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Témoignage des victimes des évènements du 15 octobre : « La défunte mère de Sawadogo Amadou aurait voulu connaître la vérité et faire son deuil », Sawadogo Issa

Publié le mercredi 12 janvier 2022 à 15h00min

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Témoignage des victimes des évènements du 15 octobre : « La défunte mère de Sawadogo Amadou aurait voulu connaître la vérité et faire son deuil », Sawadogo Issa

Les ayants droit de personnes tuées dans le drame du 15 octobre 1987, ont eu l’occasion en cette après midi de prendre la parole devant le tribunal militaire. C’est à ce titre que Sawadogo Issa, grand frère de Sawadogo Amadou est passé à la barre. Il a rappelé que son frère était délégué général de l’ETIR avant d’être affecté au conseil. Il a juste pris service le lundi 12 octobre avant d’être tué le 15 octobre 1987.

Issa Sawadogo raconte que le jour du drame, il a déjeuné avec son frère avant que celui-ci ne rejoigne le conseil. Étant au cadastre pour des courses, il entend les coups de feu et rentre chez lui. Il dit avoir attendu en vain son frère toute la nuit. Le lendemain, il se rend au commissariat puis à la gendarmerie, espérant avoir des nouvelles.

Il rencontre une connaissance proche de la famille de Sankara en pleurs qui lui dit que le père de la révolution a été tué. Celui-ci lui conseille du même coup d’aller voir au cimetière de Dagnoen car des personnes y ont été enterrées. Issa Sawadogo s’y rend et découvre que son frère est effectivement mort et enterré là. Il avoue être tombé dans les pommes à la vue de la sépulture de son frère qui ne faisait même pas 30 centimètres et dont des mouches vertes sortaient.

Selon Issa Sawadogo, ce sont surtout les circonstances de la mort de son frère qui ont causé plus de peine à la famille. La famille a subi un choc, selon la victime, et la mère de Sawadogo Amadou est décédée sans avoir pu savoir la vérité afin de pouvoir faire son deuil. De plus, le défunt avait deux enfants de trois et deux ans à qui, confie-t-il, il était très difficile d’expliquer les choses.

Toutefois, la famille se réjouit de la tenue de ce procès, qui lui donne enfin l’occasion de connaître la vérité et de penser ses plaies. C’est pourquoi Issa Sawadogo n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont œuvré à la tenue de ce procès historique.

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