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« Affaire charbon fin » : Vers le dénouement d’une affaire qui a défrayé la chronique ?

Publié le mercredi 16 février 2022 à 16h19min

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« Affaire charbon fin » : Vers le dénouement d’une affaire qui a défrayé la chronique ?

Dans un communiqué publié le mardi 15 février 2022, le procureur du Faso, Harouna Yoda a apporté des éléments de réponse sur l’état d’avancement du dossier « charbon fin » dans lequel la société minière IAMGOLD SA Essakane avait comparu devant la justice pour « fraude en matière de commercialisation d’or » et « blanchiment de capitaux ». Retour sur les différentes péripéties de cette affaire qui n’a pas fini de livrer ses vérités.

Faut-il le rappeler, c’était par correspondance n°371-2018, du 29 août 2018 que la mine d’or IAMGOLD SA Essakane demandait au ministère en charge des mines une autorisation d’exporter du charbon fin au Canada pour traitement. Après plusieurs séances de travail avec les services techniques compétents du ministère, ceux-ci, par correspondance n°2018-579 du 10 octobre 2018, ont marqué leur accord de principe pour l’exportation et ont invité la société Essakane à fournir des informations sur les échantillons, les dates de pesée et de colisage, chose que la société minière a fournie.

Et après analyse faite par la société sur 640 échantillons, 304 273 kilogrammes d’or et 135 891 kilogrammes d’argent étaient présentés par la société Essakane.

A la suite des autorisations du ministère en charge des mines, le directeur général des douanes a, par correspondance n°2018-1959/MINEFID/SG/DGD/DLR du 18 décembre 2018, autorise également l’exportation du charbon fin. Trois mois plus tard, c’est à dire en fin décembre 2018, 30 conteneurs appartenant à la société minière IAMGOLD SA Essakane étaient interceptés à Bobo Dioulasso et deux autres à Ouagadougou par la Brigade nationale antifraude de l’or (BNAF) après une alerte donnée par un journaliste d’investigation.

Tentative d’exportation frauduleuse d’or

Une tentative d’exportation frauduleuse d’or de IAMGOLD Essakane SA, titrera le bimensuel Le Reporter. En mai 2019, le REN-LAC, au cours d’une de ses sorties, clamait haut et fort à son tour qu’il y a bel et bien une tentative d’exportation frauduleuse d’or.
Le ministre en charge des mines d’alors, Oumarou Idani, au lieu d’ouvrir une enquête, se contentait plutôt de réfuter les allégations et de défendre la société minière.

Au cours d’une conférence de presse le mardi 6 août 2019, le procureur général près la cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Poda, annonçait que douze personnes physiques de la société IAMGOLD Essakane, de Bolloré transports et logistics et de l’administration publique burkinabè étaient poursuivies pour des faits de fraude en matière de commercialisation de l’or et d’autres substances précieuses.

Et le 7 août 2019, l’audience de l’affaire s’ouvrait. Les différentes parties s’affrontent sur le rapport d’expertise qui constitue la base des accusations du procureur. La scientificité du rapport divise à tel point que le président du tribunal demande aux différentes parties de proposer une liste d’experts.

Le 16 février 2021, à leur demande, le tribunal, autorisait les experts à recourir à tout laboratoire dans le cadre de leur mission. C’est ainsi que les analyses ont été finalement faites dans un laboratoire implanté au Ghana sous la supervision du juge commis à cette tâche. Les analyses de laboratoire sont enfin terminées et le rapport d’expertise, en cours de finalisation, devrait être déposé dans les prochains jours. Le dossier sera dès lors enrôlé en vue du jugement.

Il faut noter que dans le cadre de ce dossier, 41 personnes émanant de IAMGOLD Essakane SA, de BTL SA-BF, de la direction générale des mines et de la géologie (DGMG), du Bureau des mines et de géologie du Burkina (BUMINGEB) et de la Direction générale des douanes (DGD) seront auditionnées.

Nous nous acheminons certainement vers le dénouement d’une affaire qui aura fait couler beaucoup d’encre et de salive. Même si dans le communiqué, le Procureur de Faso n’a pas précisé de date de la reprise du procès, tout porte à croire que c’est la dernière ligne droite de « l’affaire charbon fin ».

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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