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Elevage : Les acteurs plaident pour un meilleur accompagnement de la filière

Publié le jeudi 3 février 2022 à 22h40min

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Elevage : Les acteurs plaident pour un meilleur accompagnement de la filière

Le Syndicat national des éleveurs du Faso (SNEF) a organisé, jeudi 3 février 2022 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse pour exposer les difficultés auxquelles la filière fait face.

Il s’est agi principalement de la séparation du ministère des Ressources animales d’avec celui de l’Agriculture et aussi demander aux autorités d’avoir un regard sur la filière élévage.

En effet, les conférenciers ont rappelé que bien que la fusion récente du ministère de l’Agriculture et celui des Ressources animales par le gouvernement sortant s’est faite pour des raisons économiques, cela ne permet pas de résoudre certains impératifs techniques.

Les participants

C’est en ce sens que le SNEF milite pour une séparation desdits ministères comme de par le passé. Il souligne qu’un ministère entier aura pour avantage de donner un cadre d’expression au grand monde de l’élevage mais aussi et surtout de mieux encadrer les problèmes de la filière et trouver des pistes de solutions idoines.

Les conférenciers ont également souhaité que les conditions d’indemnisation des aviculteurs dont les volailles ont été décimées par la grippe aviaire soient revues. Ils expliquent en effet que depuis la conférence de presse conjointe des ex ministre des ressources animales et de la santé annonçant le retour de la grippe aviaire au Burkina, les éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer. A les écouter, leur cheptel n’a jamais été autant menacé. Pire, ajoutent-ils, aucune perspective ne leur a été offerte par le gouvernement pour amoindrir le choc que cette épidémie fait planer au-dessus des têtes de leurs volailles.

Harouna Ouédraogo, membre de la coordination du SNEF chargé des questions juridiques

Ils soulignent en ce sens que les conditions citées par lesdits ministères pour prétendre à une indemnisation sont restrictives car elles ne permettent pas de prendre en compte un grand nombre d’aviculteurs qui verront leur cheptel décimé par la grippe aviaire. Pour rappel lesdits ministres avaient annoncé que seules les personnes dont les poulets ont été abattus par les services techniques qui seront indemnisés. L’indemnisation ne concernera donc pas les cas où les poulets seraient morts d’eux-mêmes du fait de la grippe aviaire. Ainsi, tous ceux dont les poulets n’ont pas été abattus par les services techniques ne pourront pas prétendre à une indemnisation.

La situation a entraîné des risques alimentaires et sanitaires avec un manque de suivi. Le coordonnateur a cité en exemple un éleveur qui a récemment jeté dans la forêt classée à la sortie de Bobo-Dioulasso 40 poulets morts qui ont été très vite dévorées par des chiens errants, ce qui n’a pas permis de connaître l’origine de la mort de ces poulets. Si les gallinacés sont morts de grippe aviaire, ces chiens pourraient être en danger et représenter un danger pour leurs propriétaires et pour la population. Par ailleurs, ces poulets n’ayant pas été incinérés représentent un danger pour la nature.

Quant à l’assiette d’indemnisation ayant été fixée à 4 milliards, elle s’avère également dérisoire selon le SNEF pour indemniser les aviculteurs touchés par cette épidémie.

Le SNEF lance donc un cri de cœur à l’endroit des nouvelles autorités du Burkina afin qu’elles prennent à bras le corps les difficultés que vivent les acteurs de la filière élevage pour leur permettre de pouvoir exercer en toute quiétude leur activité partout au Burkina Faso, mais aussi vivre de ladite activité.

Moumouni Sidibé, président du SNEF

Et comme le soulignent les conférenciers, l’élevage constitue la deuxième source de recette d’exportation après le coton et contribue pour plus de 18% à la formation du produit intérieur brut.

Ils ont également invité les acteurs de la filière à s’organiser en fédération pour un meilleur accompagnement et à toujours avertir les services compétents en cas de mort par masse de leurs poulets pour être inspectés afin de pouvoir prétendre à une indemnisation.

Pour cela, le SNEF compte dans les jours à venir organiser des séances de sensibilisation à l’endroit des aviculteurs pour les outiller afin mieux maîtriser leur domaine.


Haoua Touré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2022 à 17:10, par koh En réponse à : Elevage : Les acteurs plaident pour un meilleur accompagnement de la filière

    messieurs il faut simplement demander une audience pour rencontrer mr le ministre. A BAS les gars vous n’êtes au Faso ou quoi ?

  • Le 4 février 2022 à 08:28, par Wendmi En réponse à : Elevage : Les acteurs plaident pour un meilleur accompagnement de la filière

    Parlez de ce que vous maîtrisez le mieux ; la fusion des l’agriculture et de l’élevage ne saurai être une raison pour ramener le secteur dans une situation de léthargie. Le seul souci aux ressources animales bien avant sa fusion avec l’agriculture est l’instabilité des ressources humaines de qualité (les jeunes cadres sitôt recrutés, sitôt ils s’en vont) qui est une conséquence d’un manque de management et de vision à la tête des ressources animales. Par ailleurs, cette guéguerre inutile entre vétérinaires et zootechniciens n’est pas à même de donner un élan au ministère des ressources. Voilà la réalité de notre secteur des ressources animales

  • Le 4 février 2022 à 12:30, par Sambo Sidibé En réponse à : Elevage : Les acteurs plaident pour un meilleur accompagnement de la filière

    L’élevage occupe la troisième place dans le PIB et non la seconde. L’or est venu prendre sa place . D’autre part, le regroupement des ministères n’est pas qu’un besoin économique, il répond à la nécessité d’avoir un seul responsable pour gérer des activités en concurrence sur un même territoire.

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