LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

9e édition du FILEP : Les participants demandent la réouverture des frontières terrestres dans l’espace CEDEAO

Publié le samedi 13 novembre 2021 à 18h12min

PARTAGER :                          
9e édition du FILEP : Les participants demandent la réouverture des frontières terrestres dans l’espace CEDEAO

Les rideaux sont tombés sur la 9e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), le vendredi 12 novembre 2021 à Ouagadougou. A l’issue de ces 72 heures d’échanges, les participants ont émis des doléances dans un document qu’ils ont baptisé « l’appel de Ouagadougou ».

Le 10 novembre 2021, le Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) débutait. En trois jours, neuf panels ont été animés. Ce vendredi 12 novembre, c’était la fin du colloque. Les sujets évoqués entraient en droite ligne avec le thème de la 9e édition, qui est : « Au carrefour des crises sanitaires, sécuritaires, politiques et des mutations technologiques, construisons des médias résilients au service des citoyens africains ».

Des journalistes de renom et des experts ont défilé à tour de rôle pour partager leurs expériences. Certains journalistes ont évoqué les difficultés rencontrées dans la quête de l’information. Le coût est amer. Dans l’exercice du métier, nombreux d’entre eux ont reçu des menaces de mort. Il y a eu des tentatives d’assassinat, des persécutions et des séjours en prison. Certains gouvernements passent jusqu’à présent par des lois liberticides pour museler ceux qui ont un avis contraire au leur.

Les participants sont venus de 21 Etats.

Et la situation sécuritaire dans le Sahel n’a fait que dégrader la liberté de la presse. Certains journalistes sont pris entre les menaces terroristes et gouvernementales. Le Covid-19 a contribué à creuser un gouffre financier dans la comptabilité de plusieurs médias en Afrique. Les entreprises de presse font face à une avancée de la diffusion de l’information en ligne. Il est nécessaire qu’ils s’adaptent et en fassent une opportunité.

Malgré les difficultés, les journalistes d’investigation, parfois exilés ou connaissant des déboires avec la justice, sont résilients. Ils ont invité les participants à s’armer de courage pour servir le continent. Cela, par des articles de dénonciation de la mal-gouvernance, des violations des droits humains et de toutes sortes d’injustices sociales.

Le présidium.

L’appel de Ouagadougou

Deux-cent personnes venues de 21 Etats d’Afrique et de l’Occident ont assisté aux panels. « C’est une grande satisfaction pour le Centre national de presse Norbert-Zongo de réussir à tenir la 9e édition du FILEP. Cela, dans des conditions très difficiles liées à la situation sanitaire, sécuritaire et sur le plan des moyens financiers. Cette année, le Centre national de presse n’avait plus beaucoup de financements. Il a fallu l’appui de nos partenaires institutionnels et techniques. Sinon, il y a quelques semaines, nous étions sur le point de jeter l’éponge parce que les dépenses étaient élevées. Ce qu’il faut saluer, c’est la contribution des participants. Par exemple, tous nos confrères et défenseurs des droits humains qui sont venus par avion, ont payé eux-mêmes leur billet. Cela a permis d’amoindrir les prises en charge. Nous nous sommes contentés d’assurer l’hébergement et la restauration », a expliqué Sidiki Dramé, président du comité d’organisation du FILEP.

Sidiki Dramé, président du comité d’organisation du FILEP.

Les participants ont émis des doléances aux gouvernants. « L’appel de Ouagadougou », comme ils l’ont intitulé, a fait des recommandations. Il s’agit d’octroyer des subventions aux médias privés, de protéger juridiquement les journalistes en exil, de leur accorder le refuge en cas de demande. Au Burundi par exemple, ils sont 107 à avoir fui un régime dictatorial. Les moins chanceux ont été assassinés et, souvent, avec leur famille.

Sidiki Dramé remettant les recommandations au ministre de la Communication, Ousséni Tamboura.

Les participants à ce FILEP ont également demandé la réouverture des frontières terrestres dans l’espace CEDEAO. Selon eux, les acteurs du secteur informel sont de plus en plus vulnérables à cause de la durée de cette mesure. Sidiki Dramé a remis ces recommandations au ministre de la Communication, des Relations avec le parlement, Ousséni Tamboura, qui a promis de les transmettre à qui de droit.

Samirah Bationo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique