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Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

Publié le dimanche 12 décembre 2021 à 22h45min

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Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

La production céréalière prévisionnelle nationale de la campagne agricole de saison humide 2020-2021 est estimée à 4 709 489 tonnes, soit une baisse de 9,07%. C’est une déclaration faite en conférence de presse, le vendredi 10 décembre 2021, par le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo.

Cette conférence de presse est intervenue à l’issue de la clôture de la deuxième session du comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle. Le ministre en charge de l’Agriculture était en compagnie de ses collègues de l’Environnement et des Ressources animales. Les conférenciers ont tablé sur trois sujets : les résultats prévisionnels de la campagne agropastorale 2021-2022, les activités de soutien à la production de saison sèche et les actions de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages.

De prime abord, le ministre de l’Agriculture a laissé entendre que la production céréalière nationale de la campagne agricole de saison humide 2021-2022 est estimée à 4 709 489 tonnes. Cette production, souligne-t-il, est en baisse de 9,07% comparativement à la production totale définitive de la campagne agricole 2020-2021. De même, la production prévisionnelle des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, patate et igname) estimée à 718 832 tonnes, connaît aussi une baisse de 13,18% par rapport à la moyenne quinquennale.

Ces contreperformances, selon le ministre Salifou Ouédraogo, sont dues aux phénomènes comme les inondations, les impacts de la crise sécuritaire et les conditions climatiques défavorables. A entendre le chef de département de l’agriculture, les conditions climatiques défavorables ont entraîné des pertes de superficies estimées à 52 000 hectares environ.

Selon le ministre de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, l’accent sera mis sur la maitrise de l’eau pour accroitre la production en saison sèche

En revanche, le ministre s’est réjoui des résultats de la production de maïs et de riz qui sont en hausse respectivement de 12,9% et de 20,3% par rapport à la moyenne quinquennale. La production prévisionnelle des cultures de rente de la campagne agricole 2021-2022, relève-t-il, est évaluée à 1 659 764 tonnes, soit une hausse de 13,54% par rapport à la moyenne quinquennale. La production de coton est en hausse de 14,2% par rapport à l’année précédente, a confié Salifou Ouédraogo.
Pour le principal orateur de cette conférence de presse, la production céréalière nationale permet de combler les besoins de consommation de 94%. « En prenant en compte les perspectives d’importation, le gap sera comblé, avec un excédent de 75 000 tonnes », a affirmé le ministre.

146 000 personnes dans une situation de vulnérabilité

Selon le ministre Salifou Ouédraogo, 1 646 000 personnes sont dans une situation de vulnérabilité immédiate durant la période courante allant d’octobre à décembre 2021. Et si rien n’est fait, alerte-t-il, ce nombre atteindra 2 632 000 d’ici juin, juillet et août 2022. Pour remédier à cette situation d’urgence, il a annoncé des mesures prises par le gouvernement burkinabè.

Le ministre de l’Environnement, Siméon Sawadogo, a salué la tenue de cette rencontre

Au titre de ces mesures, il y a, entre autres, l’intensification des productions agricoles de la saison sèche et l’actualisation du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité et à la malnutrition.
En termes de soutien à la production agricole de saison sèche dont le lancement a eu lieu le 22 novembre dernier, une batterie de mesures est aussi engagée pour arriver aux résultats escomptés, à en croire le ministre.

Au cours de cette campagne, confie-t-il, il est attendu 7 millions 300 tonnes de productions maraîchères, 125 000 tonnes de productions céréalières, 996 000 tonnes de productions fruitières. Pour réaliser ces objectifs, il a indiqué que le gouvernement met à la disposition des acteurs des engrais et semences de qualité, 173 modèles d’exploitations agricoles, 726 motopompes et des kits d’irrigation, 500 forages à gros débit pour emblaver les bas-fonds disponibles et assurer une gestion optimale de l’eau agricole.

Dans cette dynamique, il est mis en place un mécanisme incitatif au profit des acteurs. Il consiste à faciliter aux coopératives de producteurs et aux unités de transformation l’accès au financement et à leur fournir des débouchés pour la commercialisation à travers des contrats d’achat entre les producteurs, les unités de transformation et la Société nationale de gestion des stocks de sécuritaire alimentaire (SONAGESS).

