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Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

Publié le mercredi 5 janvier 2022 à 22h50min

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Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

Le procès-verbal de déposition de l’ancien président de la République du Ghana, Jerry John Rawlings (décédé en novembre 2020) a été lu ce mercredi 5 janvier 2022 devant le tribunal militaire, dans le cadre du procès Thomas Sankara et compagnons.

Jerry John Rawlings, chef d’État à l’époque des faits, était connu pour être un ami de Thomas Sankara. Les deux personnalités partageaient et nourrissaient d’ailleurs des projets qui devraient unir les deux peuples ghanéen et burkinabè et les deux pays.

Ce qui n’était pas du goût de certaines puissances occidentales (colonisatrices) ; motif de plus à la charge du père de la révolution burkinabè.

Selon Jerry John Rawlings, à chaque fois qu’il y a un projet de ce type entre un pays francophone et un pays anglophone, cela a toujours posé problème.

Pour lui, les relations coloniales et néo-coloniales sont donc pour quelque chose dans l’assassinat de Thomas Sankara. Parlant d’implication de puissances étrangères, Jerry John Rawlings se veut précis : « complot occidental oui, mais complot international, là, je dis non ». Toujours sur ce point relatif aux mains extérieures, l’ancien président du Ghana soutient que les puissances occidentales se servent de valets locaux pour parvenir à leurs fins. « Il y a pire qu’un ennemi, c’est le traître », dit-il, précisant que certains Africains trahissent les luttes.

« J’ai été choqué, en colère et très amer »

En clair, dit-il, la puissance française s’est appuyée sur des Africains pour éliminer Thomas Sankara. Jerry John Rawlings pense aussi que les discours de Thomas Sankara l’exposaient vis-à-vis de ces forces extérieures.

Sur les relations entre Thomas Sankara et Blaise Compaoré, ainsi que le drame du 15 octobre 87, Jerry John Rawlings affirme que les deux leaders de la Révolution étaient de « très bons amis ». « Ce n’est pas une amitié superficielle. C’était une relation que j’appréciais. J’ai connu les deux avant qu’ils n’arrivent au pouvoir », situe Jerry John Rawlings.

Leur relation va se détériorer par une divergence idéologique ; Blaise Compaoré accusant Thomas Sankara de vouloir s’écarter de la révolution, poursuit le témoin.
Pour le témoin, qui dit voir autrement les choses que Blaise Compaoré, Thomas Sankara était plutôt un homme proche du peuple. « Sankara était le symbole d’une révolution de et par la base », qualifie-t-il.

« J’ai été choqué, en colère et très amer », exprime-t-il au sujet de l’assassinat de Thomas Sankara.

Une rencontre tripartite en Libye

Entre temps, Compaoré s’est confié, en affirmant que c’est lui qui avait rendu la Révolution possible. Il parlait de Sankara avec colère, décrit le témoin.
Jerry John Rawlings rapporte également avoir un jour reçu le coup de fil de Thomas Sankara, qui s’inquiétait de la détérioration des relations avec Blaise Compaoré.

Quelques jours après le drame, le guide libyen, Mouammar Kadhafi, appelle le président ghanéen pour discuter de la mort de Thomas Sankara, note-t-on de la lecture du procès-verbal d’audition.

Sur place, Jerry John Rawlings trouve Blaise Compaoré et Kadhafi autour d’une petite table. Le guide libyen de lui demander comment faire pour maintenir la révolution burkinabè.

Le témoin soutient qu’au cours de ladite rencontre, Blaise Compaoré niait être au courant de la mort de Sankara.

Après quelques minutes assis, Kadhafi leur demande de faire, tous trois, une photo de famille, pour montrer que la dynamique (révolution) se poursuit.

Ce qu’il dit avoir décliné, car ne voulant pas se rendre complice de la situation. Jerry John Rawlings dit avoir appris également d’Étienne Zongo (ancien aide de camp de Thomas Sankara, qui était exilé au Ghana où il était pilote de ligne) que Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré faisaient des « choses horribles » à des militaires et civils.

