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Musique : Ray Lema forme ses pairs à Ouaga

Publié le mercredi 16 novembre 2005 à 08h17min

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Ray Lema

" Moi et mon Blanc ", le long métrage de fiction du réalisateur burkinabè, St Pierre Yaméogo, en plus d’avoir innové en confiant le premier rôle à un jeune et nouveau acteur (Serge Bayala dans le rôle de Mamadi ) a permis au public de faire connaissance avec un artiste que les amoureux de jazz et autre pop music ont plutôt connu sur des scènes chantantes.

Ce travailleur immigré aux multiples doctorats, Souleymane Zongo, gardien d’immeuble et joueur invétéré du pari mutuel urbain, n’est autre que Ray Léma, l’un des rares africains à avoir enseigné le jazz à ses frères Africains-américains des Etats-Unis. !

Originaire du Congo Kinshasa où il est né le 30 mars 1946 dans un train, Raymond Lema A’nsi Nzinga qui s’était inscrit dès l’âge de 11 ans au petit séminaire de Kinshasa pour devenir prêtre se fera remarquer par ses talents de pianiste au point qu’un de ses enseignants lui offre son premier piano. Ainsi naissait un musicien africain nourri à la sève Beethoven, Bach, Mozart et chants grégorien. En 1962, il quitte le séminaire pour le collège où il subit l’influence de la musique pop et rock du moment.

Six ans plus tard, le gouvernement zaïrois lui confie la direction de l’orchestre national. Après cette courte expérience, le jeune Ray décide de prêter son talent à l’accompagnement de ses aînés Kabasselé, Rochereau, etc., avant d’intégrer un groupe de rock pendant deux ans. Il créera et dirigera par la suite le ballet national du Zaïre en 1974.

Cette autre expérience, il l’abandonnera deux ans plus tard pour créer son propre groupe (Ya Tupas) qui remportera les Maracas d’or du meilleur musicien africain et antillais, à Paris en 1978. C’est aux Etats-Unis où il s’était installé depuis 1979 qu’il enregistre son premier disque en solo "Koteja". Ray vit à Paris depuis 1982, d’où il met ses talents de créateur au service du monde entier. A ses début, il y a monté un groupe, Carma (Central Africa Rock Machine) composé de musiciens de divers horizons (Zaïre, Cameroun, Haïti, Guadeloupe). Véritable chercheur en musique, ses différentes innovations en matière musicale l’ont amené à réinventer la pop africaine avec une forte dose de patrimoine communautaire.

Déjà, en 1983, il sort "Kinshasa-Washington DC-Paris". "Médecine" sort en octobre 1985. En 1989, Ray Lema donne un nom sénégalais à son nouvel album, "Nangadeef". L’Africaniste Ray qui a alors choisi la Côte d’Ivoire comme pied-à-terre sort "Gaïa", début 1991. On le réentend en 1994 avec le disque "Tout Partout". En 1996, Ray Lema entreprend un retour sur lui-même dans l’album "Green Light". Dans la même lancée, il sort "Stoptime" en 1997.

L’année 2000 voit la sortie de "Safi", fruit de son travail avec le groupe marocain les Tyour Gnaoua. En 2004, Ray sort "Mizila" du nom de sa maman chérie, un album à la fois jazz classique et pleinement africain. Il choisit l’instrumental " parce qu’il est important que nous, Africains, commencions à vibrer par la seule force de la musique, sans parole. De telle sorte que chacun y apporte ses propres rêves ".

Ray qui a connu d’importantes collaborations musicales avec des grands de ce monde dont Manu Dibango, son voisin de quartier en banlieue parisienne, est un véritable ethnomusicologue. C’est donc un choix judicieux qui a permis à ce maestro en compagnie de l’émérite bassiste camerounais Etienne M’Bappé, Ado Lopez Gavillam, de l’Opéra de la Havane, Adama Diané bien connu dans le milieux de la musique africaine. d’assurer dans le cadre de l’université africaine de la musique, une formation à leur frères musiciens africains au Jardin de la musique de Ouagadougou pendant une semaine.

Cette initiative soutenue par le Centre culturel français Georges Méliès, le ministère burkinabè de la Culture, l’AFAC, a profité pour la session débutée le 04 octobre 2005, à 26 musiciens africains. C’est pourquoi, le concert donné à l’issue de la formation le samedi 8 octobre au CCF-GM, où Ray a poursuivi sa " leçon de Musique " en toute fraternité, se passe de commentaire. " L’inspiration d’un musicien vient d’un coté de son parcours et de l’autre de son environnement ", dixit Ray Lema.

Ludovic O. Kibora
L’Evénement

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