Le ministre en charge des Ressources animales et halieutiques, Modeste Yerbanga, à créer des conditions favorables pour les agropasteurs

20 provinces déficitaires

Pour les actions de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages, les actions sont aussi nombreuses de la part du gouvernement, foi du ministre de l’Agriculture. Avant de dévoiler ces actions, il a déploré l’augmentation du nombre de provinces déficitaires au Burkina Faso. « Cette année, nous avons 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires » a-t-il confié. Alors qu’auparavant, notamment à la campagne agricole de 2020-2021, on dénombrait 15 provinces déficitaires, neuf provinces en équilibre et 21 excédentaires.

Au titre de l’année 2022, le Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition (PRSPV) est estimé provisoirement à 200 milliards de francs CFA. En plus, ajoute-t-il, les réponses urgentes envisagées concernent l’assistance alimentaire, notamment la distribution gratuite de 136 000 tonnes de vivres à 1 332 665 personnes vulnérables y compris les Personnes déplacées internes (PDI), la remise d’appuis financiers d’un montant de 53 milliards de francs CFA à 789 709 personnes vulnérables y compris les PDI, la vente d’environ 30 000 tonnes de céréales à prix subventionné dans les points de vente de la SONAGESS au profit des personnes vulnérables.

Pour accroître la résilience des ménages agro-pastoraux, il sera mis à leur disposition 16 000 tonnes d’engrais, 5 000 tonnes d’aliments de bétail, entre autres. Du reste, le ministre a indiqué que le rapport des résultats de la campagne agricole 2021-2022 sera transféré en conseil des ministres pour validation.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2021 à 13:46, par HUG En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et 5 excédentaires

    Et pourquoi les prix des denrées a plus de100%.Gallons sseulement

  • Le 12 décembre 2021 à 13:56, par Mogo En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

    Je crois que le Chef de l’Etat est très mal entouré. Lors d’une des sorties médiatiques sur le terrain, le ministre de l’agriculture annonçait fièrement que la campagne agricole est très bonne. J’avais écrit pour dire qu’on n’est pas sur la même planète ou la même échelle d’analyse. Pendant qu’il y’avait un arrêt des pluies de près de 2 semaines, un ministre dit que la campagne est bonne. On dirait qu’il ne connaît pas le cycle des cultures. Le PF doit tirer toutes les conséquences et revoir les choses. Il nous faut une bonne stratégie agricole, sinon les nombreux séminaires et ateliers ne changeront rien

  • Le 13 décembre 2021 à 07:57, par Sougri En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

    Avec l’argent dépensé pour les sorties du ministre qui était à chaque fois escorté par plus de soixante grosses voitures on aurait pu acheter des vivres pour les populations qui n’ont rien récolté. En tout cas, il ne faudra pas que le nouveau ministre de l’agriculture se prête à ce jeu indécent. Ces sorties peuvent permettre à certains de se remplir les poches, mais j’espère que ce n’est pas le but visé. il faudra nous éviter à l’avenir ce folklore. Je n’en vois vraiment pas l’utilité.

  • Le 13 décembre 2021 à 08:14, par Tournées du ministre En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

    Le ministre de l’agriculture dans ses tournées en plein mois d’août disait que la campagne agricole promet de bonnes recoltes. Les tournées du ministre au mois d’août ne servent à rien, si ce n’est du gaspillage de temps, de carburant, du pietinage des plantes des braves paysans et d’embourbements des véhicules. Comment peut-on prévoir la bonne récolte ou pas au mois d’août ? Tout le monde au Faso sait c’est le mois le plus pluvieux, donc la physionomie des plantes est presque bonne partout. La meilleure période pour apprécier et nous dire avec beaucoup plus de précision, c’est à partir du 15 septembre. C’est le mois de septembre qui détermine si on aura de bonnes récoltes ou pas. Inutile de sortir en août avec des parapluies ou impermeables pour gaspiller les maigres ressources du Faso et venir nous dire que : " nos prévisions n’ont pas été ce qu’on s’attendait". Plus jamais de sorties au mois d’août pour évaluer la campagne agricole. Soit une sortie en juillet et une autre en septembre, soit une seule sortie en septembre, point barre.

