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Les femmes dans les instances de décision au Burkina Faso : Le rôle des hommes débattu au cours d’un panel

Publié le vendredi 10 décembre 2021 à 14h00min

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Les femmes dans les instances de décision au Burkina Faso : Le rôle des hommes débattu au cours d’un panel

Le Burkina Faso, tout comme plusieurs autres pays africains, est dans une société patriarcale ou l’engagement des femmes dans les instances de décision reste fortement stéréotypé et parsemé d’embûches. L’Institut national démocratique (NDI) veut contribuer à aplanir les barrières que « l’autre moitié du ciel rencontre » dans son engagement. Ainsi, à la faveur de la campagne mondiale, organisée chaque année : « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre », il a initié un panel sur le thème : « Engagement des hommes en faveur du positionnement des femmes dans les instances de décision et les postes électifs ».

Assis face à face, trois couples ont bien voulu partager leurs expériences dans le sens de raffermir et de renforcer le rôle combien important que doivent jouer les hommes, dans l’accompagnement des femmes dans les instances de décisions. Une stratégie pour le NDI, qui veut mettre ainsi en lumière tous les hommes qui soutiennent leurs femmes à s’impliquer activement en politique et dans la vie publique. Selon le directeur pays de l’Institut, Kevin Adomayakpor, de plus en plus, il est difficile pour les femmes d’accéder à des postes électifs ou à des postes de décision à cause des contraintes familiales et des préjugés.

Le panel a permis de mettre le doigt sur une grande responsabilité des hommes dans l’accompagnement des femmes, selon le directeur pays de NDI

« Au même moment, nous nous rendons compte que dans les sociétés développées, il y a une rôle déterminant jouée par les hommes dans l’accompagnement de ces femmes », fait-il remarquer. Ce panel, a-t-il dit, a permis de mettre le doigt sur une grande responsabilité des hommes dans l’accompagnement des femmes. Dans son entendement, si le couple n’est pas équilibré, s’il n’y a pas un dialogue renforçateur qui vient des hommes, il est très difficile de trouver des femmes qui arrivent à exprimer tout leur potentiel. Les témoignages ce jour, s’est-il réjoui, ont confirmé que c’est possible d’avoir des femmes engagées si leurs hommes sont à leurs côtés.

La député Eugénie Ouédraogo stipule que le manque de formation politique des femmes est une des causes du non engagement de celles-ci

Eugénie Ouédraogo, est député à l’Assemblée nationale du Burkina. Pour elle, la première raison qui explique cet état de fait, c’est le mauvais positionnement des femmes sur les listes électorales en politique, même si elle reconnaît que certaines femmes n’ont pas confiance en elles. A cela s’ajoute le manque de formation politique et intellectuelle. Elle évoque également le fait que certaines femmes, qui ont décidé de s’engager, jettent très vite l’éponge parce qu’elles ne sont pas encouragées par leur conjoint. Elle propose que, dès le jeune âge, on encourage les filles à être des leaders. Au niveau de la famille, que la fille ne soit pas celle qui lave les plats et les garçons, ceux qui doivent jouer au ballon.

D’après le chargé d’affaire de l’ambassade du Canada au Burkina, Vincent Charron, son pays n’a atteint la parité ministérielle seulement qu’en 2015. « C’est cette année que l’on compte une ministre des affaires étrangères et une ministre de la défense. L’écart entre les hommes et les femmes se ressent dans le domaine politique et économique », a-t-il informé.

Le président de l’Union pour la renaissance-mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, a assisté au panel

Les femmes ministres, quand il y en a, a-t-il poursuivi, restent concentrées dans les domaines sociaux. Selon lui, il faut continuer à encourager et à soutenir les femmes si on veut parvenir à l’égalité des genres en politique et bénéficier pleinement des voix des femmes si essentielles à nos aspirations de paix et de prospérité. « La recherche montre que les femmes qui occupent des places importantes dans la société, sont des modèles de leadership pour les femmes et les jeunes filles. On dit souvent que derrière chaque grand homme, il y a une grande femme. La réciproque est également vraie », a-t-il terminé.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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