LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Victoire de Blaise Compaoré : Le Bouquet [de presse] final du CDP

Publié le lundi 21 novembre 2005 à 08h45min

PARTAGER :                          

Le vendredi 18 novembre 2005, a eu lieu la proclamation officielle des résultats officiels de la présidentielle du 13 novembre. Sous réserve de la décision du Conseil constitutionnel, Blaise Compaoré a été proclamé vainqueur, avec un score de 80%.

Suite à cette délibération, la direction du CDP et celle de la campagne présidentielle du candidat ont tenu une conférence de presse le samedi dernier au Q.G. du parti, sis avenue Kwamé-N’Krumah.

Cette fois-ci, la rencontre s’est tenue sous le long hangar de la cour du siège du CDP, qui avait été drapé du pagne du candidat. La salle de réunions n’aurait pu accueillir tous ces hommes de médias et ces centaines de militants (surtout de militantes) présents. La rencontre ressemblait donc plus à une conférence publique, même si les autres nombreux invités n’avaient pas droit à la parole. Mais cela ne les empêchait pas de signaler leur présence, suite aux questions ou réponses des uns et des autres.

Les principaux animateurs du jour ont été Rock Marc Christian Kaboré, président du parti, et surtout le directeur de campagne, Salif Diallo. Les débats ont tourné naturellement autour des résultats du scrutin avec ce score imposant de 80,30% du candidat du CDP. Un taux que Salif Diallo ne trouvera nullement « gênant ». Pour lui, ce qui est dérangeant est de l’autre côté, à savoir le suffrage obtenu par l’opposition dans sa globalité. Pour railler, il avancera que ce pourcentage devrait d’ailleurs faire l’objet d’une « étude sociologique ».

Les représentants de Blaise ne seront pas tendres avec ceux qui ont parlé de fraude et qui ont, entre autres, reproché d’avoir « fabriqué les chiffres en laboratoire ». Le président de campagne sera net : « C’est une ineptie. Nulle part ces messieurs ne peuvent nous présenter des preuves de fraude. S’il y a eu des erreurs de fichier ou de convoyage, cela ne nous est pas imputable ». D’ailleurs, le principal animateur du jour trouvera que si certains ont obtenu des suffrages, « c’est par erreur ».

On devine aisément que le budget de campagne de ce mégaparti ne fut pas passé sous silence. Quid du scepticisme des uns et des autres à l’annonce, dans la presse, des 900 millions de budget qu’a coûté la campagne ? « Le budget a été de 983 millions. Contrairement aux allégations mensongères, la campagne a coûté moins d’un milliard ». Salif Diallo a annoncé que la location des « fameux » hélicoptères a coûté à la direction de campagne la somme de 66 millions et a fait remarquer que « ceux qui, en 7 ans, n’ont récolté que 12 millions » devraient s’en prendre à eux-mêmes. Il reconnaîtra cependant qu’il y a eu des dons de « militants non comptabilisés dans ce budget ».

Et comme pour montrer la complexité d’une telle comptabilité, sans rire, il mettra au défi les journalistes qui seraient intéressés à faire une enquête pour en connaître les donateurs et la somme donnée.

Pendant cette élection présidentielle, le CDP n’est pas allé en campagne en solitaire. En effet, il y a eu des regroupements qui ont décidé de faire leur le programme du candidat Blaise comparé : en faisaient partie l’ADF-RDA et cette myriade de partis (une trentaine) regroupés au sein de l’Association de la mouvance présidentielle (AMP). « Quand l’heure du partage du gâteau sonnera, qui en sera le bénéficiaire ? », peut-on à juste titre se demander. Les animateurs du jour préciseront qu’il est trop prématuré pour en parler. D’ailleurs, ajouteront-ils, cela relèvera des prérogatives du candidat et non du CDP. Et Salif de donner l’exemple de l’ADF-RDA qui avait dit qu’il « soutenait Blaise Compaoré et non le CDP ».

Vers la fin de la conférence de presse, la question d’un journaliste, sur la place réservée aux femmes après cette victoire, suscitera des applaudissements nourris de la gent féminine qui y était présente. « Il n’y a pas les femmes et le CDP. Les femmes, c’est le CDP », préciseront les conférenciers. Pour faire comprendre à cette moitié du ciel la place qu’elle a dans le cœur du système, et dans une réponse sibylline, le directeur national de la campagne de Blaise avancera que « dans toutes les provinces où il est passé, le candidat n’a pas manqué de parler du rôle et de la place de la femme dans l’évolution d’une démocratie ». Avis donc à celles qui savent lire entre les lignes.

Issa K. Barry

Observateur Paalga

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2005 à 22:13, par Didier En réponse à : > Victoire de Blaise Compaoré : Le Bouquet [de presse] final du CDP

    La gestion du pouvoir d’Etat ne s’apparente pas à la notion du "partage du gateau".
    En décidant de choisir le candidat COMPAORE, l’A.D.F./R.D.A. a fait un choix historique.
    Ce qui prouve la clairvoyance politique des hommes et femmes qui animent ce parti. En faisant preuve d’une telle lucidité et d’un tel courage politique, Me Gilbert Noël OUEDRAOGO a prouvé par là même son sens d’homme d’Etat, capable de taire les querelles de chapelle ou d’idéologie partisanes et ce, dans le plus grand intérêt du peuple burkinabè. Il était tout à fait concevable que sa formation politique apporte sa contribution au "progrès continu dans l’espérance..." dans un pays comme le Burkina. Nous avons vu l’exemple allemand où SCHRODER et ANGELA ont formé une coalition dans l’intérêt de leur patrie. Tout le monde savait parfaitement que Monsieur Blaise COMPAORE est un véritable homme d’Etat. Il suffit de lire les messages de félicitation du Président CHIRAC (et, surtout de Monsieur GBAGBO qui n’avait pas, initialement, absolument, rien compris au 1er magistrat des burkinabè). Les temps ont changé et le Président COMPAORE constitue une chance unique pour le peuple burkinabè. Sa mutation politique est extraordinaire et mérite d’être enseignée dans les instituts de Sciences Politiques. Ce que le Burkina vient de vivre mérite que l’on souhaite une longue vie au Président COMPAORE. Je ne serai pas surpris qu’il puisse briguer un second mandat quinquenal à l’issue de ce premier mandat. (Pourvu que l’opposition continue à se diviser, encore que la sommation de ses nombres de votants ne pouvait empêcher Monsieur COMPAORE d’être élu au premier tour....)
    A moins que d’ici là, un homme providentiel ne fasse mieux que le Président actuel.
    Alors de grâce, soyez fair play et acceptez une telle victoire qui constitue, à n’en pas douter, celle de la démocratie.
    Le 20ème Congrès de la C.I.B. qui se déroulera au Burkina du 9 au 13 décembre prochain prouve encore la volonté du Chef de l’Etat de renforcer l’Etat de Droit au Burkina. Sincères félicitations pour cette brillante élection.
    Didier

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Groupe des cinq : Savoir raison gardée
La gueule de bois des lendemains électoraux !
Les leçons d’un scrutin
Présidentielle 2005 : Ce qui devait arriver arriva
L’opposition burkinabè : Les causes d’une défaite
Analyse des résultats : On récolte ce qu’on a semé
Présidentielle au Nahouri : Le PAI analyse sa défaite
Election présidentielle : L’AJCBC dit merci à la jeunesse