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Mali : L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita est décédé ce dimanche 16 janvier 2022 à Bamako

Publié le dimanche 16 janvier 2022 à 19h16min

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Mali : L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita est décédé ce dimanche 16 janvier 2022 à Bamako

IBK n’est plus. La nouvelle est tombée comme un couperet, ce dimanche 16 janvier 2022. L’ancien président du Mali, déchu à la suite de manifestations populaires qui ont porté l’armée au pouvoir, avait 76 ans.

Mali : L’ancien président Ibrahim Boubacar Keita est décédé ce dimanche à Bamako

On le savait malade depuis sa chute du pouvoir. Hospitalisé d’abord dans une clinique privée à Bamako, Il s’était rendu à plusieurs reprises dans un hôpital américain à Abou Dhabi aux Émirats Arabes Unis. Selon le journaliste malien Serge Daniel, « des gens qui l’ont récemment vu disaient que le président était en train de se laisser mourir. Il n’avait plus goût à la vie parce qu’il se souvenait de ce qui lui est arrivé. Il ne lisait plus alors qu’il aimait la lecture ».

IBK aimait son pays, selon plusieurs observateurs de la scène politique malienne. Mais, son bilan à la tête du pays est en demi-teinte. Il était plus attendu sur la question sécuritaire, lui qui avait positivement marqué les esprits lorsqu’il était Premier ministre de 1994 à 2000 et président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007, après un score confortable aux législatives.

Ses débuts en politique après une riche carrière au sein d’organisations non gouvernementales, remontent véritablement à 1986 lorsqu’il intègre l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice. En 1991, il fait partie de l’équipe de campagne d’Alpha Oumar Konaré qui le nomme, porte-parole du président de la République du Mali, une fois élu en 1992. Son passage à ce poste fut éphémère, car au mois de novembre 1992, il est nommé ambassadeur du Mali auprès de quatre pays : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Niger. Là également, après un passage éclair, il devient ministre des Affaires étrangères.

Natif de Koutiala, la troisième ville la plus peuplée du Mali, IBK est petit fils de tirailleur sénégalais qui s’est battu pour la France, pays qu’il découvre lui-même seulement à 13 ans. Revenu poursuivre ses études à Dakar, il repart à Paris où il milite avec d’autres comme Alpha Condé au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France. Tout comme Alpha Condé, IBK s’est laissé prendre par le piège du pouvoir.

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Lire aussi Ibrahim Boubacar Keïta : Le président qui se voulait « mieux que De Gaulle, mieux que Mitterrand » (1)

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Réélu en 2018 devant l’opposant Soumaila Cissé (mort en décembre 2020 du Covid-19), IBK fait face à une contestation de l’opposition qui l’accuse de fraude. Mais la tension va aller crescendo, lorsqu’il décide de maintenir les élections législatives, plusieurs fois reportées, à la date 19 avril 2020. Ce, en dépit de l’enlèvement de Soumaila Cissé et des menaces de représailles de groupes terroristes.

Les résultats de ces élections sont contestés par la rue. Deux grandes manifestations sont organisées à travers le pays en juin 2020 et une autre en juillet qui entrainera plusieurs morts et des arrestations. IBK décide de façon unilatérale de dissoudre et de renouveler la Cour constitutionnelle. Cela ne réussit pas à apaiser la colère des manifestants qui réclament la démission du président.

Dans la soirée du 18 août 2020, l’armée passe à l’action. Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, sont mis aux arrêts. Il annonce la dissolution du parlement et du gouvernement et renonce au pouvoir. Sa mort, ce dimanche 16 janvier 2022, intervient, alors que le Mali croule sous le poids de sanctions économiques conjointes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Il s’agit du gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de la suspension des transactions et de la fermeture des frontières entre le Mali et les États membres de la CEDEAO.

IBK aura-t-il des obsèques à la hauteur d’un chef d’État ou sera-t-il inhumé dans l’intimité de la famille ? Dans l’un ou dans l’autre, un probable déplacement des chefs d’État de l’organisation régionale aux obsèques de l’ex-président est à envisager. L’ouverture temporaire des frontières aussi.

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