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Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

Publié le mardi 30 novembre 2021 à 10h21min

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Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas  à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

L’audience du procès Thomas Sankara et ses douze compagnons se poursuit ce lundi 19 novembre 2021 avec le passage aux premières heures, de l’ancien ministre de l’équipement et de la communication, Philippe Ouédraogo.

A la barre à 9h09, Philippe Ouédraogo a fini son passage à 10h50. Le témoin indique qu’il avait des rapports avec les principaux animateurs de la Révolution. En août 1984, le PAI se retire du gouvernement de la Révolution (premier gouvernement) et du Conseil national de la Révolution (C.N.R). Dès lors, les responsables du PAI (Parti africain de l’indépendance) étaient des "spectateurs", dit Philippe Ouédraogo.

A partir d’août-septembre 1987, poursuit-il, "un certain nombre d’éléments devenaient inquiétants pour la survie du régime".

Le pic sera constaté à Tenkodogo avec le discours du 2 octobre (1987). Thomas Sankara y tient un discours rassembleur "en faisant une auto-critique et appelant à travailler ensemble" tandis que l’étudiant Jonas Somé prononçait un discours virulent, appelant entre autres à une démarcation vis-à-vis des "réactionnaires".

Un autre élément caractéristique de la dégradation de l’atmosphère, ce sont les tracts contre les deux premiers responsables de la Révolution, Thomas Sankara et Blaise Compaoré.

Sur le contenu de ces tracts, Philippe Ouédraogo apprend que ces écrits véhiculaient, dans un ping-pong, l’idée que ces deux personnalités étaient de "moralité douteuse" et qu’elles n’étaient pas de vrais révolutionnaires. Les tracts "attaquaient même leurs épouses", révèle le témoin.

Alors en service au Liptako-Gourma, le témoin déclare qu’en cet après-midi du 15 octobre 1987, il était à la Chambre de commerce pour la clôture des travaux d’un comité d’experts. La cérémonie devrait être présidée par le ministre Coeffé (Roger Alain Coeffé, ministre des Transports et des communications).

Entre temps, on annonce qu’il sera remplacé par Tertius Zongo, à l’époque directeur de la coopération. C’est sur ces entrefaites qu’ils seront alertés par les coups de feu, suivis des mouvements des véhicules militaires. De là, il se rend chez son ami Arba Diallo, en son temps, conseiller à la présidence. C’est de chez lui qu’il entendra les premiers communiqués. Puis le lendemain, le décès de Thomas Sankara et ses compagnons.
Le 19 octobre 1987, il est reçu autour de 11h au conseil de l’Entente par Blaise Compaoré qui lui explique la situation. Le numéro 2 aurait dit que les coups de feu ont éclaté au moment où il se disposait à se rendre à une réunion à 17h. Cette réunion devait parler de la réorganisation de l’armée, rapporte le témoin.
Philippe Ouédraogo confie également que Blaise Compaoré a signifié que "vu la situation", Boukary Lingani, Henri Zongo et lui "ont décidé" d’assumer le coup d’État.

A la demande d’une des parties d’avoir le commentaire du témoin sur l’opinion selon laquelle, Blaise Compaoré aurait, le 4 août 1983 (début de la Révolution), exprimé son intention de prendre le pouvoir, Philippe Ouédraogo émet des doutes. "Personnellement, je ne crois pas ; en tout cas, pour ce que je connais du personnage", dit le témoin, relevant cependant (et en substance) que l’être humain reste subjectif.

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2021 à 15:02, par SOME En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Bien evidemment on n’aura pas grand chose de ces individus qui ont travaille dur dans l’ombre a saper la revolution car ils savent tres ce qu’ils ont fait.

    Philippe veut faire croire a qui que lui il ne savait pas d’où venaient ces tracts ? comment un etudiant comme Jonas Somé pouvait savoir le contenu du discours du president pour prendre son contrepied avant qu’il ne le prononce ? Tous les grands responsables apprennent la mort de sankara tard alors que RFI l’avait déjà annoncée ! Il est clair qu’un mot d’ordre general a été donné. C’est encore moins credible quand on sait que la LIPAD disposait d’un service d’information efficace et que en pareilles circonstances, la premiere information c’est de savoir ce qu’il est advenu du 1er responsable de l’etat, surtout pour des individus comme la LIPAD. Apres le coup d’etat manqué de la LIPAD et son eviction du CNR, ses membres etaient sous surveillance par … Blaise ! et ils le savent tous.

    La LIPAD a été un faux pion que sankara a protégé au prix de sa vie. Ils le savent tres pertinemment comment sankara les a sauvés…contre blaise. Qui mieux que Soumane turé, son frere Dramane et Philippe ouedraogo pour le savoir ? Je ne comprends comment un individu de la hauteur de Philippe a pu tomber si bas dans son evolution
    SOME

  • Le 29 novembre 2021 à 15:19, par Dominique En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Quid de Salif Diallo comme "commanditaire" ?
    Son affairisme étant sur la sellette et sachant que Blaise Compaoré serait le premier soupçonné ...

