Ils ne cessent de le répéter à chacune de leur sortie. Certains pays tels que la France pratiquent un double langage. Alors qu’elle se dit compréhensive face à la misère des cotonculteurs et des riziculteurs du continent, elle bataille dans un autre sens pour le maintien des subventions à ses producteurs. La France qui, faut-il le rappeler, est le premier pays Européen bénéficiaire de la fameuse Politique Agricole Commune (PAC).

La rencontre de Hong Kong va donc, de l’avis de la paysannerie Africaine, sonner comme le moment de vérité : les masques vont enfin tomber, si ce n’est déjà le cas.

Au niveau local en tout cas, la mobilisation prend chaque jour de l’ampleur. Les rencontres préparatoires elles, se succèdent à un rythme accéléré. Et comme à chaque fois qu’un paysan prend la parole, on lit sur son visage, une lassitude qui en dit long sur le malaise.

« On ne peut pas aider les gens en les mettant dans la pauvreté », s’insurge Moumouni OUEDRAOGO de la Confédération Paysanne du Faso (CPF). Et de se demander ce qu’il adviendra d’ici peu, si les occidentaux continuent de détruire sans état d’âme, ce qu’il appelle « le capital production » local.

Le problème prend des proportions telles, qu’il tend à se déporter sur d’autres terrains. Pour certains observateurs, l’Europe n’est tout simplement q’un vaste champ d’hypocrisie. Après avoir fait porter le faix de la conquête et de la colonisation à l’Afrique, elle veut aujourd’hui lui donner le coup de grâce.

Selon l’ONG Oxfam Intermon, « une augmentation de 1 des exportations de l’Afrique subsaharienne est suffisante pour que la région atteigne les Objectifs du Développement du Millénaire ».

Les Etats-Unis et l’Europe sauront-ils donner une chance à un monde plus juste ? Seront -ils sensibles au cri de détresse de la masse paysanne Africaine ? Eux qui réclament à cor et à cri, l’ouverture des marchés, et qui dans le même temps, élèvent des barrières d’une méchanceté sans pareille.

Accepteront-ils enfin d’ouvrir leur cœur ? Attendons de voir. Les Etats n’ont peut-être pas d’amis, mais ils ont au moins la chance de s’être formés sur un sentiment d’appartenance communautaire.

Juvénal SOME
Lefaso.net