O.L.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2022 à 20:00, par Ka En réponse à : Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

    Une fois n’est pas coutume au tribunal militaire, car aujourd’hui les choses s’éclaircissent. Avec les procès-verbaux de Valère Somé et Jerry Rawlings ainsi que Nelly Nordor, surtout celui d’Etienne Zongo l’ange gardien de Thomas Sankara qui disais « Je sais trop de choses » et contrairement à d’autres qui, après plusieurs années d’exil, sont revenus à Ouagadougou, parfois la queue entre les jambes, Zongo n’a jamais envisagé de rentrer au Burkina tant que Compaoré en était le maître. Autant par fierté que par crainte des représailles. « Je sais trop de choses », disait-il. Quand, en octobre 2014, les manifestants ont poussé Compaoré à fuir le pays, Zongo a repris espoir. Malheureusement a été éliminé car il savait trop de choses et même s’apprêtait a sortir un livre qui sera sa part de vérité. Surtout, « Blaise Compaoré est un menteur et il vit continuellement dans le mensonge », déclare Nelly Nordor qui vient confirmer que l’introverti menteur a bien organiser l’assassinat de son frère d’arme avec des appuis de l’extérieur.

    Un menteur né, et même un diviseur né nommé salif Diallo qui pourtant l’a fait, a regretté le mensonge de l’introverti en disant a l’ancien ministre de travail du CNR ceux-ci : ’’’’’’’’Mais il nous a toujours dit qu’effectivement il y a eu des situations, mais eux tous avaient été trompés et qu’ils s’en étaient rendu compte après. Mais salif Diallo disait aussi qu’un jour, il souhaitait vivement qu’à cette occasion chacun ait à se prononcer. Et lui, il avait sa part de responsabilité, il savait aussi qu’ils ont été induits en erreur par le régime Compaoré.’’’’’’

    Aujourd’hui, les mensonges de Diendéré Gilbert, Jean P. Palm et Blaise Compaoré ne peuvent pas les sauver. Car les juges militaires savent que La confiance ne se décrète pas. Elle se mérite, on la sent, elle se manifeste, on la voit, on l’appréhende par les actions de tous les jours. Elle ne disparait pas du jour au lendemain. C’est tout un processus. Donc le peuple Burkinabé n’aura jamais confiance a ces trois menteurs, et doivent payer de leurs actes et leurs mensonges.

    .

    • Le 7 janvier 2022 à 12:07, par caca En réponse à : Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

      Vieux Ka ! Je savais que tu seras le premier à réagir après le témoignage de paille de Jerry Rawlings. Mais en réalité que pouvons nous retenir que les jérémiades d’un homme profondément déçus. Blaise Compaoré lui dit qu’il s’agit d’une action des éléments incontrôlés de ses gardes rapprochés et eux, ils voient l’occident dedans. Jacques Chirac a failli être tuer par un déséquilibré d’un 14 juillet comme ça existe dans le monde. Chacun est libre de faire sa propre vérité et Blaise Compaoré a refusé de répondre à ce tribunal et préféra sa sentence à l’accoutumance dont on sait les années, 20 ans.

  • Le 5 janvier 2022 à 20:45, par R En réponse à : Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

    "Il y a pire qu’un ennemi, c’est le traître". John Jerry Rawling. Voilà une pure vérité qui démontre pourquoi nous avons du mal avec les terroristes. Sankara est et restera à jamais notre héros. Dans 100 ans, 1000 ans 5000 ans on parlera toujours de cet homme. Il est vraiment temps que ses amis sincères comme boukari kaboré écrivent leurs mémoires pour laisser un souvenir impérissable de cet homme. Les vrais révolutionnaires de l’histoire ont voulu changer leurs peuples. Et ce changement concerne toujours les mentalités et les croyances. Même s ils échouent, la mort n arrête jamais leurs œuvres. Sankara voulait faire du Burkinabè un Homme intègre, honnête, digne et fier. Il voulait mettre fin à la domination multiséculaire des impérialistes.Jésus a été trahi par Juda, Mohamed par une de ses épouses, Sankara par Blaise. Le traître est vraiment pire que l ennemi. Il aide l ennemi dans ses basses besognes pour des intérêts personnels au détriment de la masse populaire.

  • Le 5 janvier 2022 à 22:31, par Leberger En réponse à : Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

    Nous retiendrons toujours la triste réalité de la Sagesse qui enseigne que le mensonge est éphémère et que seule la Vérité est et demeure éternelle

  • Le 6 janvier 2022 à 08:37, par boss En réponse à : Jerry John Rawlings à propos de Sankara et Compaoré :« Ils étaient de très bons amis. Ce n’est pas une amitié superficielle »

    "Il y a pire qu’un ennemi, c’est le traître". John Jerry Rawling.
    Cela peut nous ramener à l’esclavage, à la colonisation, au néocolonialisme, à l’arrêt brutal de la révolution et donc du développement harmonieux et intégré du Burkina, à la lutte contre le terrorisme et banditisme...
    Face à l’ennemi, sur 10 balles, il faut en réserver 09 aux traitres !

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