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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Salif Diallo, une pièce maîtresse du coup du 15 octobre, selon le témoin Fall Aziz Salmone

Publié le lundi 10 janvier 2022 à 18h30min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Salif Diallo, une pièce maîtresse du coup du 15 octobre, selon le témoin Fall Aziz Salmone

Après une suspension d’environ 45 minutes, l’audience de ce 10 janvier 2022 a repris avec l’audition par visioconférence des témoins. Diallo Moussa était prévu pour être le premier à déposer devant le tribunal. Dans sa déposition faite devant le juge d’instruction, le témoin met en cause l’accusé Diendéré Gilbert, qui bénéficie actuellement d’un repos médical. Au regard de l’absence de son client, Me Olivier Yelkouni a demandé à ce que l’audition du témoin soit ajournée et ramenée au mardi 11 janvier, afin de permettre à Diendéré Gilbert d’être présent pour réagir si besoin. Une requête à laquelle a accédé le président du tribunal.

La déposition de Diallo Moussa ayant été ramenée au lendemain, c’est le témoin Fall Aziz Salmone qui a déposé depuis Dakar. Membre du comité international "Justice pour Thomas Sankara", le témoin fait partie de ceux qui ont lutté pour que la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons d’infortune. Il affirme avoir, dans cette lutte, subi intimidations et tentatives de corruption. Des investigations qu’il a menées sur le coup d’état du 15 octobre 1987, il déduit que certaines choses racontées par Blaise Compaoré et ses partisans sur les évènements sont loin de la vérité.

Fall Aziz Salmone aurait voulu que soit lue la déposition de feu Salif Diallo, qui selon lui constitue une pièce maîtresse de l’affaire, puisqu’il était l’alibi de Blaise Compaoré le jour du 15 octobre 1987. En effet, Blaise Compaoré avait laissé entendre que souffrant du paludisme le jour des évènements, il était chez lui et avait même un témoin en la personne de Salif Diallo pour corroborer ses propos. Des Libériens affirment pourtant selon le témoin, avoir vu Blaise Compaoré au conseil de l’Entente au moment des faits.

Concernant Salif Diallo, le témoin soutient l’avoir rencontré à Dakar. En 2004, Salif Diallo le contacte parce malade et ayant peur pour sa vie, et lui parle d’un document qui lui aurait été volé durant un sommet France-Afrique et qui évoquerait clairement le complot qui a abouti à l’assassinat du père de la révolution. Ce document qui, selon le défunt, prouvait que le coup d’état avait été orchestré par la France, devait le dédouaner et il était à sa recherche. Mais pour le témoin, Salif Diallo n’est pas blanc comme neige dans cette affaire, il était certainement au courant des faits. De plus, le jour du 15 octobre, il a été actif puisqu’il faisait des allers retours entre le conseil, la radio nationale et le domicile de Blaise Compaoré. Au regard des éléments évoqués par le témoin, la partie civile a demandé la lecture de la déposition de Feu Salif Diallo.

Dans son récit, le témoin a confié que depuis 1986, le climat était volatile et que le torchon brûlait entre la France et le Burkina Faso, à cause de certaines prises de positions du président Sankara. Il évoque également la rencontre de Blaise Compaoré le 07 octobre 1987 avec des Français et qui a abouti au faux complot du 08 octobre. Fall Aziz Salmone relève aussi l’implication du Libéria, considéré comme fil conducteur. Et à cet effet, il précise que Blaise Compaoré s’était rendu à Accra le 12 octobre 1987 pour demander la libération de Charles Taylor par Jerry Rawlings.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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