et de réaliser des modalités de cofinancement à travers notamment :

    1) la contribution du Conseil Régional (avec ses partenaires)
    2) la contribution de la commune de Ouahigouya (fonds propres et appuis de ses partenaires) ;
    3) le Partenariat Public-Privé (PPP), surtout qu’il y a de grands opérateurs privés dans la région ;
    4) l’actionnariat populaire. Par exemple, en considérant 100 000 habitants pour la ville de Ouahigouya, et une contribution de 2500 F/personne, l’on réussirait à mobiliser au moins 250 000 000 FCFA. C’est ça aussi le développement local. Alors pensez-y et mobilisons-nous pour sortir notre commune de cette misère.

    Je remercie d’ores et déjà tous ceux qui pourront porter ces idées et les faire murir.

    OUEDRAOGO Daouda
    WhatsApp : 76 60 40 74

  • Le 18 février 2022 à 14:52, par Korgnè En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    Les intervenants ont tout dits sauf l’indiscipline des acteurs. Les maraichers pense le droit à l’eau du barrage leur reviens absolument et ne veulent rien comprendre pour une gestion efficiente de l’eau. Une gestion efficiente et efficace de l’eau la responsabilisation des acteurs. L’utilisation efficace pour les besoins agricoles est l’irrigation à la goutte à goutte et par aspersion qui permis une économie d’eau. Au lieu de verser une énorme quantité d’eau le matin et le soir alors que la plante ne peut absorber ce qu’elle peut.
    J’accuse aussi l’ONEA qui n’innove pas ou qui ne met jamais en application certaines trouvailles ou recommandations issues des symposium, colloques,...
    Quelques innovations et recommandations : curage de la cuvette, reforestation du site pour limiter l’évaporation intense de l’eau du barrage, installation des plaques solaires sur toute l’étendue du barrage afin de réduire l’évaporation,...
    C’est pour dire que l’ONEA ne doit pas travailler en cloison.

  • Le 18 février 2022 à 15:12, par PaulELOI En réponse à : Accès à l’eau potable : Quand Goinré s’assèche, Ouahigouya a soif

    Le problème de l’eau c’est l’ONEA. DAMIBA nous dit de choisir 3 personnes intègre et le SG SORY choisi le DG par intérim son ami comme homme intègre ? une personne de sa promotion. vu que le SG SORY est PCA de l’ONEA, et son ami DG, alors la gabégie continue. VIVEMENT que DAMIBA mette fin au fonctions de ce SG et du DG de l’ONEA sinon ce ministère va s’écrouler. depuis combien d’année ce ty pe est SG ? et pourquoi la question de l’eau va de mal en pire ? peuple du BF ouvront l’oeil et le bon. Le SG de l’ONEA devenu DG de l’ONEA a un bureau d’étude ou pas ? le SG du ministère est actionnaire de ce bureau ou pas ? alors pourquoi des gens qui ont des bureaux d’études qui font des prestation pour l’ONEA en temps que DG peuvent être des hommes intègres ??

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino