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Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

Publié le mardi 25 janvier 2022 à 23h15min

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Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

A l’appel de plusieurs organisations de la société civile, des centaines de personnes se sont réunies à la place de la nation de Ouagadougou ce mardi 25 janvier 2022 dans la matinée. Elles disent être en ces lieux pour apporter leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir après avoir renversé la veille 24 janvier, le président Roch Marc Christian Kaboré.

Ce sont des citoyens visiblement ravis du coup de force orchestré par les militaires qui ont pris d’assaut la place de la nation en cette matinée. Klaxons de motos à tue-tête, bruits de vuvuzela, musique de revendication de temps à autre, rythmaient le rassemblement initié par plusieurs associations de la société civile.

Abdoul Karim Baguayan dit Lota s’adressant aux manifestants

Après l’exécution de l’hymne national, Abdoul Karim Baguayan dit Lota, un des instigateurs du rassemblement, prend la parole. Il affirme que le mouvement de cette matinée a pour seul but de soutenir les militaires pour la prise de pouvoir dans laquelle dit-il, tous les Burkinabè se retrouvent. « Les militaires ont dit haut ce que disait tout bas l’ensemble des Burkinabè. C’est maintenant que nous nous rendons compte que l’armée burkinabè est républicaine et patriotique. Nous sommes d’accord avec les militaires parce que l’initiative est générale ». "Lota" reste convaincu que ce coup de force va apporter un peu d’apaisement et permettre de tracer de nouveaux sillons pour le devenir de la nation. Il invite la junte au pouvoir à travailler à l’unité des Burkinabè et à la réconciliation, même avec Roch Marc Christian Kaboré.

Arnaud Francis Kinané, chargé de communication des militaires, gendarmes et policiers radiés des évènements de 2011

Unité et sécurité, les principales attentes des manifestants.

Pour la plupart des manifestants, l’union des Burkinabè ainsi que la restauration de l’intégrité territoriale doivent constituer les priorités des nouveaux dirigeants. A en croire Arnaud Francis Kinané, le chargé de communication des militaires, gendarmes et policiers radiés des évènements de 2011, la junte doit faire rentrer les exilés politiques au pays en vue d’une réconciliation, si elle veut venir à bout de l’hydre terroriste. Avec ses camarades qui ont été radiés, ils se disent prêts à réintégrer leurs corps respectifs afin d’apporter leur pierre à la lutte contre le terrorisme. « Il y a au moins 1 000 combattants qui sont dans la rue, qui ont été radiés par le gouvernement. Nous avons demandé notre retour pour soutenir nos camarades qui sont déjà au front et ils ont refusé. Donc, si aujourd’hui les jeunes officiers ont pris leurs responsabilités, ils n’ont pas à réfléchir, ils doivent réintégrer tous ces soldats radiés pour faire de l’armée une armée républicaine », a-t-il soutenu.

Lassina Ouédraogo, coordonnateur du Mouvement action concorde, insiste sur la nécessité d’aller à la réconciliation nationale. « La chasse aux sorcières n’est pas une bonne chose. En plus aujourd’hui, les mentalités ont changé, nous n’allons pas créer les tares des années 80 pour les léguer à nos enfants », lance-t-il.

Lassina Ouédraogo, Coordonnateur du Mouvement action Concorde

La position de la CEDEAO condamnée avant d’être connue

Se référant aux sanctions infligées au Mali par la CEDEAO, plusieurs manifestants disent n’avoir cure de ce qu’elle pourrait bien dire sur le coup de force perpétré par la junte. Selon Adama Tiendrebéogo dit "colonel", l’organisation ouest africaine ne dira rien de nouveau qu’on ne sait déjà sur la situation, à part condamner la prise de pouvoir par les militaires. « Qu’est-ce qu’ils vont dire de nouveau ? C’est leur chanson. La CEDEAO c’est comme la rumba, c’est la même musique. On chante la même musique et on danse la même musique », s’est-il exprimé.

