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Troupe Dankan du Houet : décrocher la médaille d’or à Niamey

Publié le vendredi 25 novembre 2005 à 07h08min

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Du 7 au 17 décembre 2005, la troupe Dankan du Houet participera aux Ve jeux de la Francophonie au Niger dans la compétition danse. Ce rendez-vous international aux côtés de quinze troupes francophones, cette troupe le prend au sérieux. Aussi les répétitions ont débuté depuis plus de 45 jours. Sidwaya a rendu visite à ces artistes sur leur lieu de répétition au théâtre de l’Amitié de Bobo-Dioulasso.

A 21 h 45 mn ce 23 novembre 2005, la répétition avait déjà commencé. Sur la scène du théâtre de l’Amitié, deux musiciens, cinq danseurs et une chanteuse. La seule personne dont on ne sent pas la présence est le régisseur de la lumière. En effet, en dehors du panneau lumineux qui surplombe la scène, il n’y a pas d’éclairage. On ne peut même pas dévisager ceux qui sont sur cette scène. C’est donc dans une semi-obscurité que se déroule la répétition.

Le manque de lumière pour accompagner danseurs, musiciens et chanteuse n’enlève pourtant rien à l’engagement des artistes. Sous la houlette du chorégraphe Oumar Démé, ceux-ci se démènent pour créer la symbiose indispensable à la réussite du spectacle intitulé « Jaa » ou « la sécheresse ». Oumar Démé prend les devants et montre aux uns et aux autres la conduite à suivre.

Les danseurs entrent alors en scène en sa compagnie et comme un seul homme, ils essaient de donner corps et vie à « Jaa ». La seule danseuse Awa Sanou du groupe dit qu’elle est malade, mais pour le chorégraphe, c’est un prétexte pour saper la répétition. Donc, pas question de la laisser se prélasser à l’entrée des coulisses. Il la rabroue et la sort de sa mollesse du jour. La jeune fille entre en jeu, doucement d’abord puis, visiblement dégourdie, elle se donne à fond pour réussir sa partition, encouragée par les « c’est bien ! » de M. Oumar Démé.

Elle parvient à transmettre son énergie aux autres danseurs qui communient pleinement avec elle. Il y a cependant des couacs avec les musiciens et la chanteuse. Le chorégraphe les met régulièrement sur les rails, avec un peu de peine cependant. Le musicien principal, Idrissa Sanou réclame un tambour d’aisselle plus grand pour, dit-il pouvoir donner le son qu’il faut avec cet instrument. Nous quittons la troupe Dankan à 23 heures, mais c’était loin d’être terminé. « Nous quittons souvent le théâtre de l’Amitié aux environs d’une heure du matin », confie Yacouba Kassamba, régisseur lumière.

Ce sacrifice, les membres du groupe sont prêts à le consentir surtout qu’ils ont de grandes ambitions pour ces Ve jeux de la Francophonie qui constituent leur baptême de feu à l’extérieur. Ils comptent décrocher à Niamey la médaille d’or dans leur catégorie. « Jaa » est une chorégraphie avec laquelle la troupe Dankan a remporté la XIIe édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), en 2004 dans la catégorie « création chorégraphique ».

D’une durée de 30 minutes, cette chorégraphie est en train d’être ramenée à 20 minutes pour respecter le timing fixé par le jury de ces jeux à Niamey. Aussi, le chorégraphe est en train de modifier les pas de danse sans pour autant dénaturer le message principal véhiculé par « Jaa » qui évoque surtout les conséquences de la sécheresse.

Le spectacle dont il est question présente une région déserte, des arbres desséchés, un ciel sans nuage avec un soleil ardent. Les puits, marigots, fleuves et rivières ont tous tari faisant de la région évoquée un endroit sans espoir de vie. En dépit de la situation très difficile, les habitants, abandonnés à leur sort, recherchent de quoi survivre, faisant naître et se renforcer une solidarité entre eux. Mais plus les jours passent, plus ceux-ci s’affaiblissent. L’aventure est cependant loin d’être terminée.

La troupe Dankan quitte Bobo-Dioulasso le 5 décembre prochain accompagnée d’un agent de la SNC, Idrissa Ouédraogo. En attendant, l’heure est aux derniers réglages et le chorégraphe, Oumar Démé compte relever ce défi avec brio grâce à la détermination de tous les autres membres du groupe.

Urbain KABORE

Sidwaya

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