Peuple du Burkina Faso,

L’élection présidentielle du 13 novembre 2005 a été l’occasion pour la 4e république de ramener le niveau du jeu démocratique à celui de 1978 sous la 3e république. Le Burkina Faso revient de loin, et cela est à inscrire à l’actif de l’ensemble des acteurs politiques ; les uns pour avoir accepté de codifier tant bien que mal les règles du jeu, et les autres pour avoir accepté de participer au jeu.

De l’analyse des résultats provisoires, en passant par l’organisation et le déroulement du scrutin, le Rassemblement Politique Nouveau, qui est une formation politique de propositions critiques, se réjouit du fair-play des protagonistes et leurs états-majors de campagne.
Avec ces résultats, certes le candidat élu tient sa revanche aujourd’hui. Il est très confortablement légitimé par l’opposition qu’il a piteusement laminée, mais, le défi de la gouvernance démocratique est loin d’être relevé.

Sur une population en âge de voter estimée à sept millions d’habitants, plus de 100 partis politiques légalement reconnus n’ont pu mobiliser que 2 288 257 électeurs, et, 28 partis politiques (sans compter près de 5 000 associations) n’ont pu mobiliser que 1 674 966 votants pour le candidat élu soit 23% des électeurs potentiels, un score moyen de 59 820 par parti, environ le score du 3e candidat à l’arrivée.

Si chaque parti politique arrivait à mobiliser au moins 1 % des habitants en âge de voter, le Burkina Faso allait compter plus de sept millions de votants contre deux millions aujourd’hui.

Chers concitoyens,

Cette élection présidentielle a aussi montré une iniquité entre les candidats, mais elle bénéficie d’une crédibilité relative de la part du Rassemblement Politique Nouveau. C’est pourquoi, au nom du R.P.N, j’adresse mes félicitations au candidat élu et souhaite que Dieu le guide dans la conduite de la chose publique (la république) pour le bien-être de la majorité des citoyens.
Aux candidats qui n’ont pas recueilli le suffrage nécessaire pour être élus, je leur adresse mes encouragements.

Enfin, je souhaite que ces résultats qui confortent le Centre pour la gouvernance démocratique dans son exercice de sondage servent de miroir à toute la classe politique nationale pour une introspection profonde et sincère.

Vaincus sont ceux qui n’espèrent pas vaincre.
Intégrité - Paix - Progrès

Ouagadougou, le 19 novembre 2005

Le Président du RPN,
Harouna DICKO