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Présidentielle 2005 : confirmation de la victoire de Blaise Compaoré avec 80,35%

Publié le samedi 26 novembre 2005 à 08h58min

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Le Conseil constitutionnel a validé l’élection de Blaise Compaoré à la tête de la magistrature suprême du Burkina Faso, hier vendredi 25 novembre 2005. La proclamation des résultats définitifs a eu lieu dans la salle d’audience du Conseil constitutionnel à Ouagadougou.

C’est bien fini les supputations sur le nom du nouveau locataire du palais présidentiel de Kosyam à Ouaga 2000. Avec 80,35% des suffrages exprimés en sa faveur, Blaise Compaoré a été réélu président du Faso. Le Conseil constitutionnel a confirmé à un degré près les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclamés le 18 novembre dernier.

Au lieu de 80,30% comme précédemment annoncé par la CENI, le Conseil constitutionnel après avoir examiné les rapports de mission de ses délégués dans les bureaux de vote le jour du scrutin, les procès-verbaux et documents annexés parvenus à son siège ainsi que les résultats des opérations de vote dans les 11918 bureaux de vote, a accrédité Blaise Compaoré de 80,35% des suffrages exprimés. Son poursuivant immédiat Me Bénéwendé Sankara s’en tire avec 4,88%.

Cependant, le Conseil constitutionnel par la voix de son président, Drissa Traoré, a relevé "de multiples erreurs et anomalies qui ont été, soit constatées directement et matériellement par ses délégués, soit révélées par les membres du bureaux de vote et les délégués des candidats". Ainsi, 1435 bureaux de vote ont été contrôlés par les délégués du Conseil constitutionnel, répartis dans les villages et secteurs des 13 régions du Burkina. Et des différents rapports de mission de ces délégués, il ressort d’une manière générale selon le président du Conseil constitutionnel, Drissa Traoré que "les bureaux de vote, dans leur majorité ont été ouverts à l’heure prescrite (6h), la composition des bureaux de vote était régulière".

Ils (les délégués) ont aussi observé "le caractère indélébile de l’encre, la bonne qualité et la compétence des membres de bureau de vote, la discipline et le calme observés dans les bureaux de vote". Mais tout n’est pas rose car "quelques anomalies ont été relevées". Il s’agit entre autre, de "l’ignorance par beaucoup d’électeurs de la technique de vote, qui amène les membres de bureau à leur fournir des explications avec le risque sérieux de les influencer, la tentative de quelques ex-responsables administratifs villageois d’influencer le vote".

En outre, "l’installation de quelques bureaux de vote dans des domiciles privés ou dans certains lieux impropres à assurer la sérénité et la transparence des votes, la sous-représentation des délégués des candidats de l’opposition, l’insuffisance des agents de sécurité ainsi que le non respect dans quelques bureaux de l’article 76 du Code électoral qui prescrit de parapher les bulletins" dans quelques bureaux ont été soulignés.

Des bureaux de vote annulés

Cet état de fait, ajouté aux irrégularités et erreurs matérielles constatées par le Conseil lors du recensement général des votes, a conduit à l’annulation de plusieurs bureaux de vote à travers les 13 régions du Burkina. Ces irrégularités et erreurs relevées après examen des procès-verbaux du scrutin des feuilles de dépouillement et des bulletins nuls sont entre autres, "l’omission par les membres de certains bureaux de signer le procès verbal ou d’y apporter toutes les mentions et indications requises, de joindre au procès verbal la feuille de dépouillement ou inversement, d’indiquer le nombre de personnes inscrites sur la liste, d’annexer au procès-verbal les bulletins nuls".

Drissa Traoré poursuit en relevant la non-répartition des suffrages entre les différents partis en compétition, l’expédition d’enveloppes non conformes ou ne contenant pas de procès verbal ou encore ne contenant que des bulletins nuls. Cependant, le Conseil constitutionnel n’a pas reçu ces informations comme "parole d’évangile". Drissa Traoré a laissé entendre que le Conseil "a apprécié cas par cas les différentes situations et, au regard des causes de nullité édictées par le Code électoral, a opéré diverses rectifications matérielles et procédé aux redressements jugés nécessaires".

Pas de recours, suggestions donc !

Le président du Conseil a révélé que son institution n’a enregistré de recours ni dans les délais légaux ni après l’expiration des délais. Ainsi, le Conseil par la voix de Drissa Traoré a formulé des suggestions dans l’optique "de rendre les élections plus sincères, plus transparentes et consolider ainsi le processus démocratique".

Notamment, l’établissement des listes et cartes électorales avec rigueur, le nombre des inscrits connu avec exactitude, la publication et l’affichage des listes électorales. Aussi a-t-il suggéré (le Conseil constitutionnel) que la liste des bureaux de vote et leurs emplacements soient déterminés et publiés dans le respect des dispositions en vigueur. Les ex-délégués administratifs et villageois ainsi que les autorités coutumières et religieuses doivent être mis en marge du processus électoral et les autorités administratives, n’intervenir que lorsqu’elles sont sollicitées.

La relecture du Code électoral en ses volets délais de saisine, modalités d’intervention du Conseil afin de veiller à l’égalité entre les candidats a été suggéré. C’est Moustapha Sall, de l’Université du Sahel au Sénégal qui a permis la mise en œuvre d’un logiciel qui montre la traçabilité et une cohérence totale dans les résultats définitifs a confié Drissa Traoré.

Daouda Emile OUEDRAOGO
ouedro1@yahoo.fr


Vu et entendu

La "saga" des bureaux de vote n°1

A la proclamation des résultats définitifs du scrutin présidentiel, 80% des bureaux de vote annulés suite au contrôle des délégués du Conseil Constitutionnel étaient des bureaux de vote n°1. Comble d’ironie, ces fameux bureaux de vote n°1 ont créé leur "saga" sur toute l’étendue du territoire. Bizarre tout de même !

Enveloppes non parvenues ou parvenues sans procès verbal

Ce sont les deux principaux motifs qui ont milité à l’annulation de plusieurs bureaux de vote. Les enveloppes devant contenir les procès verbaux ne sont pas parvenues au Conseil constitutionnel ou y sont parvenues sans procès verbaux. Mais où sont-elles passées ? That’s the question !

"Nous sommes devant une juridiction"

A la lecture de la décision faisant de Blaise Compaoré le président réélu, des individus ont applaudi et lancé des "hourra !". La réaction du président du Conseil constitutionnel ne s’est pas fait attendre "Nous sommes devant une juridiction, les applaudissements ne sont pas permis. Attendez d’être dehors pour manifester votre joie, sinon vous serez vidés" a lancé M. Traoré. Il a été reçu 5/5.

DEO

Sidwaya

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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