Adama Tiendrebéogo dit colonel

Amadé Ouédraogo quant à lui, met en garde les organisations internationales dont la CEDEAO. « Si la CEDEAO et les organisations internationales veulent aujourd’hui traquer notre chère armée républicaine, ils sont mal partis, ils devaient le faire plus tôt. Quand on tuait nos frères, ces militaires tombés, ces villages saccagés, ils étaient où en tant qu’organisations internationales ? », interroge-t-il, avant d’ajouter que tout décret venant de la CEDEAO ainsi que de la communauté internationale serait fermement condamné par le peuple burkinabè.

Le rassemblement

Lassina Ouédraogo, coordonnateur du Mouvement action concorde, lui, déconseille à la CEDEAO de s’impliquer dans la gestion du pays. « Nous n’allons pas accepter que des présidents d’autres pays, notamment la Côte d’Ivoire et le Niger se pointent à Ouagadougou avec des injonctions. C’est le peuple burkinabè seul à travers ses forces vives avec à leur tête le chef de l’Etat désormais le lieutenant-colonel Damiba qui vont tracer le cycle de la transition », clame-t-il.

En rappel, des manifestions de soutien à la junte arrivée au pouvoir ce 24 janvier 2022, se tiennent dans plusieurs villes du pays ce mardi 25 janvier.

Bela Ouédraogo (stagiaire) / Rachid Sow (stagiaire)
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2022 à 18:57, par Lucidité En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    Au Burkina, on aime bien les rassemblements et se distraire en musique. Cela détend.
    Est ce que La population de Ouagadougou est représentative de tout le pays ?
    Dans plusieurs régions, il n’y a plus de réseau depuis une semaine. Autant dire qu’ils ne risquent pas de recevoir les informations et d’échanger, ni de donner leur avis.
    Il y a fort à parier que de nombreux villageois ne savent pas ce qui se passe à Ouagadougou.
    Le peuple préfère la stabilité au changement.

  • Le 25 janvier 2022 à 19:19, par Adama En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    Nous conseillons de :
    Sortir de la CDEAO,
    Faire une monnaie commune avec la Guinée, le Mali et le Burkina FASO,
    Demander aux Russes leur aide,
    Réintégrer les anciens militaires,
    Lancer un audit sur la corruption du régime de Roch Marc Christian Kaboré,
    Saisir les biens mal acquis.
    Que la volonté du peuple soit faites !

  • Le 25 janvier 2022 à 23:45, par Jonassan En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    En attendant les audits sur le régime de Roch il faut s’occuper des audits déjà dans les tiroirs et que le richissime des chefs de Sauvons le Burkina Faso donne l’origine de ses biens acquis. Vous prenez les gens pour des cons. Ça va prendre fin avec ou sans les militaires. Toujours des transitions, des constitutions à retoucher, des réconciliations sans justice et vérité, des coups d’État ; vous allez arrêter de vous jouer du peuple ?

