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Financement du sport national : plus du milliard de FCFA du sponsoring populaire

Publié le mercredi 23 novembre 2005 à 08h31min

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Jean-Pierre A Palm

Le sport burkinabè souffre du manque de sponsoring. C’est pour pallier cette difficulté que le ministre des Sports et des Loisirs Jean Pierre Palm a souhaité un sponsoring populaire à partir des sociétés d’Etat que sont la SONABEL, l’ONATEL et l’ONEA.

Les abonnés de ces sociétés devraient consentir de payer une somme supplémentaire de 100 F en plus de leur facture mensuelle. Si cette proposition était adoptée, c’est le sport national qui s’épanouirait sans doute. Jugez-en sur la base des chiffres suivants.

Le sport a un coût et cela tout le monde le sait. Dans des pays en voie de développement tel le Burkina Faso, trouver les moyens pour permettre le rayonnement de cette activité demeure jusque-là une vue d’esprit.

Justement, parlant d’esprit, le ministre Jean-Pierre Palm, dès son arrivée à la tête du département des Sport et des Loisirs, fouine pour entrevoir des pistes afin de redorer les activités sportives. Il l’a fait savoir lors de sa rencontre avec les présidents des clubs de première division le 29 octobre dernier.

Sans attendre, les résultats du sondage préconisé par le ministre auprès des familles, nous vous donnons là, le montant estimatif de ce qu’on pourrait engranger mensuellement et annuellement si ce vœu venait à être exaucé. Les statistiques dont nous disposons datent du 31 décembre 2004. Elles nous permettent néanmoins de nous faire une idée de la masse d’argent que l’on pourrait encaisser du côté de l’Avenue de l’indépendance.

Ainsi, les abonnés de la société d’électricité sont au nombre de 235 127 sur l’ensemble du territoire national. Dans la seule ville de Ouagadougou, on y dénombre 132 213 familles.

Du côté de l’Office national de l’eau et de l’assainissement, ils sont au nombre de 74 000 abonnés au plan national. Ouagadougou, à elle seule, compte 52 447.

A l’Office national des télécommunications, à défaut des données exactes, selon les principes de la maison, les chiffres approximatifs de 550 000 pour le mobile et 100 000 pour le téléphone fixe nous ont été communiqués. A noter que le nombre de 550 000 prend en compte tous les abonnés des trois maisons de téléphonie mobile au Burkina (Telmob, Telecel, Celtel). Si l’on devrait prendre en compte ces personnes, il faudrait trouver la formule pour les atteindre étant donné qu’ils n’ont pas de facture mensuelle. On pourrait par exemple prélever 5 F ou 10 F sur chaque carte de recharge. Cette situation s’élargit d’ailleurs avec les nouvelles technologies en cours à l’ONATEL. On a désormais des lignes fixes en prépayé.

Sur la base de ces chiffres, on pourrait récolter du côté de la SONABEL, 23 512 700 F CFA par mois au plan national, soit 282 152 400 F CFA par an. Si nous nous en tenons à la seule ville de Ouagadougou, les recettes mensuelles seraient de 13 221 300 F ou 158 655 600 F par an.

A l’Office national de l’eau, la manne serait de 7 400 000 F par mois pour ce qui concerne l’ensemble des abonnées sur le territoire national. La ville de Ouagadougou apporterait à elle seule 5 244 700 F. En 12 mois, ces recettes seront respectivement de 88 800 000 F et 62 936 400 selon le nombre des contribuables.

Du côté de la téléphonie, les sportifs pourraient brasser 55 000 000 par mois ou 660 000 000 par an en provenance des usagers du téléphone portable. Les lignes fixes rapporteraient 10 000 000 par mois et 120 000 000 par an.

En faisant le rapport, l’opération au plan national soulagerait les sportifs avec la somme de 1 150 952 400 F CFA par an.

Toutefois, si l’on ne trouve pas de formule pour avoir le soutien des usagers du téléphone mobile, les factures, elles, rapporteraient 490 952 400 F.

Il faut noter cependant qu’avant cette opération, des réformes profondes doivent être opérées de sorte à promouvoir le sport dans toutes les provinces du pays.

Il serait difficile d’avoir la contribution de la plupart des habitants de provinces qui ne se sentent nullement concernés par la chose sportive en ce moment, puisque négligés par sa politique en cours. Il serait également un chemin de croix que de demander aux seuls contribuables de la capitale de donner leur argent pour servir la cause de toute la nation. On ne devrait pas perdre de vue non plus, la transparence dans la gestion de ce fonds. Disons que l’idée d’une telle contribution est géniale, il reste à trouver les arguments pour convaincre les populations. Il est certain qu’au vu de ces chiffres, la vingtaine de fédérations de sport du pays « salive » déjà en ce moment.

Léopold YE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 23 novembre 2005 à 15:50, par Zang En réponse à : > Attention à ne pas ramez à contre courant de l’histoire !

    Le sport est devenue une industrie et comme telle il doit se prendre en charge,et notre pays ne doit pas reinventer la roue pour la promotion du sport ! l’idée de taxer les contribuables doit faire l’objet d’une consultation populaire ; Pourquoi sur près de 12 millions de burkinabè, on veut cibler les quelques clients des trois sociétés d’etat en voie de privatisation ? Pourquoi ? Parce que le calcul est facile à faire : 100xnbre.clientsX12 ; et le tour est joué ? Un peut plus d’imagination Messiers ! Pourquoi ne pas taxer chaque Moto JC ou BEST vendu ? Arretez de reculer en terme d’innovation !!

    • Le 26 novembre 2005 à 14:52, par bigmac En réponse à : > ya mieux à faire !

      Je souscris entièrement à cette réflexion de cet intervenant. Au Burkina Faso, c’est vrai le sport est devenu capital. Vu le potentiel des joueurs et la passion du public pour le sport, il est indispensable de trouver des financements adéquats. Mais n’oublions pas une chose ! Le financement est une chose et les moyens en sont une autre ! Déjà les factures d’eau et de téléphone sont assez salées ! N’y ajoutons pas plus de sel !
      Il faudrait, à mon avis financer le sport à travers des sociétés telles la Mabucig, la Brakina et j’en passe. Même si certaines sponsorisent déjà ! Cent à cent cinquante francs supplémentaires c’est faisable et raisonnable ! Et pourquoi pas ces maquis qui commencent à être une industrie de l’ambiance pourraient bien accompagner cet effort national.Bref, il s’agit d’un acte de bonne volonté et toutes les entreprises, tout le monde est concerné !
      Pour finir, il faut que dans un avenir proche,(5 ans), le sport burkinabé soit en mesure de se prendre en charge. D’où une professionnalisation et une gestion orthodoxe.
      Le sport doit être étendu à toutes les régions du pays, pour permettre une meilleure implication et une prise de conscience collective !

  • Le 23 novembre 2005 à 17:06, par Zang+ En réponse à : > Attention à ne pas ramer à contre courant de l’histoire !

    Le sport est devenu une industrie et comme telle il doit se prendre en charge,et notre pays ne doit pas reinventer la roue pour la promotion du sport ! l’idée de taxer les contribuables doit faire l’objet d’une consultation populaire ; Pourquoi sur près de 12 millions de burkinabè, on veut cibler les quelques clients des trois sociétés d’etat en voie de privatisation ? Pourquoi ? Parce que le calcul est facile à faire : 100xnbre.clientsX12 ; et le tour est joué ? Un peut plus d’imagination Messiers ! Pourquoi ne pas taxer chaque Moto JC ou BEST vendu ? Arretez de reculer en terme d’innovation !!

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