    • Le 13 décembre 2021 à 12:09, par Mogo En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

      Je suis d’accord avec vous. Il faut vraiment arrêter avec ce folklore de sorties du ministre de l’agriculture qui n’apportent rien de positif, sinon que du gaspillage de nos maigres ressources. Imaginez la horde de grosses cylindrées qui accompagne le ministre et la mobilisation de la sécurité. C’est du Pipo. Les structures décentralisées (hauts commissaires, directeurs régionaux, directeurs provinciaux, accompagnés des élus locaux, etc.) doivent pouvoir bien faire ce travail de suivi, sinon elles servent à quoi ? On porte de gros boubous pour aller mentir aux populations. Il faut que le ministre rende des comptes au peuple

  • Le 13 décembre 2021 à 09:37, par sidbala En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

    C’est quoi une Province en équilibre ? Heee le Faso ; Dites simplement que sur les 45 provinces 40 sont déficitaires du fait la pluviométrie et des terroristes. Ce langage de vérité permettra à ceux qui ont une vision de mieux se préparer pour limiter les effets.
    Pauvre faso

  • Le 13 décembre 2021 à 17:56, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Campagne agricole 2021-2022 au Burkina : 20 provinces déficitaires, 20 en équilibre et cinq excédentaires

    Statistiques agricoles et rôle des communes en matière agricole
    Les statistiques agricoles font partie des données dont la crédibilité laisse souvent à désirer, et ce en dépit d’une direction des statistiques. Entre les équilibres, les déficits et les excédents sur le papier et la réalité terrain il y a souvent un grand fossé. Pourtant, les données remontent régulièrement du terrain au niveau central : villages à travers les UAT, aux départements via les ZAT, aux directions provinciales et régionales. Cette vieille chaîne de données agricoles est en place quinze années après la communalisation intégrale. A ce jour, combien de communes rurales disposent de données sur les statistiques agricoles de leurs villages ?.
    Les communes sont pourtant responsabilisées pour "...gérer des affaires propres en vue de promouvoir le développement à la base..." (Cf. Article 2 de la loi 055-2004/AN, Portant Code Général des Collectivités Territoriales). Quelles autres affaires peuvent être plus propres pour le développement d’une commune rurale ? Comment alors comprendre qu’après quinze années de mise en œuvre de la décentralisation il n’existe aucune statistique agricole dans les communes rurales ?
    Je viens d’appeler un agent domanial d’un service foncier rural (SFR) pour lui demander les données agricoles de sa commune. Il n’en connaît pas, car cela n’existe pas. Le service foncier rural (SFR) contribue à la mise en œuvre d’une autre politique publique à travers la loi 034-2009/AN Portant régime foncier rural au Burkina Faso. le SFR est logé au sein des mairies comme service communal là où surtout des partenaires ont aidé à leur mise en place à travers des projets. Au titre des projets importants qui aident à la mise en œuvre de la loi 034-2009, on peut citer en passant surtout le PSF/MCA (2009-2014), le PACOF/GRN (2009-2016), le PSAE (en cours) ainsi que le ProPFR...
    Le constat désolant est l’Etat Burkina ne fait que très peut d’effort budgétaire pour accompagner la mise en œuvre de ses politiques politiques dont celle relative à la sécurisation foncière. Il en est de même pour la décentralisation pour laquelle après une quinzaine d’années, les ressources financières transférées aux collectivités territoriales restent largement inférieures à 10%. A côté de cette faible, les collectivités territoriales dont les communes, font montre de faibles initiatives en matière de prise en main de leur responsabilité. Qu’est-ce qui empêchent en effet les communes de créer un service de constitution et de gestion des statistiques agricoles collectées à travers les UAT et les ZAT qui sont dans les villages et les départements/communes ?
    J’arrête là sans avoir achever ce constat d’incohérence dans la mise en œuvre des politiques publiques de décentralisation et réforme foncière rurale ; une incohérence illustrée à la travers crédibilité douteuse des statistiques agricoles.

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