  • Le 26 janvier 2022 à 00:08, par Abob En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    Nous n’avons vraiment pas honte dans ce pays. Aujourd’hui chacun sort pour crier ""Nous soutenons l’armée"". Vive l’armée, vive Paul-Henri Damiba, vive ceci, vive cela. D’accord. Mais si Roch a été élu dans les urnes deux fois, qui a voté pour l’élire ? ce ne sont ni les arbres ni les cailloux mais bel et bien nous-même les burkinabè qui pour un billet de banque, un bol de riz et un tee-shirt orange du MPP, avons couru aux urnes pour élire Roch deux fois.
    Mounaficas que nous sommes au Burkina ici, après le 1er mandat de Roch, nous n’avions pas vu que Roch et son MPP, héritiers de Blaise et du CDP, étaient incapables de gérer et de sécuriser le pays ? Pourtant, quand le MPP nous a servi du riz gras et jeté quelques billets à la figure, nous les avons élus et réélus en criant ""Vive Roch et le MPP"" Oui ou non ?
    Maintenant, c’est nous burkinabè encore qui sommes là à crier que ""Vive l’armée"". Tout ça, ça va nous entendre.
    Toujours la politique du ventre pour élire des incapables et se mettre à pleurnicher ensuite puis se mettre à applaudir les putschistes de l’armée perçus comme les sauveurs alors qu’ils n’ont pas encore sauvé le pays du terrorisme sur le terrain militaire, leur vraie place.
    Maintenant que nous les applaudissons pour leur putsch dit salvateur, les militaires ont pour ma part l’impérieux devoir :
    1 - De se départir de tout l’ancien système et ses bonzes, de la Françafrique et ses barbouzes, de toute la smala : union européenne, union africaine, union asiatique s’il y a, union américaine s’il y a, bref, toutes ces unions fantoches, CDEAO, UEMOA et que sais-je encore et qui font du bruit pour rien.
    2 - De nous mettre nous autres burkinabè applaudissant ou pas, au pas réglé et au travail pour construire le pays. Roch en était incapable (trop laxiste et trop complaisant).
    3 - De déclarer la guerre sans merci au laxisme, au fainéantise, à l’absentéisme au travail, à la pagaille, au désordre, à la gabegie, aux détournements, à la corruption de toutes sortes, au petit et grand banditisme... Compris les bidasses ? tous les maux en ""isme"" des burkinabè seront à combattre farouchement.
    4 - D’éradiquer sans pitié ni complaisance le terrorisme quel qu’il soit, le djihadisme de tous bords, le brigandage...du pays.
    6 - De veiller à l’intégrité et à la sécurité du territoire national.
    7 - Après avoir redressé la barque, merci de remettre dans un temps raisonnable (je dirais 24 à 36 mois maxi, qui dit mieux ?) le pouvoir aux civils démocratiquement.
    Les bidasses, si vous n’êtes pas capables de relever les défis cités plus hauts, ce ne sera pas le peine de nous berner longtemps. Retournez vite dans votre caserne, il est encore temps et partez au front pour de vrai car c’est ça votre vrai métier, ne l’oubliez jamais.

  • Le 26 janvier 2022 à 01:18, par Kalonji rock En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    Faible mobilisation, moi j"attend de voir la suite ?

  • Le 26 janvier 2022 à 09:39, par Lopan En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    La bonne nouvelle est qu’aucun du MPSR n est venu a la place de la nation pour rencontrer ces OSC opportunistes. Le pouvoir doit ignorer les politiciens et leurs partis ainsi que les OSC qui pilulent depuis 2014. Comme Buhari l’a demontré, on peut gerer le pays pendant un an SANS GOUVERNEMENT. Concentrez-vous sur les 3 fronts que sont 1. Le nettoyage de la justice par la traque de la corruption (les dossiers de l ASCE LC et RENLAC sont prets et disponibles), 2. mettre tous les salariés au travail et 3. engager la guerre generale populaire contre le terrorisme et l incivisme (l emploi des jeunes s y trouve). Voila notre salut !

  • Le 26 janvier 2022 à 11:50, par billy billy En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    C’est à l’occasion de certaines manifestations ou évènements que l’on devait faire les statistiques sur le taux d’Analphabètes au Faso. La mauvaise assimilation de certaines sciences par l’homme peut engendrer des phénomènes qui caractérisent la situation socio-politique de tout un pays. Affaire à suivre. Allons seulement.

  • Le 26 janvier 2022 à 14:11, par max En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    LE POISSON RIGOLE SOUVENT DANS L’EAU SANS SAVOIR QUE C’EST DANS SA PROPRE SOUPE.

  • Le 26 janvier 2022 à 14:26, par max En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Des citoyens en liesse à la place de la nation de Ouagadougou

    LE POISSON RIGOLE SOUVENT DANS L’EAU SANS SAVOIR QUE C’EST DANS SA PROPRE SOUPE.

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