  • Le 29 novembre 2021 à 16:07, par caca En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Modérateur pardon, j’aime critiqué le camp Thomas Sankara. Une fois encore, ce témoins tel qu’il nous est rapporté fragilise la partie civile et le mensonge du parquet. Le témoin affirme que Blaise Compaoré lui ait expliquer le 19 octobre 1987 que les initiateurs du coup sont des soldats du CNEC et que lui, Boukari Lingani et Henri Zongo assumaient le coup. La vérité ne fait se confirmer malgré la mort ou le carnage de Thomas Sankara.

  • Le 29 novembre 2021 à 16:33, par Chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Deux témoins intéressants à écouter seraient Edouard Ouédraogo et Halidou Ouédraogo qui sont l’un, une victime de la RDP et l’autre, acteur puis plus tard victime de la RDP. Sont-ils cités à comparaître ?

  • Le 29 novembre 2021 à 16:53, par kayalais En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Jai honte de mon parents. Pitié. Vous voulez quoi encore de ce monde pour tomber tres bas ainsi

  • Le 29 novembre 2021 à 17:49, par Sacksida En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    En outre, il n’y’a pas plus ingrats que les Philippe Ouedraogo et feu Soumane Toure qui ont applaudit le 15 octobre 1987, avec l’assassinat du President du Faso Thomas Sankara ; car le PAI qui etait plus radical avec les licenciements des enseignants ; sont devenus les accompagnateurs de Blaise compaore. Pour cela ils ont ete tenu par des corruptions et des financements en centaines de millions de leurs Parti et Organisation pour soutenir le Front "Populaire". De plus sous la Revolution Democratique et Populaire Sankara s’etait oppose a leurs sanctions, et c’est Blaise compaore dans le Front "Populaire" qui etait devenu leur mentor pour accompagner sa politique politicienne : et ils vilipendaient Thomas Sankara et le Conseil National de la Revolution Democratique et Populaire. Philippe Ouedraogo meme Polytechnicien etait devenu le larbin de Blaise compaore avec des postes juteux en recompense. Pour cela son attitude dans ce proces du Dossier Sankara est logique. Salut

    • Le 30 novembre 2021 à 11:30, par SOME En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

      Voila notre probleme ! Si ceux qui sont les penseurs de la politique de notre etat en sont a ce niveau d’ethique que voulez atteindre de positif pour le pays ?
      Oui les ture soumane, les philippe ouedraogo, bref la lipad ont ete sauves par sankara contre blaise et pierre ouedraog etc Et ensuite c’est eux la memes qui se sont allies a blaise pour l’eliminer. Probablement parce que ils ont fait le plan de se debarrasser de blaise qui etait moins solide en formation politiqueme que sankara. Donc la lipad est elle vraiment pour le developpement ou des manoeuvriers pour prendre le pouvoir d’etat. Leur comportement eclaire alors les evenements sous la revolution (sinehav, assassainats, etc) que l’on a mis sur le dos de sankara
      SOME

  • Le 30 novembre 2021 à 13:56, par Dibi En réponse à : Burkina : Philippe Ouédraogo ne croit pas à la supposée intention de Blaise Compaoré de prendre le pouvoir en août 1983

    Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, de ses camarades et de la décapitation criminelle brutale de la RDP est déprimant quand on voit le défilé à la barre de toutes les raclures de lâches, de menteurs, d’inconsistants politiques, opportunistes réactionnaires de nuit, de faux communistes patriotards (du GCB ou de l’UCB et autres chapelles de même orientation), des dogmatiques PAIsants et autres Lipadeux, des galonnés douteux, capables des pires atrocités de brutalité et dits ici comme non-méchants. On croit rêver, tant on est sidéré par le spectacle que nous donnent à voir tous ces gens (sans mémoire, sans archives, sans traces de leurs activités, bref de vrais piliers de bars, inaptes à dire la vérité ; pareils à des somnambules et enfermés dans des dénégations puériles face à l’histoire). A la monstruosité de leurs responsabilités, ils ajoutent la petitesse de leur personne morale, même nue de honte. Et c’est dans de tels draps sales qu’ils nous ont volé la RDP en croyant se sauver de la poubelle de l’histoire ; et malgré tout, ils se retrouve rattrapés par leur immaturité et leur inconsistance idéologique qui ont desservi la RDP. Ils l’ont trahie, et n’ont pas hésité à servir par la suite, l’un des régimes les plus honnis, les plus corrompu et brutal françafricain au Burkina-Faso. Ils ont collaboré à l’inversion socio-politique brutale contre l’émancipation de notre peuple.
    Aujourd’hui, à la retraite ou non, en vie ou non, galonnés de félonie ou non, et civils, nos puissants d’hier de brutalités, sont bien ternes en ces moments devant l’histoire. Il y a ceux que guettent les amnésies et la démence sénile. Il y a ceux qui, par incompétence, n’ont rien vu venir ; et se sont faits manipulés comme des bleus. Il y a les dogmatiques primaires qui ont réussi à fabriquer des ennemis imaginaires à la RDP qu’ils ont par la suite, étouffée de leurs propres mains ; pour ensuite servir l’ignare satrape aux ordres d’Abidjan et de Paris. Et les mêmes ont fini ou finissent leur carrière en affairistes de haut vol dans la prédation foncière, immobilière et la privatisation du système scolaire et de la santé au Faso. C’est dire que certains sont toujours aux affaires à Ouagadougou au service du pouvoir. Et voilà ce qu’est devenu le pays dit "des hommes intègres".
    Na an lara, an sara !
    La patrie ou la mort !

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