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La Haute autorité des médias congolaise (RDC) à Sidwaya

Publié le vendredi 16 janvier 2004 à 06h41min

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Née il y a à peine six mois, la Haute autorité des médias (HAM) de la République démocratique du Congo veut grandir sur des bases solides. Trois de ses membres, accompagnés d’un expert de l’Institut PANOS de Paris viennent s’inspirer de l’expérience du Burkina. Ils ont rendu hier jeudi visite aux Editions Sidwaya.

Messieurs Jean-Pierre Lola Kisanga 3e vice-président de la HAM, Imana Ingulu rapporteur général, Banza Ilunga Tiefolo, conseiller en communication et presse au cabinet du président de la HAM, et Renaud de la Brosse expert de l’Institut PANOS Paris composent la délégation de la Haute autorité des médias de la RDC, homologue du Conseil supérieur de l’Information du Burkina.

L’objet de cette venue à Sidwaya s’inscrit d’une part dans le cadre d’une quête d’expérience pour le fonctionnement de l’instance de régulation et d’autre part, dans la volonté de s’acquérir des réalités et des conditions de fonctionnement d’un organe de presse étatique.

Selon le 3e vice-président de la HAM, M. Jean-Pierre Lola Kisanga, l’instance de régulation des médias congolaise, jeune de six mois environ, a besoin de l’expérience des autres instances africaines pour jouer pleinement son rôle. Dans un pays comme la RDC où il y a plus de deux cents titres de journaux, plus de quatre cents partis politiques et quatre cent cinquante langues, relever le défi de la régulation est une lourde tâche pour la HAM. 

Le Burkina comme sources d’inspiration

L’idée de venir partager l’expérience burkinabè en matière de régulation des médias ne relève point d’une affaire politique ni d’un subjectivisme quelconque. Elle a été l’œuvre de l’institut PANOS de Paris qui a pu à travers une étude réalisée avec le CSI par M. Renaud de la Brosse pour l’institut et la Commission européenne, relever les compétences louables du CSI.

M. Renaud de la Brosse dit avoir, dans le cadre d’une étude sur l’évaluation du réseau des instances africaines de régulation de la communication, visité une dizaine de pays, et a pu constater que le CSI était une instance très active et peut le plus apporter sa contribution dans le fonctionnement des hautes autorités de médias en voie de lancement. L’expérience du CSI dans la gestion des campagnes électorales a également contribué dans le choix du Burkina comme patrimoine d’informations.

Le directeur des Editions Sidwaya, M. Michel Ouédraogo a traduit la disponibilité de l’ensemble des acteurs de la communication à accompagner l’initiative congolaise. Il a rappelé à ses visiteurs que toute œuvre humaine n’est jamais facile, il a raconté le parcours du quotidien national qui a vu le jour un 05 avril 1984. Sidwaya un journal de mobilisation des masses s’est mué aujourd’hui à un journal d’état d’informations générales de large ouverture. Il est passé d’une gestion étatique en une gestion autonome. L’information est également passée de l’unicité de voix à l’information plurielle.

Avec ses invités, Michel Ouédraogo a parlé aussi des grands chantiers de Sidwaya, le passage à la couleur et le travail d’enracinement du professionnalisme dans l’entreprise.

Mission accomplie

M. Renaud de la Brosse espère que s’il devrait avoir un quotidien national de la RDC, qu’il soit à l’image de Sidwaya : un média de service public. Le 3e vice-président, M. Jean-Pierre Lola Kisanga a tout simplement conclu : "Nous sommes très flattés par le degré d’organisation de cette unité de production de la presse officielle burkinabè. Nous pensons que c’est un modèle pour lequel nous avons de l’admiration. C’est à juste titre que j’apprécie le travail abattu. Je pense qu’avec les échanges que nous avons eus avec la direction générale, il est nécessaire de développer ensemble un partenariat pour essayer de renforcer et de transposer cette expérience au niveau de la République démocratique du Congo. Nous allons initier des démarches auprès de notre ministère de l’Information et presse et auprès du gouvernement d’union nationale de notre pays pour que nous puissions disposer d’un groupe de presse officiel qui publie un quotidien surtout que nous cheminons vers la période électorale. C’est cela l’innovation que nous avons pu tirer de cette expérience.

Nous espérons que nous pourrions développer tôt au tard une espèce de jumelage entre les deux pays à travers le CSI".

Avant de prendre congé de Sidwaya, nos invités ont visité l’imprimerie. Ils ont pu voir les conditions de travail de cette unité qui, malgré la vétusté de ses machines permet le tirage du journal à plus de 3 000 exemplaires.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya

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