Partager et capitaliser les expériences des femmes en matière d’entreprise, rendre plus visibles les produits et les activités des entreprises féminines, offrir aux femmes un forum de rencontres et d’échanges autour de leurs activités génératrices de revenus et pourvoyeuses d’emplois sont, entre autres, les raisons qui justifient la tenue de cette édition des journées de l’entrepreneuriat féminin (JEF) dans la ville de Koudougou. Après Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, c’est au tour de Koudougou d’abriter la 4e édition des JEF.

Tenue du 25 au 27 novembre 2021, les journées de l’entrepreneuriat féminin ont été pensées et conçues afin de combler un vide, aux dires de la promotrice Aicha Dabré, directrice générale de l’agence Label Qualité lors de la cérémonie d’ouverture. « Faire connaître et reconnaître le potentiel entrepreneurial féminin à la fois en tant que moteur de développement et facteur de création d’emplois », relève-t-elle tout en soulignant que les JEF sont une plateforme de promotion et de réseautage de l’entrepreneuriat féminin.

La promotrice Aicha Dabré, directrice générale de l’agence Label Qualité

Cette plateforme de partage d’expériences a été placée sous le patronage du ministre en charge de l’industrie, du parrainage du maire de la commune de Koudougou et du co-parrainage de Michelle Piardon Bah, présidente fondatrice du Réseau entrepreneurial des femmes africaines (REFA). Représenté par son directeur de cabinet, le maire de la commune de Koudougou, Maurice Moctar Zongo, a salué la tenue de cette 4e édition dans sa commune. En termes d’innovation, elle promet la mise en place d’un incubateur et d’un secrétariat permanent pour accompagner les femmes de façon permanente.

La marraine, Michelle Piardon Bah, présidente fondatrice du Réseau entrepreneurial des femmes africaines (REFA)

Sylvie H. Sontié / Meda, chargée de missions, a représenté le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré. De son mot, on retient qu’il était opportun de magnifier ces actrices du développement économique qui se battent au quotidien pour leur autonomisation financière. En effet selon elle, l’entrepreneuriat féminin est une réalité au Burkina Faso et connaît une croissance significative ces dernières années. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, précise-t-elle. « L’état des lieux sur l’entrepreneuriat féminin réalisé par la Chambre de commerce en 2018 montre que les femmes exercent généralement dans l’informel. Sur 100 entreprises formelles, moins de 10 sont détenues par des femmes », a-t-il indiqué.

Sylvie H. Sontié /Meda chargée de mission représentant le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré

A l’entendre seulement 20% d’entreprises ont été créées au CEFORE par des femmes ces cinq dernières années, soit 8 042 sur 40 884 entreprises. Selon Sylvie H. Sontié / Meda, le département mène plusieurs actions et prend des initiatives pour améliorer cette situation. Aussi salut-elle la démarche de la promotrice de cette 4e édition des JEF qui, est une belle occasion pour rendre hommage à toutes ces amazones qui font preuve de résilience dans le contexte difficile que connaît le pays. « Pour faire face à l’adversité conjoncturelle ou structurelle, il n’y a pas meilleure stratégie que la mise en commun des énergies et intelligences et des moyens », résume la représentante du ministre. Tout en saluant le choix du thème, elle a marqué sa disponibilité à accompagner cette initiative.

Venue de la Côte d’Ivoire pour la circonstance, la marraine Michelle Piardon Bah, présidente fondatrice du Réseau entrepreneurial des femmes africaines (REFA), n’a pas manqué d’afficher sa satisfaction à cette 4e édition des JEF qui, selon elle, est déjà une activité pérenne car très importante pour l’autonomisation de la femme africaine. « Pour entreprendre, c’est un long chemin, il faut de la volonté et de la passion, il faut aller à l’information. Ensuite, le nerf de l’entreprenariat, ce sont les finances, car sans finances on ne peut pas entreprendre. Il faut se tourner vers les institutions financières, d’où la présence du REFA à travers la promotrice Aicha Dabré qui est la représentante pays », a dit la marraine. A l’entendre, l’une des missions principales du REFA est d’accompagner les femmes pour la constitution de leurs dossiers au niveau des institutions financières pour obtenir un financement et surtout faire le suivi et l’encadrement.

Une visite des stands a permis aux autorités d’apprécier le génie créateur des femmes

Durant trois jours, les participants issus d’entreprises féminines, d’associations et de groupements féminins, au-delà de l’exposition des produits de leur savoir-faire, ont eu droit à des partages d’expériences, à une nuit de l’entrepreneuriat, à des panels et communications sur l’importance du réseautage dans le développement des affaires, sur le web et le business dans le monde moderne, etc. Une visite des stands a permis aux autorités d’apprécier le génie créateur des braves femmes de cette 4e édition.

Prince Omar
Lefaso.net